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Galerie Verolino.
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The Good Culture // Art

NOMAD : dans les coulisses de la foire art et design des happy few

Art

The Good Culture

Créée en 2017, NOMAD est de retour pour un nouvel opus dans la station très prisée de Saint-Moritz. Coup d’œil dans les coulisses de la plus exclusive des foires d’art et de design.

Du 22 au 25 février 2024, Saint-Moritz s’est fait lieu de rendez-vous des riches et puissants. La raison de leur venue en masse dans la station suisse chic et hors de prix ? NOMAD. Un événement imaginé par le duo Nicolas Bellavance-Lecompte et Giorgio Pace qui est devenu en à peine 13 éditions un rendez-vous incontournable des acteurs les plus influents de la sphère arty. Une foule d’experts à laquelle se mêle une jet set des plus dorées… Nicolas Bellavance-Lecompte nous fait pénétrer dans les coulisses de cette foire destinée aux happy few.

C’est dans ce bâtiment, celui de l’ancien hôtel Eden, que s’est tenue la foire NOMAD à St Moritz.
C’est dans ce bâtiment, celui de l’ancien hôtel Eden, que s’est tenue la foire NOMAD à St Moritz.

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Réimaginer l’identité de la foire

Dès le départ, le projet réunissant Giorgio Pace et Nicolas Bellavance-Lecompte tend à dépasser la définition de la foire comme nous la connaissons, proposant en lieu et place une expérience des plus exclusives. Un nouveau format donc, itinérant, entre Capri et Saint-Moritz notamment, loin des grandes halles immaculées.

« Nous voulions sortir de cette idée de white cube que l’on retrouve habituellement. Quand j’ai rencontré Giorgio en 2016 nous avons tous les deux réalisé qu’il manquait un événement dans ce milieu. Nous avons alors répondu à un besoin, que nous avons identifié au gré de nos rencontres avec des galeries, des collectionneurs. L’idée de NOMAD était de créer un contexte privilégié, une foire où prendre son temps est possible avec un maximum de 35 exposants, où échanger est aisé, où l’architecture qui nous entoure se fait toile de fond à des œuvres et objets qui s’inscrivent dans son espace », confiait le cofondateur de l’événement, Nicolas Bellavance-Lecompte.

Autre particularité ? La volonté de mêler art et design. Qu’il s’agisse de pièces de collection, d’œuvres contemporaines ou modernes, de collaborations exclusives, ou encore d’antiquités et de bijoux, à l’occasion, ici la barrière entre les disciplines tombe. « Nous aimons penser NOMAD comme un cabinet de curiosités. Le fil rouge de notre foire est l’envie de collectionner. Les galeries et leurs sélections sont par la suite choisies pour correspondre à la destination, au cadre architectural de l’édition en question », notait le cofondateur.

Après un premier opus à Monaco, NOMAD prend la direction de Venise, Saint-Moritz et Capri. Des destinations souvent coûteuses et à l’accès limité, renforçant encore un peu plus ce caractère exclusif, aux frontières du secret bien gardé.

Giorgio Pace et Nicolas Bellavance-Lecompte, les fondateurs de NOMAD.
Giorgio Pace et Nicolas Bellavance-Lecompte, les fondateurs de NOMAD.

S’exiler

Les lieux choisis par ses créateurs ne doivent rien au hasard : à 1 500 mètres d’altitude dans la station de Saint-Moritz, cet hiver, à nouveau sur l’île de Capri en juillet prochain. Deux villes bien connues des fortunés de notre monde, d’autant plus prisées aux saisons où s’installent la foire.

Quand nous demandons au cofondateur si ces destinations d’exil sont un filtre naturel au public présent, la réponse est claire : « Oui, sans aucun doute. Les hôtels sont très chers, à Saint-Moritz ce weekend les nuits d’hôtel ne sont pas accessibles pour moins de 2 000€. Idem pour Capri en été, prise d’assaut par une clientèle fortunée venant ancrer son yacht autour de l’île. NOMAD vise une clientèle de haut calibre, nous nous devons alors de les accueillir dans des lieux privilégiés, difficiles d’accès au grand public ».

