×
week-end arles par the good life restaurant de la fondation LUMA frank gehry
fanny

The Good Guide

Un week-end à Arles en marge des Rencontres de la photographie

The Good Guide

Passer un week-end à Arles pendant le festival des Rencontres de la Photographie est toujours une bonne idée. Où manger, où dormir, où shopper ? The Good Life a immortalisé la ville en quelques adresses indispensables.

Comment une ville de seulement 50 000 âmes a-t-elle pu s’élever à un tel rang culturel ? Portée par ses illustres natifs et de généreux mécènes, Arles s’est développée autour de son festival, les Rencontres de la Photographie, puis de son incroyable centre culturel, LUMA, pour s’imposer comme l’une des cités françaises les plus excitantes. Et, parce qu’elle est reliée à Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux par une ligne de train directe, la capitale camarguaise n’offre aucune excuse à ceux qui n’y auraient encore jamais mis les pieds… Voilà nos adresses indispensables pour un week-end à Arles.


Lire aussi : Arles, l’art en étendard


Arles, cité des arts

Passer un week-end à Arles, notamment au moment de son célèbre festival de photos, peut effrayer. Peur de la foule, de la chaleur, des moustiques… La cité camarguaise combat pourtant tous ces points en offrant, grâce à sa taille humaine — nul besoin de louer une voiture, la gare est à moins de cinq minutes à pieds du centre-ville — un cadre de vie doux.

Christian Lacroix et Lucien Clergue y sont nés ; la designer India Mahdavi en a fait sa ville de cœur tout comme la collectionneuse d’art suisse Maja Hoffmann. Ce joyeux monde en a d’ailleurs fait son terrain de jeu favori : Lacroix et Mahdavi ont décoré des hôtels (le Jules César pour lui, l’Arlatan et l’Hôtel du Cloître pour elle), devenus des étapes incontournables d’un voyage en Camargue ; Clergue et Hoffmann ont quant à eux impulsé un renouveau créatif dans la ville autour de l’art, respectivement en inaugurant Les Rencontres de la photographie en 1970 et LUMA Arles en 2021.

Si la capitale camarguaise attire sans conteste les artistes, elle devient aussi le point d’orgue d’une nouvelle génération tournée vers l’hospitalité. En témoignent l’apparition de nombreux restaurants disruptifs et d’hôtels charmants qui n’ont rien à envier à la capitale, l’addition salée en moins.

Que faire donc le temps d’un week-end à Arles ? La question est large, mais tentons d’y répondre du mieux possible…

La tour LUMA, de nuit.
La tour LUMA, de nuit. LUMA

Un week-end à Arles avec The Good Life

17 h 02 : check-in à l’hôtel Présent

Rooftop ultra looké, minibar fourni de bouteilles de vins nature, bibliothèques taillées sur-mesure par une personnalité dans chaque chambre, déco sur-vitaminée et restaurant dans l’air du temps, l’hôtel Présent vient d’ouvrir ses portes à Arles dans la plus pure lignée des boutiques-hôtels parisiens. Porté par un ancien de la bande de Déviant, les tarifs y sont bien plus raisonnables et l’accueil plus humain qu’à Paris, donnant à l’adresse la saveur d’un nid familier. Son petit plus ? On ne fait pas plus proche de la gare ni du Monoprix géant d’Arles qui attire en masse les foules pour sa sélection et ses expositions photo.

L’été, on prend les dîners sur la terrasse à l’hôtel Présent.
L’été, on prend les dîners sur la terrasse à l’hôtel Présent. Fanny Liaux Gasquerel

18 h 30 : un Negroni à l’Arlatan

Fort en couleurs, de l’Arlatan on préfère sa cour à ses espaces communs. Ça tombe bien, c’est là qu’on sert l’un des meilleurs Negroni de la ville, confectionné à partir d’un gin local, le Bigourdan.

L’Arlatan a été imaginé par India Mahdavi.
L’Arlatan a été imaginé par India Mahdavi. Fanny Liaux Gasquerel

20 h 15 : dîner à Inari, le restaurant de Céline Pham à Arles

Elle s’est longtemps refusée à la vie de chef-propriétaire. Céline Pham souffle pourtant cette année la première bougie de son restaurant Inari, installé dans le quartier Voltaire, face à l’hôtel dans lequel nous vous recommandons de passer votre week-end à Arles. Pour 41 euros le midi (3 temps) ou 55 euros le soir (5 temps), la cheffe offre un repas semi-gastronomique concocté à partir des denrées locales avec un twist asiatique  : un voyage unique, copieux et mémorable.

