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eVTOL : nouveau mot à intégrer dans son vocabulaire pour parler de ces aéronefs électriques qui arrivent à la vitesse grand V. Volocopter devrait être le premier à proposer ce type de services, dès cet été, à Paris, à l’occasion des jeux Olympiques. De quoi faire entrer les transports urbains dans une nouvelle dimension, sous réserve que l’entreprise allemande décroche les autorisations nécessaires…
Des vols décarbonés, (presque) silencieux, rapides (une vingtaine de minutes) et fiables pour relier les centres-villes depuis les aéroports ou les centres d’affaires? Telle est la promesse accompagnant l’arrivée des eVTOL (prononcer i-vi-tol), ces nouveaux taxis aux airs de drone mâtiné d’hélicoptère.
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Justement, c’est à peu près la définition de ces engins, avec la propulsion électrique des premiers et le décollage vertical des seconds. Un service avec chauffeur dans un premier temps, pour un tarif autrement plus compétitif que celui des hélicoptères, avec un business-modèle à la Uber. Le pilotage, avec un joystick de contrôle, est d’ailleurs bien plus facile que celui d’un hélicoptère, car un eVTOL se stabilise automatiquement, comme un drone, tandis qu’un logiciel gère le plan de vol.
Objectif sécurité absolue
L’une des questions cruciales est celle de la sécurité pour des vols au-dessus de millions de gens. La mobilité aérienne est le moyen de transport le plus sûr au monde et les autorités vont naturellement garantir que cela continue. Un eVTOL doit avoir le même niveau de sécurité qu’un Airbus, soit 1 milliard d’heures d’opérations sans accident.
Sur le VoloCity de Volocopter, qui devrait sillonner le ciel parisien, les systèmes de vol sont redondants (arbres des moteurs, logiciels…) pour parer à tout problème. Mieux, il peut continuer sa route si deux des moteurs de ses… 18 rotors venaient à tomber en panne.
Des vols de 15 à 60 minutes
Pour maximiser les rotations, plutôt qu’une longue recharge de l’appareil, Volocopter préfère échanger les 9 packs de batteries embarqués, de 30 kilogrammes en tout, une opération bouclée en 5 minutes.
Des discussions existent d’ailleurs pour établir un standard commun de batteries pour les différents constructeurs, permettant aux « vertiports » (aérogares pour taxis volants) la recharge de tous les types d’engins. Des batteries dont les progrès attendus en matière de densité énergétique permettront de penser des appareils de plus grande capacité.
En plus des microengins 2 places déployés dans un premier temps à Paris, Volocopter prévoit, à l’horizon 2027, un second modèle nommé VoloRegion, aux airs de petit avion – mais toujours à décollage vertical. Il sera capable d’effectuer 200 kilomètres de trajet en une heure avec 4 passagers à bord, réduisant les coûts de 3 à 4 euros par kilomètre et par siège.
Résultat : un tarif sous les 100 euros pour relier Roissy à Paris, par exemple, soit moins du double d’un taxi englué dans les bouchons! De quoi permettre un décollage de ce type de services. Selon McKinsey, dès 2030, ces opérateurs de mobilité pourraient ainsi rivaliser avec les plus grandes compagnies aériennes actuelles en nombre de vols par jour en rapport avec la taille de leur flotte.
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