Transport
C'est un événement dans le ciel chinois : le gouvernement va ouvrir son espace aérien inférieur (en-dessous des 3 000 mètres) à l'aviation privée. Un sacrifice qui devrait rapporter 1000 milliards de Yuans (135 milliards d'euros) d'ici 2020… et faire décoller les vols business.
Pour profiter du potentiel de croissance de l’aviation générale (hélicoptères, planeurs et jets), le Conseil des affaires d’Etat chinois vient de décider d’ouvrir l’espace aérien national en-dessous des 3 000 mètres. Les mesures de restriction et le contrôle total par l’armée ont longtemps freiné l’explosion d’un secteur qui, selon un rapport de cette institution étatique, pourrait connaître une très forte croissance : près de 5 000 appareils supplémentaires et trois fois plus d’heures de vol d’ici 2020.
L’Empire du milieu ne pouvait plus empêcher de se développer un business qui pourrait générer près de 1000 milliards de yuans en quatre ans. Le rapport du Conseil recommande donc, outre l’ouverture de l’espace aérien inférieur, la construction de 500 aéroports. Mieux, les délais d’autorisation, autrefois très longs (voir encadré), iront de 1 à 24 heures, suivant le trajet effectué. Les premiers tests auront lieu dans les régions du Guangdong et du Hainan cette année, avant que cette libéralisation ne s’étende à tout le pays dès 2018.
Par cette mesure, plus que le développement du transport aérien, la Chine vise surtout à faciliter le business à l’intérieur d’un pays dont les métropoles sont étouffées par la circulation automobile… Selon une étude menée en 2015 par le cabinet Pricewaterhouse Coopers, l’aviation générale américaine (90 % de l’activité mondiale) pèse 219 milliards de dollars par an…
Le casse-tête du ciel chinois
L’espace aérien inférieur chinois est fragmenté en plusieurs parcelles qui n’ont pas le même niveau de restriction (et requièrent donc plusieurs autorisations…) et qui ne sont pas forcément collées. Ce qui signifie qu’entre deux zones, il est parfois interdit de voler, ce qui oblige à faire des détours, voire des stops. Les nouvelles mesures devraient permettre de relier les parcelles entre elles et de demander une seule autorisation pour en traverser plusieurs.