Au-delà des destinations, ce sont les espaces d’exposition de la foire qui se veulent, à leur tour, d’exception. Pour donner le ton, la première édition ayant pris place en 2017 s’était installée dans la villa de Karl Lagerfeld à Monaco. En 2023, pour la troisième édition consécutive, l’événement de Capri se tiendra dans le plus ancien bâtiment de l’île, le monastère Certosa di San Giacomo, un lieu habituellement fermé au public.

L’opus suisse de cet hiver 2024 prend quant à lui ses quartiers dans l’ancien hôtel Eden, abandonné depuis des décennies, comme suspendu dans le temps. C’est alors dans des salles au papier peint datant du début du 20ème siècle et des pièces aux pierres d’origine apparentes, que sont exposées les œuvres et objets des 35 galeries triées sur le volet.

Chahan — Sorry.
Chahan — Sorry.

NOMAD : place aux happy few

Les chiffres parlent par eux-mêmes. L’édition suisse ne rassemble pas plus de 5 000 visiteurs, 4 000 pour Capri. Nous sommes donc bien loin des foules que l’on retrouve lors des événements majeurs de Londres, Paris ou encore Bruxelles. Mais pour les fondateurs de NOMAD, la quantité n’a pas d’importance, seule la qualité compte.

« En général dans les foires, le public déambule, observe, ne va pas forcément s’arrêter sur un stand, encore moins acheter. À NOMAD, le public est actif, qu’il s’agisse de pièces proposées sur place, de commandes particulières, de commissions spéciales sur des projets d’envergure, les visiteurs NOMAD achètent. Des relations intimes se créent alors, et les galeries tout comme les collectionneurs repartent gagnants de ces quelques jours d’exposition », commentait Nicolas Bellavance-Lecompte.

Dans les coulisses de la foire.
Dans les coulisses de la foire.

Des collectionneurs dans le public, et parmi les plus importants au monde – nous n’obtiendrons pas de noms – qui se mêlent aux célèbres architectes et décorateurs d’intérieur, mais pas que. En effet, au milieu de ces professionnels des mondes de l’art et du design, nous croiserons aussi ce week-end à Saint-Moritz des familles royales du Moyen-Orient, des stars hollywoodiennes, les grandes fortunes de Suisse et d’au-delà, des banquiers arrivant de Genève, de Londres, dans le petit aéroport de la station où les jets privés seront nombreux ce week-end.

Pour satisfaire cette clientèle, NOMAD n’hésite pas à la trier sur le volet. Si l’entrée est gratuite, elle ne se fait que sur invitation. Les clients les plus importants se voient quant à eux attribuer une classification, déterminée par des critères qui ne nous seront pas dévoilés. D’un côté, les VIP, de l’autre, les membres du circle.

Au programme pendant la foire ? Des activités privilégiées – terme leitmotiv de NOMAD – proposées par les partenaires. Dégustation d’un nouveau cru, preview des collections des galeries, dîner exclusif dans un lieu d’exception, lunch réunissant les banquiers les plus influents d’Europe… La liste est longue, nous l’aurons compris. Pour fidéliser ces acheteurs de haut calibre, les événements exclusifs se poursuivent tout au long de l’année, comblant une clientèle habituée au meilleur de ce monde. Si on ne nous révélera rien sur l’avenir de cette foire nomade, Nicolas Bellavance-Lecompte nous confie que les États-Unis et le Moyen-Orient pourraient faire partie de l’avenir. En attendant, la prochaine édition se tiendra à Capri du 4 au 7 juillet prochain. Nous sommes invités. Et vous ?

Bubengerg.
Bubengerg.

Site internet de NOMAD


 

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