The Good Business
Dans la Silicon Valley, royaume du bureau « ludique », trois entrepreneurs ont pris le contre-pied de la tendance en lançant Canopy, des espaces de coworking simples et efficaces, au cœur de San Francisco. Le troisième vient d’ouvrir ses portes dans le Financial District, l’occasion de rencontrer Amir Mortazavi, l’un des co-fondateurs.
Pas de babyfoot, pas de barista, pas de barres chocolatées à volonté. Encore moins de Fatboys ou de salle de sieste. Chez Canopy, on referme la frontière entre la maison et le bureau, que (presque) tous les autres espaces de coworking s’échinent à briser.
Pourquoi ? « L’idée même de Canopy est née de l’arrivée d’un enfant de l’un de mes associés, explique Amir Mortazavi, et alors qu’il travaillait à la maison, il s’est rendu compte qu’il était primordial de séparer le foyer du travail. »
Pour autant, il ne s’agissait pas de revenir dans un bureau « classique », alors Amir Mortazavi décide, avec Yves Béhar et Steve Mohebi, de créer Canopy en 2016. Des espaces que le premier cité définit comme « authentiques, beaux, mais vides de distractions inutiles, qui n’utilisent que des matériaux locaux et le meilleur de la technologie ».
Boutique-bureaux
Une fois qu’un quartier et un immeuble sont choisis car compatibles avec la clientèle de Canopy, composée d’auto-entrepreneurs et de start-ups, ils ont le droit à un coup de frais signé des équipes de designers de la maison. Sans fioritures, du classique, des couleurs claires, du vert par petites touches et beaucoup d’espace.
Les différences avec le bureau plus ordinaire se cachent dans les détails de la création de chaque espace. Exit les grandes tours de verre et d’acier. Par exemple, pour son dernier espace, dans le Financial District de San Francisco, Canopy s’est installé dans un petit immeuble de briques de cinq étages.
Aussi, contrairement aux grands groupes qui standardisent leurs bureaux, Canopy « imagine toujours une décoration qui fait écho à l’histoire du quartier ». Un vocabulaire que l’on retrouve plus souvent dans l’hôtellerie que dans la conception d’espaces de travail.
Enfin, l’entreprise californienne propose également, dans chacun de ses espaces, un service de conciergerie, et une sélection d’événements, censés servir d’inspiration pour les membres.
Dernier argument qui place définitivement Canopy dans la famille du coworking, même si Mortazavi préfère le terme « boutique workspaces », la flexibilité de ses espaces. Dans le Financial District, 32 bureaux privés permettent, chacun, d’héberger 1 à 32 personnes, en fonction des demandes des clients.
Canopy à l’international ?
Une flexibilité qui séduit de plus en plus de travailleurs. Amir Mortazavi est confiant, et prédit qu’en 2030 « un tiers du marché du bureau sera couvert par le coworking ou l’espace de travail modulable, contre 2 à 3 % aujourd’hui ».
Ainsi, l’entreprise est rentable depuis le premier jour. Et sa croissance raisonnable – trois espaces ouverts en trois ans – lui permet de voir l’avenir sereinement. C’est ce qu’explique Amir Mortazavi : « Nous allons continuer à nous développer dans la baie de San Francisco, mais nous travaillons également à l’arrivée de Canopy sur de nouveaux marchés, aux Etats-Unis d’abord, puis, pourquoi pas, à l’étranger ».
L’objectif ? « Être reconnus mondialement pour fournir les bureaux les plus inspirants de la planète. » Ambitieux.
→ www.canopy.space
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