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La start-up américaine a convaincu ses investisseurs d’injecter 140 millions de dollars pour finaliser son projet : envoyer une fusée imprimée en 3D dans l’espace en 2021.
L’impression 3D évolue vite, très vite. Cantonnée au départ à la fabrication de petites pièces en plastique, elle permet aujourd’hui de construire des ponts en béton… et des fusées ! C’est en effet le pari de Relativity Space, start-up fondée en 2015 aux Etats-Unis. Fou ? Pas tant que ça, si l’on en croit la dernière levée de fonds réalisée par les ingénieurs texans : 140 millions de dollars !
Une belle somme récoltée en Series C, après deux premiers tours de table à 10, puis 35 millions de dollars. Mais si les investisseurs ont mis le paquet, c’est parce que Relativity Space a promis de terminer le développement de Terran 1. Une fusée fabriquée à partir de pièces métalliques imprimées en 3D, à 95 %.
Le réservoir de Terran 1, imprimé par la Stargate.
Un premier vol commercial en 2021
Pourquoi l’impression 3D ? Parce qu’avec sa technologie Stargate, déjà testée avec la fabrication du réservoir, la start-up américaine promet d’achever la construction de sa fusée en deux mois seulement. La bête aux neuf moteurs sera propulsée au méthane et à l’oxygène liquide.
Outre la première application de Stargate, Relativity Space avait d’autres arguments pour prouver le sérieux de son projet. D’abord, elle a été autorisée par la Nasa à utiliser leurs infrastructures à Stennis (Mississippi) pour tester son moteur Aeon. Ensuite, elle a prévu un premier test grandeur nature sur la mythique base de lancement de Cap Canaveral… dès l’année prochaine !
Le moteur Aeon, testé sur le site de la Nasa dans le Mississippi.
A terme, Relativity espère effectuer son premier vol commercial – contre un billet de 10 millions, beaucoup moins cher que la concurrence, même SpaceX – en 2021. Et elle a déjà des clients, comme Telesat et Mu Space.
→ www.relativityspace.com
2019, une année charnière pour Relativity
• Janvier: La start-up obtient le ticket pour un essai sur la base de Cap Canaveral.
• Février : Relativity débauche trois anciens de chez SpaceX et Virgin, qui rejoignent d’autres ex-collaborateurs de grandes firmes comme Blue Origin, Aerojet Rocketdyne, Waymo et Tesla, entre autres.
• Avril : Telesat devient officiellement client de Relativity. Quelques jours plus tard, Mu Space signe à son tour avec le lanceur/imprimeur.
• Juin : Annonce de la construction d’une nouvelle usine, et qu’elle va participer à l’extension des zones de test de la Nasa à Stennis.
• Octobre : Levée de fonds de 140 millions de dollars, soit un peu plus de 125 millions d’euros.
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