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2017 vue par … Stéphane Distinguin, fondateur et président de Fabernovel
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The Good Business

2017 vue par … Stéphane Distinguin, fondateur et président de Fabernovel

The Good Business

Intelligence artificielle, agriculture connectée, émergence des néobanques, levées de fonds spectaculaires, l'année 2017 s'annonce particulièrement riche en innovations. Interview.

The Good Life : Quelle va être la technologie phare en 2017 ?  

Stéphane Distinguin : « La » technologie dont tout le monde va parler cette année, c’est bien sûr l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning. Cette année, l’IA va faire émerger une nouvelle génération d’interfaces, du genre de Siri. On n’est plus dans l’objet connecté, mais dans une logique de capteurs modulaires, dans quelque chose de plus diffus qui parle à tous les objets de la maison. Exemples ? Dash, le bouton d’Amazon, ou les assistants vocaux tels que Home de Google et Echo d’Amazon qui ont déjà commencé à faire parler d’eux. Pour la blockchain, 2017 sera l’heure de vérité ! Cette technologie est conceptuellement puissante et a de réels apports, mais elle est maintenant au pied du mur. Soit le hype retombe complètement, soit de vrais usages vont émerger sur lesquels on pourra construire.

Lancés fin 2015 aux Etats-Unis, et disponibles en France depuis novembre dernier, les boutons Amazon Dash sont une petite révolution : une simple pression et vous commandez automatiquement le produit en question dans la quantité habituelle !
Lancés fin 2015 aux Etats-Unis, et disponibles en France depuis novembre dernier, les boutons Amazon Dash sont une petite révolution : une simple pression et vous commandez automatiquement le produit en question dans la quantité habituelle ! DR

TGL : Quels sont les secteurs qui nous réservent le plus de surprises pour 2017 ? 

S.D. : Nous sommes dans une phase de transformation très rapide. Selon moi, le numérique impacte deux secteurs qui bougent très vite. L’agriculture d’abord, avec une recherche de nouveaux produits, de qualité, de proximité, de nouveaux modes de distribution tels que les drones, etc. L’automobile ensuite, qui est en train d’adopter de nouveaux modèles industriels mais aussi économiques. Il va aussi y avoir une bataille intéressante dans le monde bancaire. Les FinTech font bouger le secteur avec les néobanques comme N26 ou Morning, mais aussi Orange Bank qui va démarrer au printemps.

TGL : Et côté entreprises ?

S.D. : Il y a beaucoup d’argent et beaucoup de projets donc là aussi, il va se passer beaucoup de choses. D’abord, plusieurs sociétés devraient s’introduire en bourse comme Snapchat, Uber, Spotify, Palantir… Parallèlement, on assiste à des scandales ou à des échecs qui touchent certaines des fameuses « licornes », ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. C’est la première fois que des entreprises qui ont fait de grosses levées de fonds déçoivent ou tombent comme Theranos ou Magic Leap. Il existe aussi des exemples en France, tels Save ou Viadeo. On n’assiste pas à une « bulle », mais il y a une surenchère sur les valorisations et les sommes levées. Il ne faudra pas s’étonner en 2017 de voir d’autres entreprises aller plus vite au tapis…

VIDEO : Top 5 des levées de fonds les plus marquantes de 2016

 

TGL : Quels sont les principaux enjeux du numérique pour cette année ?

S.D. : Pour réussir la transformation numérique, le principal challenge est le recrutement. Pour se transformer, les entreprises ont besoin d’expertises, de savoir-faire nouveaux. Autre défi de taille : la cybersécurité. La réponse technologique aux attaques est parfaite, mais il faut éduquer les personnes pour qu’elles aient les bonnes pratiques, qu’elles soient moins naïves. Le piratage des emails du parti démocrate aux Etats-Unis en est un bon exemple. En matière d’éthique les enjeux sont nombreux, de l’IA et la place de l’humain à la puissance du numérique qui crée des emplois ou pas en passant par la question de savoir qui paie des impôts. La vague numérique sort de l’enfance et entre dans l’âge « jeune adulte », la génération qui arrive se pose ces questions, elle a besoin de sens ! Les jeunes, à la fois idéalistes et désabusés, auront à cœur de travailler dans un environnement et pour des causes plus redistributives. Cela va changer des choses !

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