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Barossa Valley, le vin à la bush
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The Good Business

Barossa Valley, le vin à la bush

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Si l’Australie est devenue le cinquième producteur mondial de vins, elle le doit en partie à la Barossa Valley. Dans le sud de l’île-continent, on produit depuis 1843 des vins essentiellement issus du cabernet-sauvignon et du shiraz. Aujourd’hui, la petite vallée cultive son exclusivité et se veut ambassadrice d'une certaine élégance « aussie ».

Sur la route entre Adélaïde et les caves de la Barossa Valley, les paysages défilent à toute vitesse. L’Australie Méridionale est ainsi faite : une succession de terroirs qui rappellent tantôt la Bourgogne et ses coteaux généreux, tantôt la Provence et ses couleurs pastel. Une fois arrivé à Seppeltsfield, la place forte du vignoble Barossa, les pieds de vigne alternent avec…  des palmiers à perte de vue !

Au milieu du XIXe siècle, c’est dans cette région que des free settlers prussiens ont acclimaté des cépages importés d’Europe. D’autres avaient déjà tenté l’expérience dans le pays – certains bagnards cultivaient des plants britanniques en Nouvelle-Galles du Sud dès la fin du XVIIIe– mais pas avec le même succès. La qualité des terroirs des environs d’Adélaïde leur a facilité la tâche : climat méditerranéen et sol argileux ont très vite fait de la Barossa Valley le centre névralgique de la production vinicole du pays.

Cabernet-sauvignon, grenache, sémilion… Ici, les cépages français font la loi ! Mais à table, quand le col blanc australien commande une bouteille, il y a de grandes chances qu’il se tourne vers « a bottle of shiraz ». Ce cépage aux origines confuses a fait la renommée de la vallée. Sucré, il aime s’encanailler avec les viandes marinées servies dans les restaurants gastronomiques de la région.

Barossa Valley, vitrine du savoir-faire australien

Avec 10 350 hectares de vignes seulement (sur les 160 000 que compte l’Australie), la région ne soutient pas la comparaison avec ses voisines de Victoria ou de la Nouvelle-Galles du Sud à la production plus industrielle. Le plan Strategy 2025, initié par le gouvernement depuis 1996 pour transformer l’île-continent en mastodonte de la production viticole, a parfaitement fonctionné : entre 2000 et 2012, la surface occupée par les vignes a augmenté de 21 %. Ne pouvant jouer dans la même cour, Barossa se pose en oasis de raffinement en jouant la carte de l’authenticité et de la qualité. Ainsi, elle continue d’attirer les touristes, qui viennent en masse visiter les 37 wineries de la région.

La winerie de Seppelstfield attire les amateurs avec sa cave de vins centenaires et son restaurant chic, le Fino.
La winerie de Seppelstfield attire les amateurs avec sa cave de vins centenaires et son restaurant chic, le Fino. DR

Les producteurs de la vallée se sont donc accordés pour axer leur développement sur ce levier puissant… A St Hugo par exemple, les exploitations disposent de luxueuses salles de dégustation. A Seppeltsfield, où le Prince Charles a ses habitudes, on boit du vin centenaire. Et à Penfolds, la plus célèbre winery du pays, on visite les caves comme un musée. Une mécanique bien huilée : la région attire toujours plus de touristes ! Cette année, selon l’office du tourisme, 430 000 étrangers ont visité l’Australie-Méridionale : un record.

Dans les caves du domaine de St Hugo, propriété du groupe Pernod-Ricard depuis 1997, les salles de dégustation ont des allures de QG de James Bond.
Dans les caves du domaine de St Hugo, propriété du groupe Pernod-Ricard depuis 1997, les salles de dégustation ont des allures de QG de James Bond. Julien Chassagne

Le tourisme en Australie Méridionale : www.tastesa.com.au

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