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Depuis peu, les grands constructeurs investissent le marché de la voiturette. Ils transforment les microcars en reines des villes en y intégrant des motorisations électriques. Et le succès est au rendez-vous.
En France, les voiturettes cartonnent ! Il s’en est vendu 26 500 l’an passé, ce qui correspond à une progression de 20 %. Le chemin parcouru est d’autant plus impressionnant qu’en 2019, ce marché ne représentait que 13 400 unités. En quatre ans, le bond est donc de 96 %. C’est aussi un secteur fortement et récemment électrifié : près d’une voiturette vendue sur deux fonctionne aujourd’hui grâce à des batteries. Elles n’étaient que 5 % dans ce cas en 2019. Autre évolution notable, les grands constructeurs s’intéressent désormais à ce secteur. Le groupe Stellantis, via ses marques Citroën, Fiat et Opel, domine, rejoint récemment par Nissan et bientôt par Seat. Les historiques de la voiture sans permis, Aixam et Ligier, proposent également leurs modèles électrifiés. Enfin, la XEV Yoyo italo-chinoise ou encore la délicieuse Micro Microlino italo-suisse, plus confidentielles, complètent le tableau.
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Un vrai succès !
Les voiturettes existent en France depuis fort longtemps, jusque-là conçues par des constructeurs semi-artisanaux spécialisés : Aixam, Ligier, Chatenet, Bellier… Leurs modèles, peu séduisants, étaient pour la plupart motorisés par des mini-diesel aussi vibrants que bruyants. L’arrivée des grands constructeurs a largement professionnalisé le marché. En 2020, la Citroën Ami fait son apparition, succédant à la Renault Twizy (2011), premier quadricycle électrique de l’ère moderne. Cependant, ce véhicule singulier à deux places en tandem n’a pas rencontré le succès escompté, notamment à cause de l’absence de portières. Aujourd’hui, la petite Citroën électrique caracole en tête. Avec plus de 9 500 unités écoulées en 2023, elle détient 36 % du marché, un vrai plébiscite ! Depuis son lancement, près de 45 000 unités ont été vendues.
Les jeunes aisés rejoignent désormais la clientèle des débuts. On croise ainsi beaucoup de ces voitures à la sortie des lycées des grandes villes de province. Accessibles dès 14 ans, elles remplacent les scooters historiques, au guidon desquels de nombreux adolescents se sont blessés. Les parents préfèrent que leurs enfants conduisent ces voitures, plus sûres, plutôt que des deux-roues. À leur volant, pas de risque de chute comme sur un scooter. Ces voitures étaient auparavant surtout convoitées par les personnes âgées des zones rurales, ainsi que par ceux ayant perdu ou n’ayant jamais obtenu leur permis de conduire.
Forces et faiblesses des voiturettes
Écologiques, les voiturettes électriques trouvent facilement leur place en ville. Elles sont économiques et bénéficient parfois de la gratuité du stationnement, à Paris notamment. Leur vitesse maximale de 45 km/h, bien que limitée, est suffisante pour les trajets urbains. Compactes, elles sont faciles à conduire et à garer. Plus confortables qu’un deux-roues, elles protègent du froid et des intempéries, tout en étant plus stables.
Ces véhicules légers entrent dans la catégorie des quadricycles légers, qui se conduisent dès 14 ans et sans permis. En contrepartie, ils doivent peser moins de 350 kg et sont bridés à 45 km/h.
Accessibles, les voiturettes comblent en partie le fossé laissé par la hausse des prix des voitures électriques d’entrée de gamme. On en trouve à partir de 7 000 euros, montant auquel il faut retrancher 900 euros de bonus écologique. Par exemple, la Citroën Ami coûte 8 000 euros, merci à sa fabrication au Maroc, et peut se louer pour 19,90 euros par mois.
La voiture sans permis n’est pas pas sans défauts. Aussi petites soient-elles, elles restent bloquées dans les embouteillages comme n’importe quelle voiture. Elles sont également interdites sur les autoroutes, les voies rapides et les périphériques. Leur autonomie dépasse rarement les 100 km. Par exemple, la Citroën Ami, star du secteur, est annoncée pour 75 km, mais en réalité, on est plus proche de 55 km. Cependant, les choses évoluent : Nissan annonce 149 km pour sa nouvelle Silence et la chinoise Jiayuan City Fun promet jusqu’à 200 km, un record !
