Horlogerie
Plus que jamais, les scientifiques cherchent à comprendre les astres, leur mouvement et leur composition, et à anticiper ce qu’il adviendra de la Terre et de l’humanité. Certains d’entre eux œuvrent sous la coupole astronomique de Nice.
Si vous pensez à lever le nez lorsque vous vous trouvez sur le port de Nice, vous apercevrez, en regardant vers le nord, à droite de Cimiez, une coupole géante émergeant d’un nuage vert : l’Observatoire. Comme la pointe d’un iceberg, cette coque immaculée n’est que la partie visible d’un vaste institut scientifique au rayonnement international, fédérant plusieurs unités de recherche.
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Charles Garnier et Gustave Eiffel à la manœuvre
Tout a commencé par l’ambition d’un homme : à la Belle Époque, Raphaël Bischoffsheim, fils de banquier et lui-même banquier, homme politique et mécène, se passionne pour les étoiles. Décidé à équiper la France d’instruments exceptionnels, le philanthrope acquiert, parcelle après parcelle, 35 hectares au sommet du mont Gros, plus haute colline niçoise.
Pour matérialiser son rêve, il s’offre, en toute simplicité, l’architecte Charles Garnier et l’ingénieur Gustave Eiffel. Entre 1881 et 1887, Garnier s’inspirera des civilisations antiques pour aligner sur la ligne de crête abris d’instruments, bâtiments administratifs et obélisques en pierre en guise de mires, allant jusqu’à orner sa coupole d’une statue d’Apollon sortant du Zodiaque.
De son côté, Eiffel imaginera un système flottant pour manœuvrer et ouvrir ce dôme monumental de 100 tonnes sur la plus grande lunette du monde de l’époque (76 cm de diamètre pour 18 m de long). Aujourd’hui encore, sa puissance est telle que l’on peut voir les yeux d’un lapin sur le tarmac de l’aéroport.
Visiter et travailler à l’Observatoire de Nice
Ce fantastique ensemble architectural se visite aujourd’hui. Mais ce qui est devenu l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) est loin d’être un musée : il appartient au club sélect des trois établissements publics français chargés d’étudier la Terre et les étoiles.
En plus d’un siècle, l’Observatoire de Nice a subi la même loi d’expansion que les galaxies. Il a notamment accueilli de nouvelles unités de recherche sur l’univers (Lagrange et Artémis), et sur la Terre (Géoazur). Il est également chargé d’une mission d’enseignement.
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450 personnes se partagent désormais entre le site historique de mont Gros, le campus Valrose à Nice, Sophia Antipolis à Valbonne et le plateau de Calern, une station d’astronomie fondamentale moderne, fondée en 1974 à une cinquantaine de kilomètres de Nice.
Ces chercheurs travaillent main dans la main avec la Nasa et l’Agence spatiale européenne. Ils jonglent avec les galaxies, participent aux missions les plus osées et élaborent des théories qui changeront notre vision du monde.
Observer les explosions d’étoiles est leur jeu de piste, mesurer l’évolution de la distance Terre – Lune, leur quotidien, évaluer les ondes gravitationnelles ou les sursauts gamma, leur terrain de jeu.
Dans leurs salles blanches, ils développent de nouveaux instruments, à l’image de ces télescopes de l’Observatoire européen expédiés dans le désert d’Atacama, au Chili, ou imaginent des outils révolutionnaires pour le monde de l’entreprise.
Woody Allen, qui y a tourné à une partie de son film Magic in the Moonlight en 2014, l’avait bien compris : à l’Observatoire de Nice règne une magie qui, derrière la rigueur scientifique, laisse toute sa place au rêve et au mystère. Celui de l’univers et de ce qu’il nous réserve.
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Observatoire de la Côte d’Azur
96 Bd de l’Observatoire, 06300 Nice
Site internet