The Good Guide
Depuis quelques années, la gastronomie berlinoise se fait peu à peu une place dans la cour des grands. Les chefs allemands et étranger rivalisent d'anecdotes pour proposer une cuisine aussi élégante que sophistiquée. Découverte.
De passage à Berlin, la rédaction de The Good Life a déniché neuf adresses de restaurants underground à découvrir au cours d’un week-end dans la capitale allemande.
À lire aussi : Sans le savoir, vous avez sûrement déjà mangé dans un restaurant digital
1. Le minimaliste Rutz
Le quartier de Mitte a changé. Autrefois très populaire et havre d’artistes, il s’est gentrifié et abrite de nos jours le seul restaurant trois étoiles Michelin de la ville : Rutz. Il y règne la cuisine inspirée de Marco Müller : techniques françaises, produits du terroir allemand et cave généreuse, fidèle à sa tradition désormais centenaire d’incontestable temple du vin. Comptez 300 €, plus l’accord mets et vins.
2. Le sophistiqué Horváth
On aime beaucoup Horváth. Pour la cuisine doublement étoilée de l’Autrichien Sebastian Frank. Pas de carte, mais des menus tout en rondeur et en légèreté, le terroir allemand en avant et une attention à la naturalité qui le dispute, sans contradiction aucune, à la créativité. Excellentissime carte des vins, ambiance décontractée et très arty : rien que pour l’œuvre murale de Jim Avignon, occupant toute la salle, ça vaut amplement le détour.
3. Le traditionnel Kin Dee
On se damnerait pour (re)trouver une place ou deux au Kin Dee de Dalad Kambhu. Et renouer avec sa cuisine thaïlandaise familiale, tout en délicatesse et nuances d’épices, qui fait toujours mouche. L’anguille fumée aux piments, les champignons King Oyster aux nouilles de riz font partie d’un long menu dégustation à 79 €. Pour Berlin, c’est quasiment l’affaire de l’année.
4. Le moderne Prism
Une curiosité. Gal Ben Moshe et Jacqueline Lorenz ont ouvert, juste quelques mois avant la pandémie, leur Prism. Ils y proposent, dans un cocon minimaliste, une cuisine du Sud méditerranéen. Toute la tradition gastronomique israélienne et levantine : homard cuit dans la graisse de queue d’agneau et risotto de pignons aux oignons, poivrons farcis au couscous palestinien, paprika et noix, tartelette de chameau, œuf de caille et caviar d’Israël. En cave, les meilleurs crus du Sinaï et de la région.
5. L’élégant Coda
Coda ? Une table de desserts. Ou plus exactement, un restaurant résolument contemporain qui explore avec audace la frontière mouvante entre salé et sucré. Pour une fois les World’s 50 Best Restaurants ne se sont pas trompés en consacrant le maître des lieux, René Frank, meilleur pâtissier du monde de l’année 2022.
6. L’intriguant Freundschaft
Si les ambiances des boîtes techno sont trop survoltées pour vous, repliez-vous chez Freundschaft. Un bar à vins ovni – le préposé aux flacons est Willi Schlögl, l’un des animateurs historiques du Cordobar –, véritable havre d’oiseaux de nuit. On le conseillerait même à Bret Easton Ellis et à Patrick Bateman, le héros d’American Psycho. Franchement, connaissez-vous d’autres wine bars qui vous accueillent avec un verre de romanée-conti ? Attention danger : c’est
un sacré lieu de perdition !
7. Le philosophique Tim Raue
Pionnier de la cuisine fusion, Tim Raue est, depuis des années, sur tous les fronts. À la télé, dans son restaurant homonyme doublement étoilé, il excite comme peu d’autres à Berlin la curiosité d’une clientèle internationale pour une cuisine décomplexée dans l’air du temps. Les langoustines au wasabi, le lièvre au poivre du Sichuan ou la perche à la choucroute et menthe péruvienne font toujours leur bel effet.
À lire aussi : Lou Paris : le meilleur restaurant de Nashville s’installe dans la capitale
8. L’intimiste Lovis
Sophia Rudolph ou la quadrature du cercle. Chez Lovis, la cuisine est accessible et assez inspirée dans un cadre résolument moderne, intimiste, pour toutes les occasions. Confit de truite en consommé au raifort, potiron aux épices, fromage de chèvre et citrus, ravioli de champignons, coriandre et poivre du Sichuan.
9. L’urbain Lon Men’s Noodle House
Voici une ambassade taïwanaise comme il devrait y en avoir dans chaque capitale mondiale. Funky, à la convivialité inclusive et bruyante, avec une cuisine familiale, doucement tarifée, qui n’a pas froid aux yeux – le mapo tofu est à se damner –, car diablement pimentée. Les réfractaires au chili sont prévenus : ils peuvent aller chiller ailleurs. Les autres, inconditionnels de cette cantine sensationnelle, dont nous faisons partie, on les reconnaît parce qu’ils ont toujours sur eux, à prendre avant ou après, leur petite dose de Smecta ! Ne sortez jamais sans elle !
> Lon-mens-noodle-house.business.site
Où séjourner à Berlin ?
La Casa Camper
On aimait les chaussures Camper. On craque désormais aussi pour Casa Camper, le boutique-hôtel que la célèbre Maison de chaussures espagnole a ouvert il y a une dizaine d’années à Berlin, pile dans le centre de Mitte. Très pratique si on veut se positionner au cœur d’un quartier jeune et multiculturel, bouillonnant d’énergies positives. Ambiance « cool attitude » à fond, lignes épurées et des chambres démocratiques et harmonieuses – du rouge, du gris, du bois laqué – toutes très spacieuses, avec leur trentaine de mètres carrés. Au septième étage, le Tentempié, un espace exclusif avec son open bar et buffet à volonté, vous accueille à toute heure, du petit déjeuner à l’after-hour, et cela 24 h/24. Avant ou après une visite à la boutique Camper attenante, pour découvrir les dernières créations du styliste de la Maison, Achille Ion Gabriel, et ses modèles CamperLab, les plus pointus de la collection, on pourra s’arrêter au rez-de-chaussée, au Cafe Camaleon. Un bar-restaurant enjoué, à l’instar de ses préparations à tendance méditerranéenne qui mettent à l’honneur les produits grecs, turcs, italiens et hispaniques. Après avoir repris des forces, vous n’aurez plus aucune excuse pour manquer « Broken Music », la formidable exposition immersive que le Hamburger Bahnhof, situé à quelques pas, consacre aux œuvres sonores d’avant-garde des 70 dernières années. Dépêchez-vous, c’est extraordinaire. Mais c’est jusqu’à la mi-mai !
À lire aussi : Le chef Martin Simolka réinvente le restaurant de l’hôtel Le Scribe
