Art
The Good Culture
Événement majeur du calendrier artistique international, la foire parisienne de la photographie fête sa 27e édition sous la verrière du Grand Palais. L’engouement du public se confirme, tandis que la proposition s’étoffe.
Pour fêter le retour de Paris Photo au Grand Palais après trois ans de rénovation du bâtiment historique, 240 exposants, 195 galeries internationales et une quarantaine d’éditeurs venus de 32 pays ont répondu à l’appel. Preuve de l’attractivité croissante de Paris ces dernières années, 7 % de visiteurs supplémentaires ont fait le déplacement l’an passé, par rapport à l’édition 2022, dont 40 % de collectionneurs et de VIP venus de l’étranger pour l’occasion.
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Plaque tournante du business
Pour le cru 2024, la foire a également attiré 60 nouveaux participants, dont la galerie Vermelho (São Paulo). Dans le secteur principal, déployé dans la nef centrale, sous la grande verrière, les galeries établies exposent des pièces rares et des artistes qui ont le vent en poupe.
Nathalie Obadia (Paris) présente ainsi un portrait signé Seydou Keïta tandis que Fraenkel (San Francisco) consacre son stand au travail d’Hiroshi Sugimoto. Invité d’honneur, le réalisateur Jim Jarmusch fête les 100 ans du surréalisme en piochant dans la sélection des galeristes, qui réservent leurs travaux les plus précieux pour l’édition parisienne.
La galerie Polka (Paris), qui participe à la foire depuis 2012, avait vendu, en 2021, un contact peint vintage de William Klein à 120 000 euros. Cette année, la galerie présente d’autres grands noms du genre, comme Joel Meyerowitz, dont la vue captivante sur un orage à Provincetown est proposée à 34 000 dollars (30 803 €), ou Steve Mc Curry et sa tempête de sable fantomatique capturée en Inde, à 26 500 dollars (24 008 €).
Très appréciée des collectionneurs, la foire Paris Photo sert également de point de contact stratégique pour les acheteurs institutionnels. L’an passé, une organisation américaine avait déboursé 250 000 euros pour la série de Grete Stern exposée à la galerie Julian Sander, tandis qu’Howard Greenberg a vendu une série de David Heath pour 190 000 euros.
Cette année, les galeries Pace (États-Unis, Europe, Asie) et Thomas Zander (Cologne, Paris), ainsi que l’éditeur Steidl, misent sur le centenaire de Robert Frank – et sa rétrospective au MoMA– afin de renforcer l’intérêt pour les clichés du photographe suisse-américain, ainsi que pour des artistes dans son sillage, comme Helen Levitt et Joel Sternfeld.
Roulez jeunesse
Véritable vivier de jeunes talents, la foire Paris Photo garde le doigt sur le pouls de la création contemporaine avec le secteur Émergence, présenté dans les coursives du premier étage, où la galerie Lunn propose, par exemple, des paysages oniriques de Takeshi Shikama.
Paris Photo renouvelle également son attention aux propositions numériques grâce à un secteur spécifique lancé en 2023, et qui compte cette année quinze projets. La galerie Office Impart y présente des vidéos de Jonas Lund qui pointent du doigt les structures du pouvoir.
Parmi les nouveautés de Paris Photo, le secteur Voices donne carte blanche à des commissaires de renom. Azu Nwagbogu, qui a signé le pavillon du Bénin à la Biennale de Venise, Sonia Voss, tournée vers les scènes photographiques qui ont vu le jour derrière le rideau de fer dans les années 70 et 80, et Elena Navarro, la fondatrice du festival international Foto México, offrent ainsi un regard neuf sur la création contemporaine.
Fer de lance de la maison Kering, la présence des femmes artistes sur la foire est également renforcée grâce au parcours Elles x ParisPhoto. En 2018, les femmes photographes représentaient 20 % des artistes exposés, contre 36 % en 2023.
Paris Photo, au Grand Palais, du 7 au 10 novembre. Parisphoto.com
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