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Fullerton Bay Hotel Singapore
Le magnifique Fullerton Bay Hotel Singapore.
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The Good Business

Singapour : énergie vive

The Good Business

L’une des choses les plus excitantes dans les voyages, c’est de pouvoir prendre l’avion pour aller voir le monde qui avance en direct. C’est ce que j’ai fait dernièrement en partant à la découverte de Singapour, le temps d’un week‑end !

Lundi, mardi, mercredi : journées de travail normales et normalement fatigantes, avec leur lot de mauvaises surprises, de stress, d’emm… et de gens qui n’arrêtent pas de vous mettre (en permanence) des bâtons dans les roues (à vous aussi ?) ! Ce lot quotidien est normal dans la vie d’un cadre, sauf que j’ai programmé depuis longtemps un grand week-end à Singapour. La cité-Etat qui vient de fêter le 50e anniversaire de son indépendance. Singapour qui, il y a cinquante ans donc, comptait 1,5 million d’âmes avec un revenu moyen de 500 dollars par habitant et par an. Ils sont aujourd’hui 5,5 millions, avec un revenu moyen de… 55 000 dollars ! Singapour où 90 % des habitants sont propriétaires de leur logement, Singapour qui est devenue le premier port du monde. Singapour qui possédera, en 2050, le niveau de vie le plus élevé du monde ! Sans pétrole, sans gaz, sans minerais, uniquement avec de la matière grise, un régime politique stable, un projet économique intelligent et pragmatique.

Il ne tient qu’à vous d’aller toucher du doigt ce miracle économique et social ; c’est ce que j’ai essayé de faire. Pour plus de simplicité, ce voyage express est organisé par Kuoni. Ils sont redoutables : vous voyagez en business sur deux vols de nuit, vous êtes logé dans l’un des meilleurs hôtels de la ville après avoir été pris en main, dès votre arrivée, à l’aéroport, et vous disposez même d’un guide personnel pour une journée complète. Le programme parfait !

Revenons au point de départ : mercredi, aéroport Roissy-CDG, ­terminal 2E, vol Air France AF254 en « triple 7 », avec la nouvelle cabine business. Le top ! Après un petit repas et un bon verre de bordeaux, dodo toute la nuit (presque dans un vrai lit). Arrivée à Singapour le lendemain à 14 heures. Le chauffeur Kuoni (charmant) est bien là, la limousine noire itou, et en route pour l’hôtel Fullerton Bay. Un hôtel magnifique, construit sur la mer en 2010 à l’endroit même où les immigrants débarquaient à Singapour il y a deux siècles. A côté, en retrait, se trouve un autre hôtel Fullerton, plus ancien, l’historique, qui appartient au même groupe. En face de l’établissement, l’incroyable hôtel Marina Bay Sands dresse ses trois tours de 200 mètres, avec leur piscine suspendue, la plus haute du monde.

Mais rassurez-vous, c’est du Fullerton Bay qu’on le voit le mieux, et Kuoni n’a pas mis le Marina Bay Sands dans son catalogue Emotions, car il s’agit d’une véritable usine qui compte 2 500 chambres, un casino, des dizaines de bars et de restaurants et des centaines de boutiques à l’américaine… l’inverse de ce qu’on apprécie.

Le Fullerton Bay est beaucoup plus chic et élégant, un mélange harmonieux de passé colonial et de modernité. Les plafonds culminent à 17 mètres et un lustre monumental de cinq mètres de diamètre sur dix de hauteur vous accueille dès l’entrée. Service hypersouriant. Vous apprenez bientôt que le bar de l’hôtel a été réalisé par le célèbre architecte d’intérieur André Fu. Quelques minutes après le check-in, vous voilà dans votre chambre de 50 m2, face à la baie et… au Marina Bay Sands. Là : deux grandes baies vitrées et un mélange d’acier chromé, de cuir et de marbre très élégant réalisé par l’agence LCL Architects. Les salles de bains tout en marbre sont superbes, et il ne vous reste plus qu’à essayer la douche, et ne surtout pas dormir, avant de vous rendre, vers 19 heures, sur l’extraordinaire rooftop de l’hôtel, probablement le plus beau et le plus sympa de Singapour ! Une piscine qui donne sur la City et une ambiance toute particulière au bar The Lantern. C’est ici qu’on refait le monde. On sent, à travers des discussions qu’on a avec des Singapouriens, des Chinois, des Indiens, des Anglais, des Américains et… des Français (il y en a 15 000 à Singapour), qu’ici tout est business entre deux drinks. On parle immobilier, marchés, bourse, dollars, euros, closing… L’ambiance est décontractée, mais concentrée sur la réussite. En face, le Marina Bay commence son show laser et vous bombarde de ses rayons verts. La musique monte, on parle de moins en moins de business…

