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Quitte à prendre le bouillon, autant qu’il soit salé juste ce qu’il faut. D’ouest en est, sous la bise ou le mistral, cinq tables fleurent bon l’iode et l’été.
De Trouville à Marseille, en passant par La Turballe, Saint-Jean-de-Luz et Antibes, une nouvelle génération de chefs redessine la gastronomie. Audace, précision, identité forte : ces 5 restaurants de bord de mer incarnent une cuisine contemporaine, ancrée dans son territoire et affranchie des conventions. Tour d’horizon des restaurants qui font vibrer la scène culinaire hexagonale.
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Restaurants de bord de mer pour cet été
Turbulent
Avec son nom de rockstar, Jarvis Scott signe son premier solo : Turbulent, un restaurant comme un manifeste. Brut, vivant, osé – les trois piliers d’une cuisine libre, d’auteur, pensée pour remuer les papilles autant que les codes. Passé par Ferrandi, l’Arpège et les fourneaux des frères Adrià, Jarvis s’est forgé une identité rock et sensible, vue dans Top Chef, confirmée ici à chaque bouchée. Escargots sauce chien, canette façon KFC ou maquereau grillé à l’eau de tomate : les assiettes s’emballent sans jamais dérailler. Trente-cinq couverts, deux étages, une carte courte et affûtée… l’art de faire du bruit avec du goût.
1, rue Durand-Couyère, Trouville-sur-Mer.

Maju
Maju, comme Marine et Julien, duo aux commandes de cette adresse lumineuse du port de La Turballe. En salle, elle déroule un accueil impeccable ; en cuisine, lui envoie des plats ciselés comme des haïkus iodés. Passé par quelques étoilés et les fourneaux de la présidence du Sénat, Julien Baradel compose en menus 4 ou 6 temps une cuisine affûtée, ancrée dans les produits locaux – bar de ligne, algues du Croisic, pigeon de Mesquer. Saint-jacques en carpaccio citronné, moelleux de pintade aux moules ou barbue livèche-verveine : ici, la technicité ne bride pas le plaisir. Cave en mouvement, justesse dans les séquences et vue sur les chalutiers, Maju coche les bonnes cases.
18, quai Saint-Paul, La Turballe.

Prosper
C’est l’adresse que Marseille attendait, et que François Roche et Santiago Michel ont rêvée. Installé à deux pas du Cours Julien, le restaurant bouscule le quartier avec une cuisine vive et bien dans son temps : sauce XO, arroz de poulpe au barbecue, pasta fresca et pizza fritta au taleggio composent une carte à partager. Ex-Frenchie, passé par Septime, François Roche sublime le produit pendant que Santiago Michel assure l’ambiance et les quilles. Prosper joue la carte du goût, de la générosité et d’un certain esprit de bande – simple, savoureux, radicalement marseillais.
2, rue des Trois-Rois, Marseille.

Petit Grill Basque, l’un des meilleurs restaurants de bord de mer
Retour au bercail pour Iñaki Aizpitarte. L’enfant terrible de la bistronomie parisienne (Chateaubriand, Le Dauphin) a repris sans tambour ni trompette le Petit Grill Basque, vieille institution luzienne rénovée sans en perdre le cachet. Au plafond, les éventails en toile actionnés à la main tournent comme au siècle dernier, tandis que les fresques de Louis Floutier et la vaisselle d’origine complètent le décor. Il y mijote une cuisine franche et terrienne : tripes de morue, veau rosé au beurre pimenté, riz aux carabineros. C’est rustique, vif, sacrément bien envoyé. La carte, bilingue basque-français, s’arrose d’un irouléguy nature ou d’un chardonnay auvergnat. Juste à côté, sa compagne Delphine Zampetti œuvre dans leur boutique-traiteur, Chez Maya. Le duo régale, chacun à sa façon.
4, rue Saint-Jacques, Saint-Jean-de-Luz.

Amarines by Mauro Colagreco
Mauro Colagreco jette l’ancre sur les rivages du cap d’Antibes et signe la renaissance de la Villa Miraé, tout juste sortie d’un ambitieux chantier de rénovation. Nouveau joyau cinq étoiles de la collection Inwood Hotels et membre Relais & Châteaux, l’adresse s’offre une partition gastronomique à la hauteur de son écrin. Guidé par une approche circulaire, le chef triplement étoilé compose ici une cuisine végétale et marine, sensible aux saisons, portée par des produits locaux et une pêche responsable. Une cinquantaine de couverts, une terrasse, et une promesse : celle d’un luxe habité, durable, vivant.
770, chemin de la Garoupe, Antibes.

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