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Roland Garros : une brève histoire de la raquette de tennis

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Vous seriez surpris de voir à quel point les raquettes de tennis ont changé en une petite centaine d'année.

Les premières raquettes empruntent leur design à l’ancien sport du vrai tennis.
Les premières raquettes empruntent leur design à l’ancien sport du vrai tennis. The Austrailian national maritime museum

Aujourd’hui, les services des champions de tennis sont plus rapide de 17,5% à ceux des joueurs des années 70, selon une étude de la Sheffield Hallam University. Mais si les entraînements des athlètes ont changé, cette performance n’est pas étrangère aux évolutions technologiques et design des raquettes. 

Les premières raquettes de tennis – sport adapté du célèbre jeu de paume, très populaire en France detaient largement similaires . Ils étaient en bois, avec de longues poignées et de petites têtes asymétriques, pour mieux frapper les balles qui rebondissent plutôt basses à cette époque là. Jusqu’à la fin des années 60 du XXe siècle, les raquettes en bois étaient encore les plus courantes, même avec la parution des premiers renforts en matériaux composites renforcés de fibres.

Au fil des années, les têtes des raquettes grossissent, tandis que les cols se raccourcissent.
Au fil des années, les têtes des raquettes grossissent, tandis que les cols se raccourcissent. Sam Hojati

Les grands bouleversements n’arrivent jamais seuls. En 1968, le tennis change de paradigme, avec l’Open Era qui permet aux professionnels et aux amateurs de concourir ensemble. Côté raquettes aussi, la donne change : de nouvelles structures apparaissent, composées de graphite, d’aluminium, d’acier, de métal ou d’alliages de tous ces composants. Les têtes des raquettes grossissent, tandis que les cols se raccourcissent, comme le montre cette enquête publiée par deux universités anglaises, la Manchester Metropolitan University et la Sheffield Hallam University, en collaboration avec la Fédération Internationale du Tennis. Cette évolution s’affirme progressivement dans les années 70 et 80, au point de pousser la ITF en 1979 à encadrer la taille des raquettes, pour interdire aux développements technologiques de changer de manière radicale la nature du jeu.

Toutes les expérimentations de cette période ne furent cependant pas un succès. Le métal, par exemple. « Au début utilisé pour surmonter le problème du gauchissement des cadres en bois en raison de l’humidité, il s’est avéré offrir moins d’amortissement que le bois, voire plus de vibrations au cas où le joueur rate la balle, et endommager souvent les cordes au point de contact », expliquait en 2020 Thomas Allen, maître de conférences à la Manchester Metropolitan University,  commentant une étude sur l’évolution des raquettes et son influence sur le sport tennis, en partenariat avec Prince.

La célèbre marque de raquette a d’ailleurs marqué l’époque, avec sa classique, sortie en 1976. Construite en aluminium, elle présentait une tête beaucoup plus grande que ses prédécesseures en bois, ainsi que des œillets en plastique pour surmonter le problème des dommages du métal sur les cordes, modifiant pour toujours les raquettes de tennis. Cette innovation, à l’aube des années 80, rend le bois officiellement obsolète. Les raquettes sont désormais fabriquées à partir de matériaux composites renforcés de fibres : fibre de carbone, fibre de verre, aramide… 

Une vieille publicité de la Dunlop Max 200G avec John McEnroe.
Une vieille publicité de la Dunlop Max 200G avec John McEnroe. Dunlop

En 1980 Dunlop lance la légendaire Dunlop Max 200G, utilisée par John McEnroe et Steffi Graf. En 1983, Wilson répond avec la Pro Staff, devenue le premier choix de Pete Sampras. « En général, la plus grande liberté de conception offerte par les matériaux composites pousse au développement des raquettes « widebody », qui se caractérisent pour des sections transversales plus grandes autour du centre du châssis, afin de donner plus de rigidité dans la région de flexion maximales et frapper la balle plus rapidement« , selon Thomas Allen. Un des exemples les plus parlant est sans doute la Wilson Profile, sortie en 1987.

L’avènement des imprimantes 3D au début des années 2010 donne un nouvel élan à l’évolution de la production des raquettes.
L’avènement des imprimantes 3D au début des années 2010 donne un nouvel élan à l’évolution de la production des raquettes. Alicja Gancarz

Sur cette ligne, encore Wilson en 1990 conçoit la Hammers et Head fait son entrée triomphale avec la Radical. Depuis, les raquettes ont maintenu un design peu ou prou similaires, et les efforts se sont  alors concentrés sur la recherche des matériaux, pour garantir plus de légèreté et d’aérodynamisme. D’où des modèles comme la Babolat Pure Drive de 2003, avec laquelle Andy Roddick remportait cette année-là l’US Open, et la Prince O3 de 2005, qui présentait des trous de corde beaucoup plus grands pour plus de vitesse. L’avènement des imprimantes 3D au début des années 2010 donne un nouvel élan à l’évolution des raquettes et les médias se déchainent dans des titres qui annoncent l’arrivée de « la raquette du futur« . Dans ce sens, la présentation en 2013 d’un prototype réalisé par CRP Technology par deux étudiants de l’Académie des beaux-arts de Rimini, fit du bruit, le prototype étant fabriqué comme un bloc monolitique. 

La première raquette imprimée en 3D, d’un seul bloc.
La première raquette imprimée en 3D, d’un seul bloc.

 

Mais en 60 ans de recherche en termes de design et technologie, les produits bizarres n’ont pas manqué. Comme la Blackburn Double Strung qui présentait pas un, mais deux tamis à cordes. Ou encore The Handler, une raquette avec deux poignées conçue pour les joueurs adeptes du revers à deux mains, ainsi que la Neoxxline Carving Star, dotée de tête rotative et d’une poignée incurvée.

La Jenro, à la tête amovible et remplaçable, mérite aussi sa place dans cette liste. Mais c’est certainement la Macgregor Bergelin Longstring qui marquera l’histoire de la raquette cheloue. Cette raquette affiche une tête semi-octogonale et des cordes diagonales. Du jamais vu, ni avant ni après.  

Un vieille affiche publicitaire de la Macgregor Bergelin Longstring.
Un vieille affiche publicitaire de la Macgregor Bergelin Longstring. Bergelin

Ces dernières années les marques de luxe aussi se sont intéressées à la raquette en tant qu’accessoire et ont commencé à présenter leur version, poussées en même temps par la mode du sportswear et l’ascension du tenniscore.

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Celle de Prada, en total black, est vendue aujourd’hui à 1.650,00 €. Un peu moins chère, 725 euros environ, coûte la raquette de Yves Saint Laurent en collaboration avec Wilson, elle aussi en noir et ornée d’un motif à étoile sur la têtes.

Kylie Jenner avec sa Chanel Oak Tennis Racquet.
Kylie Jenner avec sa Chanel Oak Tennis Racquet. Kylie Jenner

La Oak Tennis Racquet de Chanel, sortie en 2011 en édition limitée avec seulement 37 exemplaires sur le marché, est composée de chêne rouge avec un manche en cuir et affiche le logo signature dans les cordes, ainsi qu’un autre timbre de marque Chanel sur le cadre. Rien de moins que Kylie Jenner l’utilise pour ses matchs amateurs, comme le montrent certaines photos postées sur Instagram en 2020. 

 

L.P.


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