The Good Look
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The Good Life revient sur l'histoire de la manufacture horlogère Omega, chronométreur officiel des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
À l’orée des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, la manufacture horlogère Omega, chronométreur officiel, est dans les starting-blocks. Elle va endosser pour la 31e fois le rôle de chronométreur officiel et exclusif de la compétition internationale. C’est à Corgémont, petite bourgade des alpages suisses, que se situe son laboratoire, où toute sa technologie de pointe est développée. Voyage au cœur de l’innovation.
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Paris tenu !
Sur Facebook, il y a un groupe public qui s’appelle « T’es de Corgé si… » Il compte 1 203 membres, qui sont pour la plupart des habitants du village de Corgémont, commune située dans le vallon de Saint-Imier, en Suisse.
Sur leur « mur », on trouve toutes les informations concernant la vie locale : l’ouverture du dernier commerce de proximité, la sortie de l’album du groupe de rock de la région, les horaires du camion à pizzas… Récemment, il y a un événement qui aurait pu interpeller le Comité international olympique (CIO) : l’Inalpe, journée de folklore célébrant les vaches qui montent aux alpages l’été.
Quel rapport avec le CIO ? Aucun, mais lorsque ses membres internationaux se réunissent à Corgémont, ils adorent photographier les troupeaux en train de paître dans les champs autour de la manufacture Swiss Timing. Alain Zobrist, directeur général, s’en amuse : « C’est une grande surprise pour nos hôtes issus des mégalopoles du monde entier de constater ce contraste entre un paysage bucolique et les technologies dernier cri de notre usine. »
Le patron de la filiale du Swatch Group, dont Omega fait aussi partie, explique que la cartepostale s’arrête ici. Effectivement, aussitôt passée la porte d’entrée de l’entreprise, qui emploie 400 personnes sur trois sites en Suisse et en Europe (180 à Corgémont et le reste à Leipzig et à Prague), on pénètre dans un autre monde, celui du leader mondial du chronométrage sportif. Si son nom n’apparaît jamais sur le devant de la scène, il s’active en coulisses sur les plus grands événements sportifs, dont les prochains Jeux de Paris.
Le « bang » du départ pour le chronométreur officiel de Paris 2024
L’histoire du chronométrage signé Omega a commencé avec 30 chronographes à rattrapante aux JO de Los Angeles, en 1932. Elle se poursuit dans ces locaux avec des techniques high-tech. Ainsi, 350 tonnes de matériel vont être envoyées en France avec 550 chronométreurs chargés de donner les coups d’envoi des 32 sports (dont 4 additionnels) des prochains JO. Pour l’instant, on en est à l’étape du « paquetage ».
Plusieurs personnes s’activent à préparer les instruments qui seront acheminés prochainement à Paris. Il est difficile d’imaginer ce que peuvent contenir ces grandes malles, alors la visite est rythmée par des mises en situation. Juste derrière la réception, on découvre, par exemple, une aire de départ de piste d’athlétisme.
Les visiteurs sont invités à se mettre dans la peau des sprinteurs en prenant le départ fictif d’un 100 mètres. On place ses pieds dans les starting-blocks high-tech maison avec haut-parleurs et capteurs intégrés et la séquence est chronométrée par le célèbre pistolet électronique rouge.
Plus loin, dans une autre salle, sont présentés quelques instruments de chronométrage. Alain Zobrist décrit à travers eux les évolutions en matière de précision, comme les doubles cellules photoélectriques et la caméra Scan’O’Vision Myria. « C’est le torse de l’athlète qui détermine le passage sur la ligne d’arrivée, dit-il. Or, la caméra enregistre 30 000 images numériques de 4 000 pixels par seconde. »
Il n’y a pas mieux pour départager deux coureurs sur la ligne. Les volontaires sont d’ailleurs invités à simuler une arrivée dans le même temps pour comprendre comment on distingue deux concurrents. C’est la fameuse photo-finish, bien connue de tous les téléspectateurs.
L’IA au service des athlètes
Avec l’émergence de nouvelles disciplines, Omega a aussi récemment développé des techniques inédites. Un système de pavé tactile (l’athlète arrête lui-même le chrono avec sa main à l’arrivée), similaire à celui utilisé pour la natation, a ainsi été imaginé pour l’escalade de vitesse. Mais c’est véritablement l’intelligence artificielle qui bouleverse tout. « L’IA change complètement la donne, poursuit Alain Zobrist. On peut désormais interpréter les performances des athlètes durant la course. »
Ce big data est bien entendu mis au service de l’athlète après son passage afin de lui permettre de tirer des enseignements précieux pour améliorer sa performance. Comme il y a de fortes chances que le contrat d’Omega avec le CIO se poursuive après Brisbane, en 2032, on peut s’attendre encore à de nombreuses innovations dans le domaine.
Jusqu’à révolutionner le chronométrage tel qu’on le connaît ? Il reste un bastion. La fin de la visite se clôture devant le célèbre mur de cloches olympiques, dont la sonnerie marque le dernier tour de piste. « Tu n’es pas de Corgé si… », tu n’as pas fait tinter les cloches de Swiss Timing.
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