Horlogerie
The Good News
Icône absolue du Jet Age, le terminal TWA de l'aéroport JFK à New York est bien plus qu'un simple bâtiment : c'est un manifeste architectural signé Eero Saarinen, symbole de l'optimisme futuriste des années 1960. En son cœur trônait une horloge emblématique, conçue par la maison horlogère Vulcain, qui s'apprête aujourd'hui à être rééditée en version horloge de table. Un voyage dans le temps qui raconte l'audace d'une époque et le renouveau d'une marque historique.
Véritable icône de l’architecture américaine des années 1960, le terminal TWA de l’aéroport JFK, à New York, continue de fasciner par son design. Parmi les éléments qui participent à son identité figure l’horloge à trois fuseaux horaires signée Vulcain. Soixante-deux ans plus tard, cet objet unique est réédité sous forme d’une horloge de table, l’occasion rêvée de revenir sur l’histoire du terminal TWA et de son mythique garde-temps.
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Terminal TWA : une œuvre d’art, tout simplement
Difficile de ne pas se répéter lorsqu’on évoque le terminal TWA. Le terme « iconique » s’impose à l’esprit — bien que notre vocabulaire soit plutôt riche… Dès sa création, le terminal de l’aéroport JFK de New York apparaît comme un ovni dans sa catégorie. Conçu par l’architecte finno-américain Eero Saarinen, il s’inscrit dans un mouvement architectural qui domine l’Amérique des années 1960, le Jet Age — aussi nommé Googie par les puristes — un style directement influencé par la course à la conquête spatiale et l’âge atomique. Des inspirations qui ont donné naissance à ce mouvement caractérisé par l’usage prononcé de la courbe, des lignes dynamiques et des matériaux modernes pour l’époque, comme le béton armé.
Pour le terminal TWA, Saarinen imagine un bâtiment totalement novateur, dont la forme architecturale évoque un oiseau de béton en plein envol. L’esthétique extérieure est tout aussi contemporaine à l’intérieur : longs couloirs sinueux, plafonds voûtés, immenses baies vitrées, murs immaculés, et, pour respecter l’époque, une moquette rouge éclatante. Tous ces éléments inscrivent le TWA dans l’esthétique du Jet Age. Résultat : l’une des créations les plus emblématiques de Saarinen, aujourd’hui classée monument historique, l’architecte ayant pensé chaque détail, depuis la structure jusqu’à l’horloge trônant dans le grand hall composée avec Vulcain.
Montre présidentielle
Pourquoi Eero Saarinen a-t-il choisi de collaborer avec Vulcain pour créer une horloge correspondant à l’esthétique du terminal TWA ? Le mystère demeure. En effet, Vulcain n’avait jamais réalisé un tel objet auparavant, la marque étant spécialisée dans les montres-bracelets. « Vulcain est très présente aux États-Unis depuis les années 1940. Un événement marquant a permis à la maison suisse de s’imposer : lors d’un discours du président Truman, sa montre Cricket – équipée d’une technologie Vulcain qui permettait à la montre de sonner en imitant le chant du grillon – s’est mise à sonner en plein milieu. Depuis cet épisode, une tradition s’est instaurée : Vulcain offre une montre Cricket à chaque nouveau président américain. Peut-être est-ce cette anecdote qui a poussé Saarinen à se tourner vers Vulcain, mais le mystère reste entier », confient les équipes de la marque.
Saarinen contacte donc Vulcain pour une collaboration visant à créer l’horloge qui trônera dans le terminal. Monumentale et suspendue au plafond, l’horloge affiche trois fuseaux horaires différents et adopte un design résolument futuriste pour l’époque. Vulcain n’a jamais réédité de tel projet et n’a jamais produit d’autres horloges d’aéroport, ce qui renforce l’exclusivité de cette réalisation. Cet aspect unique a suscité la curiosité de Guillaume Laidet, l’homme qui a récemment redonné vie à la maison suisse.
Vulcain redonne vie à l’horloge du terminal TWA
Référence du siècle dernier, Vulcain s’est essoufflée et est restée en sommeil pendant plusieurs années. Ce n’est qu’en 2020 que la maison se réinvente, suite à son rachat par une société luxembourgeoise. L’arrivée de Guillaume Laidet accompagne cette renaissance. Passionné d’horlogerie vintage, l’entrepreneur propose ses services au groupe il y a trois ans. Séduits par son approche, centrée sur la réédition de modèles iconiques, les dirigeants lui confient la tâche de revitaliser la marque. Les montres-bracelets Cricket font leur grand retour, le chiffre d’affaires double, et Vulcain renaît.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Laidet, passionné d’horlogerie et chercheur infatigable, passe des heures à explorer internet et les catalogues de ventes aux enchères à la recherche de pièces oubliées. C’est ainsi qu’il découvre l’horloge Vulcain encore présente dans le terminal TWA, inactif depuis 2001 et transformé en hôtel en 2019. « J’ai découvert l’existence de cette horloge grâce à une photo parue dans un article du New York Times sur le design des années 1960, écrit par Anders Modig. Dès que nous avons vu cette pièce maîtresse du TWA Flight Center, il était évident qu’une réédition s’imposait pour rendre hommage à l’héritage de cette époque fascinante », explique-t-il.
Cette découverte pousse Laidet à imaginer une nouvelle vie pour ce modèle unique et iconique. Après avoir convaincu la marque, il se lance dans un ambitieux projet de réédition de l’horloge, cette fois en version horloge de table. « Le modèle réédité cette année est identique à l’originale. Elle est simplement inversée pour pouvoir être posée sur une table. L’horloge garde ses trois cadrans indiquant trois fuseaux horaires, et le design est fidèlement reproduit. La seule différence est le choix des matériaux, aujourd’hui en acier inoxydable. En rééditant cette horloge iconique, Vulcain rend hommage à l’ère du Jet Age et à l’architecture visionnaire d’Eero Saarinen, tout en offrant une pièce qui trouve parfaitement sa place dans un intérieur contemporain », conclut l’équipe de Vulcain.
Site internet de Vulcain
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