Voyage
La série End of Lines immortalise le pèlerinage de la photographe britannique, aux terminus de chacune des lignes du métro Shanghaien. L'occasion d'en savoir plus sur sa passion pour la mégapole chinoise.
The Good Life : Pourquoi avoir choisi le métro de Shanghai comme thème de prédilection ?
Liz Hingley : La première ligne de métro a ouvert en 1993 et aujourd’hui, Shanghai détient le réseau métropolitain le plus étendu du monde ! Ce développement, qui a radicalement changé la structure sociale, économique et géographique de la ville, m’a toujours fasciné. Les 14 lignes de métro [18 en 2020, NDLR] transportent en moyenne plus de 8 millions de personnes par jour. Il y a vingt ans, ils n’étaient que 1,06 million… par an ! J’ai décidé d’aller explorer les paysages et lieux de vies se situant aux stations terminus, aux limites de cette ville en pleine expansion. Cette série photographique a été réalisée lors de mes deux premiers mois à Shanghai, l’été le plus chaud que la ville ait connu en 140 ans [en 2013, NDLR]. Je portais alors un regard nouveau sur cette ville que j’explorais. C’est étrange de revoir ces photographies aujourd’hui. Après y avoir vécu trois ans, je ne perçois pas du tout Shanghai de la même manière…
TGL : Qu’est-ce qui vous a le plus attiré dans cette cité tentaculaire ?
L. H : Je ne connaissais pas grand chose de cette mégapole lorsque que l’on m’a proposé de devenir chercheuse à l’Académie des Sciences Sociales de Shanghai. J’ai juste saisi l’opportunité de m’installer au sein d’une ville culturellement riche. Shanghai est merveilleusement contradictoire ! En dépit d’être l’une des villes les plus développées et contemporaines du monde, elle reste profondément attachée à son histoire et conserve ainsi un charme éternel. Même en abritant 25 millions de personnes, Shanghai est constituée de petits villages… Si l’on profite d’une nuit brumeuse pour traverser à pied les vieilles rues du centre ou s’asseoir sur un toit le long du Bund, on peut encore se sentir totalement seul. J’aime l’énergie de Shanghai, son dynamisme, sa spontanéité et sa créativité. Shanghai est comme une montagne russe : aussi excitante qu’instable et imprévisible. Il faut s’accrocher !
TGL : Qu’aimez-vous dans le métier de photographe ?
L. H : En étudiant la photographie puis l’anthropologie sociale, j’ai suivi mes deux passions que sont l’histoire et l’art. J’ai pris l’appareil photo afin de raconter des histoires qui valent le coup d’être transmises aux futures générations. La photographie est un bon moyen de rencontrer de nouveaux lieux et de nouvelles personnes et aussi longtemps que cela me surprendra, cela m’intéressera toujours !
Retrouvez les autres photographies de la série dans le Hors-série The Good Life Shanghai, actuellement en kiosque.