Les assiettes de Céline Pham, la surdouée.
Les assiettes de Céline Pham, la surdouée. Ilya Foodstories

Jour 2 de notre week-end à Arles

9 h : petit-déjeuner au café japonais

Quand on ne répond qu’au matcha de bon matin, certains séjours sont plus faciles à organiser que d’autres. Le café japonais offre la plus traditionnelles des versions du latte vert, à accompagner à l’envi d’une part de cake assorties ou du gâteau du jour. N’hésitez pas à faire durer le plaisir et à déjeuner sur place de son menu unique à 14 euros autour des omusubi — boules de riz généralement enveloppée dans une feuille de nori (algue séchée) et souvent farcie avec différentes garnitures.

10 h : à l’Espace Van Gogh pour les Rencontres d’Arles

Cette année, les expositions de l’Espace Van Gogh nous ont particulièrement tapé dans l’œil, et notamment Casa Susanna, un affichage émouvant retraçant l’épopée d’un réseau clandestin d’hommes travestis dans les années 1950-60. Vivant leurs vies de femmes dans une maison de la banlieue new-yorkaise autour de Susanna, Virginia, Doris, Fiona, Gail, Felicity, Gloria et leurs amies se sont construites une identité collective singulière et unique. Malgré les risques, elles se sont écrites, rencontrées, structurées en organisation, ont brisé leur isolement grâce à un journal clandestin, Transvestia. A voir aussi dans l’espace : « Mes Amis Polaroid » de Wim Wenders et « Scrapbook : dans l’imaginaire des cinéastes ».

L’histoire de la Casa Susanna fait aussi l’objet d’un livre intitulé « L’histoire du premier réseau transgenre américain 1959-1968 », par Isabelle Bonnet, Sophie Hackett et Susan Stryker.
L’histoire de la Casa Susanna fait aussi l’objet d’un livre intitulé « L’histoire du premier réseau transgenre américain 1959-1968 », par Isabelle Bonnet, Sophie Hackett et Susan Stryker. DR

11 h : on continue les expos avec Lumières des Saintes

Cette exposition propose une rétrospective photographique du pèlerinage annuel aux Saintes-Maries-de-la-Mer, où les Gitans, Manouches, Roms et Voyageurs de France et d’Europe rendent hommage à sainte Sara. Malgré les défis de l’hostilité dominante et de l’antitsiganisme, cet événement s’est affirmé comme un lieu de rassemblement et un espace d’expression essentiel pour les dimensions sociales, religieuses et artistiques. Un accrochage pluriel et touchant à visiter à la Chapelle du Muséon Arlaten.

12 h 30 : déjeuner au restaurant éphémère du chef Eduardo Garcia à l’hôtel Nord Pinus

Quoi de plus déroutant qu’un maïs croquant au mole verde d’amande douce et girolles de saison sur la place du Forum ? Cet été, Armand Arnal, chef des Maisons d’Arles, a appointé le Mexicain Eduardo Garcia pour donner au restaurant du Nord Pinus une saveur toute caliente. Une idée qui tombe à pic quand on a goûté au taureau à toutes les sauces…

Une façade mythique.
Une façade mythique. https://thegoodlife.fr/wp-content/uploads/sites/2/2023/07/nord-pinus-joana-luz.jpg

15 h : un brin de shopping pour ce week-end à Arles

Pas question de rentrer bredouille d’une excursion en Camargue. Bonne nouvelle, Arles regorge d’adresses charmantes pour se faire plaisir. Plutôt mode ? Rendez-vous chez Actuel B ou Arlette, deux multi-marques pile dans l’air du temps, Fragonard ou Souleiado pour des créations toutes provençales et Li Beloïo pour dénicher une belle croix du XXe siècle. Plutôt déco ? Le concept-store Moustique reste incontournable, la galerie de Julie Barrau une mine d’or vintage un poil onéreuse et la Boutique Jaune un joli condensé de pièces de décoration artisanales de la région.