Il est l’heure d’aller dîner au Clifford Pier, le restaurant gastro de l’hôtel, sans doute l’un des meilleurs restaurants de la ville, dont la cuisine réinterprète les grands classiques asiatiques. Une bonne nuit de sommeil et, le lendemain, vendredi, le week-end peut commencer avec la visite de la ville, accompagné de votre guide. Quel spectacle étonnant ! Des chantiers partout, des gratte-ciel de plus en plus hauts, de plus en plus incroyables (les nouveaux sont presque tous végétalisés), mais aussi un quartier chinois authentique (l’île est majoritairement peuplée de Chinois), un quartier indien et même un quartier arabe et sa mosquée. Mélange de populations, mélange de genres, mélange de styles, avec une vraie volonté commune, celle de réussir. La cité-Etat est parvenue à tirer profit de sa position géographique incroyable en devenant « le » hub asiatique incontournable entre océan Pacifique et océan Indien. Le régime est autoritaire, mais il a toujours eu une vision claire et très précise de ce que devait être le développement de Singapour. Ici, on booste la matière grise. Entre 2011 et 2015, plus de 16 milliards de dollars ont été investis dans la recherche. Partout dans la ville, on voit des gens travailler, courir ; personne ne se plaint, tout le monde avance dans la même direction, celle de la réussite économique…et ça marche !

Nous sommes déjà dimanche. Nous avons eu le temps d’aller nous baigner à Sentosa, sur une plage paradisiaque, de visiter une serre absolument incroyable, de prendre un verre au Raffles, of course, de faire un peu de shopping dans un mall sur Orchard Road… bref, de vivre intensément Singapour et, surtout, de comprendre pourquoi ce petit Etat, cette Suisse asiatique avance si vite ! Le dimanche soir, l’hôtel vous autorise à garder votre chambre jusqu’à 22 heures ; c’est parfait ! Le temps de prendre une douche, d’aller boire un dernier verre au Lantern, sur le rooftop, et votre chauffeur est déjà là – celui-là même qui était venu nous chercher jeudi, à l’aéroport –, toujours aussi souriant.
Les bagages sont dans le coffre, la voiture hybride roule silencieusement dans la mégaville. Le driver, fier de son île, vous refait une petite « intraveineuse » et voilà déjà l’aéroport de Changi, sacré meilleur aéroport du monde par le classement Skytrax. Dans le terminal principal, un immense lobby d’hôtel de luxe, un mur végétal de 300 mètres de long tamise les sons, alors que la lumière naturelle est dosée au fil des heures par des panneaux solaires. Jardins, piscines, papillons volant en liberté, annonces réduites au minimum. Le personnel est souriant et courtois, noté en temps réel par les voyageurs depuis des bornes interactives… Au revoir Singapour et bonjour Paris-CDG, avec un retour, le lundi matin à 8 heures, dans la voiture d’un chauffeur de taxi mal luné qui pense que le monde est foutu… Bienvenue en France !

Pratique

Kuoni propose, dans sa brochure Emotions, une escapade de 4 nuits à Singapour à partir de  2 285 € par personne, comprenant les vols A/R avec Air France, en classe éco (business en option), séjour au sublime hôtel Fullerton et transferts privés à l’arrivée et au départ. www.kuoni.fr

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