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Mode : Pitti Uomo 2023, place à l’outdoor et au gorpcore

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De cette 96e édition du salon Pitti Uomo 2023, qui s’est achevée hier à la Fortezza da Basso, on retient un maître-mot : l’outdoor. Et peut-être aussi gorpcore. Bref : confort, écologie et esprit pratique seront les tendances de l’hiver prochain.

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Pour cette édition 2023 du Pitti Uomo, le salon annuel international consacré à la mode masculine qu’on ne présente plus, 789 marques dont 40% de maisons internationales (et les restantes italiennes) , ont révélé leurs collections FW 2023-2024. Sans surprise, c’est l’outdoor qui attire tous les regards, depuis quelques saisons déjà. Devenu plus qu’une tendance, presque un mouvement au même titre que le streetwear, l’outdoor se double d’un regard attentif sur la durabilité écologique quant à la production des pièces. En témoigne le retour après deux années de “I GO OUT”, le pavillon entièrement consacré à ce style qui a émergé au milieu des différentes sections confirmées, telles que Fantastic Classic, Future Masculine, Dynamic Attitude, Superstyling, et la zone S|Style axée sur la mode éco-responsable. 

Le confort, c’est le nouveau chic

Parmi les nouveautés les plus attendues, la dernière collection d’Ecoalf – une marque reconnue pour son engagement envers la planète -, dont 60% des pièces est réalisé en tissu monomatériaux pour rendre le recyclage futur plus simple. “Because there’s no planet B” est le slogan de la capsule concentrée sur l’usage de matériaux respectueux de l’environnement, notamment l’Ocean Yarn – tissu produit à partir des bouteilles dégagées des grands fonds marins et le 0-Release yarn, un tissu fait à 50 % de nylon recyclé qui ne libère aucune quantité de microplastique.

La capsule de la maison Holubar, imaginée par le styliste britannique Nigel Cabourn (célèbre pour ses créations d’inspiration vintage) présentait des pièces techniques aux différentes nuances d’orange : doudounes avec et sans manches, sacs à dos et bananes, gants et chaussures anti-neige, bottes de rando… et même une tente. 

L’italien Ciesse Piumini, spécialisée dans la doudoune, est revenue au Pitti Uomo après deux années d’absence avec “Surfaces”, une collection inspirée de la nature, aux tissus et couleurs qui reflètent les nuances de la croûte terrestre. Le projet s’articule autour du modèle Lucio, une doudoune rembourrée de vrai duvet, en tissu ripstop élastique, avec un logo en relief lycra légèrement relevé et caractérisé par une membrane interne qui lui confère résistance à l’eau et respirabilité.  

À remarquer l’entrée de Piquadro – à l’origine marque des accessoires travel et business – dans l’univers de la mode avec seize pardessus fonctionnels et légers griffés du designer israelien Yossi Cohen : une parka, une veste de terrain et un manteau composé d’une laine technique stratifiée en trois membranes, deux bombers softshell, six pièces développés avec des tissus recyclés et plus encore.

La marque allemande Mac Jeans, toujours engagée dans l’expérimentation et récemment nommée finaliste du German Sustainability Award, le plus important prix d’engagement écologique et social en Allemagne, se faisait aussi remarquer à l’ouverture du Pitti Uomo 2023 avec sa nouvelle collection de pantalons en denim de cachemire 100% biodégradables.

Outdoor rime aussi avec …football. Voilà tout à coup que la maison historique de chaussures de football, fondée en 1886, Pantofola d’Oro, a trouvé sa place au Pitti Uomo. Pour la FW 23, Pantofola d’Oro a redonné vie à des prototypes des années 50 d’une collection en collaboration avec le club Ascoli Piceno, jamais sortie et à l’origine imaginée pour l’entraînement des joueurs de l’équipe, en modernisant les dessins. Résultat : une série de sneakers confortables, en daim où en veau blanc, à la silhouette très linéaire qui fait un clin d’œil aux plus jeunes (si vous aimez le trend Adidas Samba…). 

Dans une autre veine, la marque américaine Filson, championne du workwear, ou encore l’iconique Blundstone, connue pour ses bottes Chelsea, ont elles aussi présenté leurs nouveautés au salon, également marqué par le retour de certaines références de la mode masculine comme Altea, Begg x Co, Gloverall, Edward Green, Heschung, Hestra, Hettabretz, Inis Meáin, Mey Story, Quartz Co., Rossignol, Tricker’s, WANT Les Essentiels ou encore Yves Salomon… 

Défilés et performances au coeur des lieux historiques de Florence

L’angli-jamaïcaine Martine Rose était la guest designer du salon avec sa dernière collection qu’elle choisissait de présenter dans le cadre de la Loggia del Porcellino (un marché historique de peau et de paille où des hordes de touristes se réunissent tous les jours pour toucher le nez d’un sanglier en bronze installé juste à côté, ndlr), soudainement transformée en une boîte de nuit des années 80/90, décorée de miroirs. Des pardessus à des épaulettes, des bras et des cols volumineux, des robes déformées aux coupes raides et des pantalons flottants ont habillé un casting de modèles exceptionnel, composé des amis de la styliste venus de Londres mélangés à des gens recrutés dans les rues de Florence (barmans, artisans, orfèvres) et aux footballeurs du Calcio Fiorentino, un sport collectif datant la tradition de la Renaissance. 

Poursuivant son travail de redéfinition des codes de la masculinité, Rose  rend hommage à la tradition italienne tout comme  à la scène rave anglaise du début des années 90, très influencée par le style musical « Italo House », qui passait justement en boucle pendant le défilé . Ses précédentes créations embrassaient déjà l’esprit outdoor et sportswear, en reprenant l’imagerie du football avec des uniformes qui exploraient la culture des clubs des années 90. Sans oublier sa récente collaboration avec Nike dont est née une refonte audacieuse de la sneaker Shox R4, avec une finition nettement plus pointue et le fameux système d’amorti allongé créant presque une silhouette à talons hauts.

Autre fer de lance du Pitti Uomo, le styliste belge Jan Jan Van Essche, choisi comme designer project du salon, a transposé à Florence son concept de mode fluide et essentielle. Des pantalons doux, des costumes oversize dissimulant les corps, de longues capes ont marqué son premier défilé à mi-chemin entre un défilé de mode et une installation artistique – avec, notamment des modèles accompagnés de danseurs professionnels exécutant une chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaou -, le tout dans l’historique église Santa Maria Novella. Une atmosphère magique pour un début de défilé tout aussi magique. 

 

L.P


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