17 h : les expositions de l’Église des Frères Prêcheurs

Cet incroyable lieu de culte désacralisé accueille chaque année des expositions parmi les plus touchantes des Rencontres d’Arles. Cette année ne fait pas exception avec une curation chapeautée par la Fondation Louis Roederer

L’Eglise des Frères Prêcheurs abrite une dizaine d’expositions.
L’Eglise des Frères Prêcheurs abrite une dizaine d’expositions. Fanny Liaux Gasquerel

20 h : dîner au restaurant de l’hôtel Présent

Maud Saddok est passée maître des assiettes de saison à partager auprès de Gianmarco Gorni chez Goguette et chez Lolo Bistrot. C’est donc avec le plus grand naturel qu’elle duplique ses bonnes manières à Arles, pour l’hôtel Présent, où sa cuisine généreuse, locale et fleurie répond à merveille aux quilles de vin nature que le patron de l’adresse aime à sélectionner pour ses clients. Mention spéciale aux tempura de padron dégustées ce jour-là, parfait exemple de l’inventivité de la cheffe pour twister les saveurs quasi-locales.

Les plats de la cheffe sont dressés avec des fleurs ou des condiments colorés.
Les plats de la cheffe sont dressés avec des fleurs ou des condiments colorés. Fanny Liaux Gasquerel

Avant d’achever notre week-end à Arles…

8 h 30 : petit-déjeuner de champions

Puisque l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, direction la toute nouvelle boulangerie Le Sauvage pour s’ouvrir l’appétit avec l’une de leurs merveilleuses brioches. Et pour épancher sa soif, c’est chez Mazette que les réjouissances continuent, un autre coffee-shop arlésien qui propose des lattes (matcha, chaï, café) et autres boissons plus traditionnelles.

10 h : en route pour LUMA

Arles à cela de magique que, bien que la silhouette de la tour de Frank Gehry pour Maja Hoffmann se dessine taille XS lorsqu’on l’admire du rooftop de l’hôtel Présent, LUMA Arles ne se trouve qu’à un quart d’heure de marche de notre pied-à-terre. Pas d’excuses donc pour ne pas s’y rendre faute de voiture, et y découvrir l’architecture ludique du maître canadien et les expositions permanentes ou temporaires, notamment les archives du curateur Hans Ulrich Obrist d’Agnès Varda et l’accrochage audacieux autour des photographies de Diane Arbus, dans le cadre des Rencontres.

La tour LUMA érigée par Frank Gehry.
La tour LUMA érigée par Frank Gehry. Baptiste Buisson / Unsplash

12 h 30 : déjeuner au Drum Café

A peine quelques étages à dévaler — de préférences en empruntant le toboggan géant — avant de s’attabler au restaurant de LUMA dont Ella Aflalo tient les cuisines depuis 2021. Beignets au cumin, harissa à l’amande et aïoli safranée ; paleron de bœuf confit, blette et haricot verts brûlés, condiment anchois, jus de bœuf fraise sumac, fraise blanche et mizuna ; shakshuka et pain hallah sont autant de petites bombes à savourer avant de reprendre le train qui clôturera ce week-end à Arles…

Les plats d’Ella Aflalo se partagent… ou pas !
Les plats d’Ella Aflalo se partagent… ou pas ! ADRIAN DEWEERDT

F.L.G.


Les Rencontres de la Photographie

LUMA

Hôtel Présent
5 Pl. Voltaire, 13200 Arles

Hôtel l’Arlatan
20 Rue du Sauvage, 13200 Arles

Gin Bigourdan
12 Rue Frédéric Mistral, 13200 Arles

Restaurant Inari
16 Pl. Voltaire, 13200 Arles

Café japonais
43 Rue du 4 Septembre, 13200 Arles

Espace Van Gogh
Pl. Félix Rey, 13200 Arles

Maximo à l’hôtel Nord Pinus
14 Pl. du Forum, 13200 Arles

Actuel B
46 Rue de la République, 13200 Arles

Arlette
3 Rue du Dr Fanton, 13200 Arles

Li Beloïo
11 Rue Prte de Laure, 13200 Arles

Moustique
14 Rue du Dr Fanton, 13200 Arles

Julie Barrau
2 Rue Jouvène, 13200 Arles

La Boutique Jaune
27 Rue de l’Hôtel de ville, 13200 Arles

Eglise des Frères Prêcheurs
1 Quai Marx Dormoy, 13200 Arles

Le Sauvage
16 Rue du Sauvage, 13200 Arles

Mazette !
8 Pl. Antonelle, 13200 Arles

Drum Café
À LUMA

Voir plus d’articles sur le sujet
Continuer la lecture