L’équipement des voiturettes est souvent sommaire. Ne cherchez pas d’ABS, d’ESP ou d’airbags, ils ne sont pas obligatoires. De plus, le contrôle technique et le crash-test ne sont pas non plus imposés.
Les vedettes du marché de la voiture sans permis
1/ Citroën Ami
C’est elle qui a lancé la tendance. Ce petit cube en plastique de 2,41 m de long et 1,39 m de large a des portières qui s’ouvrent dans des directions opposées. Très maniable, elle a un rayon de braquage de 7,2 m. Il faut environ 4 heures pour une recharge complète sur une prise domestique classique. Elle est personnalisable et existe en version monoplace Cargo avec plus d’espace de chargement. Les 850 exemplaires de la version baroudeuse Buggy, dépourvue de portières, se sont vendus en 10 heures sur Internet. Elle est vendue sous le nom d’Opel Rocks-e dans certains pays comme les Pays-Bas, la Suisse ou l’Allemagne.
2/ Nissan Silence S04
Fabriquée en Espagne et récemment distribuée par Nissan, cette voiturette se distingue par sa largeur minuscule de 1,27 m et, surtout, par sa batterie amovible à roulettes, que l’on peut transporter chez soi pour la recharger. Il faut compter entre 7 et 9 heures pour une recharge complète sur prise domestique. Elle est également équipée de la climatisation et dispose d’un coffre de 247 litres accessible via un hayon. Elle coûte 14 640 euros.
3/ Micro Mobility Systems Microlino
Cette entreprise suisse, connue pour avoir relancé la trottinette à la fin des années 1990, propose aujourd’hui un adorable microcar inspiré de l’Isetta Velam des années 1950. Elle conserve l’architecture à portière unique, s’ouvrant par l’avant comme un réfrigérateur. Avec une motorisation de 16 chevaux, cette voiture sans permis peut atteindre 90 km/h et se classe parmi les quadricycles lourds, nécessitant un permis B1. Son autonomie est annoncée à 230 km, mais son prix s’envole à 18 000 euros pour le modèle d’entrée de gamme.
4/ Fiat Topolino, la plus cute des voiturettes
Version améliorée de la Citroën Ami, la Fiat Topolino est habillée d’un style rétro qui rend hommage aux petites citadines italiennes des années 1960. En option, elle peut être équipée d’un porte-bagages extérieur en métal, vintage à souhait, pour y placer une valise en osier. Vendue à 8 990 euros, elle est un peu plus chère que l’Ami. Une version Dolcevita, avec des lanières à la place des portières et un toit découvrable en toile, est également disponible.
5/ Renault Mobilize Duo
Mobilize, la marque dédiée aux nouvelles mobilités du groupe Renault, prépare la commercialisation de la Mobilize Duo. Prévue pour fin 2023, cette voiturette au design avant-gardiste n’est pas encore disponible. Plus aboutie que la Twizy, sa devancière, elle conserve les deux places disposées en tandem. Deux versions sont prévues : une limitée à 45 km/h et une autre à 80 km/h, cette dernière étant classée parmi les quadricycles lourds, nécessitant le permis B1. Une version utilitaire baptisée Bento est également en projet.
6/ XEV Yoyo
Cette microcar italienne, fabriquée en Chine, est une propulsion avec un moteur placé à l’arrière. Classée parmi les quadricycles lourds, elle peut atteindre 80 km/h et son autonomie est annoncée à 150 km. La recharge sur prise domestique prend environ 4 heures. Bien équipée, avec climatisation, vitres et rétroviseurs électriques, ainsi qu’un écran tactile de 7 pouces, elle est vendue à partir de 16 000 euros.
7/ Ligier Myli
Acteur historique du secteur, Ligier a lancé en 2023 la Myli électrique. Elle se distingue par ses trois niveaux de batterie, dont le plus élevé permet d’atteindre 200 km d’autonomie. Cette voiture sans permis dispose également d’un coffre gigantesque de 459 litres. Le prix de départ est de 12 500 euros, mais la version avec grosse batterie atteint 17 100 euros.
8/ Renault Twizy
Le quadricycle électrique de Renault a été un précurseur du marché. Original et stylé, il dispose de deux places en tandem, peu pratiques, et n’a pas de portières, ce qui peut poser problème en hiver. Une version monoplace Cargo, avec un coffre arrière de 180 litres, a séduit les entreprises, mais la production de la Twizy a été arrêtée l’an dernier.
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