Lifestyle
The Good Life vous présente les créateurs les plus remarqués de la scène mode shanghaïenne.
Uma Wang, une créatrice multirécompensée
C’est la styliste chinoise contemporaine la plus connue et la plus expérimentée. Adulée à Paris, à Londres, à New York ou à Milan, Uma Wang a été couronnée de tous les prix et totalise 58 boutiques dans le monde, contre 6 en Chine (malgré son aversion pour les longs voyages en avion) – ses boutiques sont le repaire de tout(e) passionné(e) de style. Diplômée de l’université du textile de Shanghai et de Central Saint Martins, à Londres, Uma Wang a œuvré pour des labels chinois avant de lancer sa griffe.
En 2005, elle a connu un succès immédiat, à Londres, avec le lancement retentissant de sa marque. Le style poétique, pur ou décalé de cette pionnière qui assure ne subir aucune influence particulière – « je ne suis jamais la mode, seulement mon cœur » –, se reconnaît au premier coup d’œil : robes longues couleur ivoire et nature, manteaux et cardigans droits d’une extrême qualité, formes amples aux tons sombres et chauds ou mode militaire. Son style, minimaliste et percutant, se compose des mêmes motifs simples et répétitifs, de plis amples et libres traversant le temps, faisant fi de toute revendication.
Lu Kun, le roi du sur‑mesure
Depuis dix ans, le « John Galliano chinois » est l’empêcheur de tourner en rond de la scène shanghaïenne, celui qui réussit toujours à se renouveler. Ce styliste pour divas, roi du sur‑mesure sur talons hauts, qui habille célébrités chinoises et internationales, a dernièrement changé de style et séduit une nouvelle clientèle, plus jeune, avec sa ligne hybride Mikumkum (@mikumkum). Malgré tout, Lu Kun déploie le même rapport esthétique à la culture chinoise ancienne depuis ses débuts, réinterprétant et déclinant les motifs bleu et blanc des porcelaines d’antan dans ses robes clinquantes, au glamour très shanghaïen, le tout nimbé d’un parfum de douce excentricité.
Nicole Zhang, un savant mélange de luxe, de rock et de glamour
Elle est l’une des nouvelles stars de la jeune scène chinoise. Lancée en 2013 avec sa ligne de prêt‑à‑porter, deux ans après avoir révélé sa marque d’accessoires, cette styliste pleine d’ambition, ancienne responsable en relations publiques et merchandising et ancienne artiste visuelle ayant officié chez Dior et Prada, a rapidement imposé son style très libre, aussi rock, strict et cuir que glamour et soyeux.
Née à Whenzhou, dans la province du Zhejiang, au sud de Shanghai, Nicole Zhang, l’une des créatrices les plus prolixes de la scène actuelle, a fait sensation lors de la dernière fashion‑week automnale de Shanghai avec sa nouvelle collection pop et « disco queen » créée en hommage aux années 80. Connue pour son style décontracté, ses lignes allongées, ses tailles oversize, ses tissus lâchés et ses coupes asymétriques, elle excelle dans le mélange des styles, entre luxe, casual et sportswear, et réussit décidément tout ce qu’elle entreprend. Au point d’être retenue par l’exigeant détaillant Lane Crawford.
Fang Yang, entre rigueur et sophistication
Dans l’élaboration du prêt‑à‑porter de son Atelier by Fang, dont la ligne de couture est basée à Shanghai depuis 2013, l’artisanat, le fait‑main et le sur‑mesure sont les éléments clés de l’œuvre rigoureuse et sophistiquée de la créatrice Fang Yang (@atelierbyfang). Née et élevée en Chine, Fang Yang a émigré à Paris à 24 ans, et c’est là, avant d’y fonder une famille, qu’elle a fait ses études et lancé son premier studio. L’origami, l’art du pliage japonais, est devenu chez elle celui du plissé, sa signature, qui donne lieu à une mode féminine et sensuelle. Styliste cosmopolite revendiquant des racines diverses, elle cultive une vision généreuse et contemporaine qui rayonne jusqu’à New York et Milan. La mode n’est pas chez elle la quête de la prochaine tendance, mais le besoin d’atteindre « la confiance en soi, la douceur et la paix ».
Zhang Da (Boundless), un style engagé
Ce styliste est déjà un vétéran. Zhang Da, artiste expérimental, minimaliste et très énigmatique qui fuit les apparitions, les médias et les réseaux sociaux, s’est d’abord fait connaître comme directeur de la création chez Shang Xia, avant de lancer sa propre griffe composée de pièces a priori d’une grande simplicité, mais se référant à l’héritage complexe de la grande histoire chinoise et à ses révolutions. Rompu à l’exercice des séries, Zhang Da, souvent présenté comme le « Martin Margiela chinois », est un homme de concepts : un par collection pour ce créateur adepte de motifs, d’imprimés et d’appliqués, qui profite aussi de sa mode pour faire passer des slogans. « Non aux tests sur les animaux » est l’un de ses préférés !
