Food
Gastronomie
The Good Culture
The Good Guide
Les étals de pop corn et de glaces dans les cinémas sont en train de changer, doucement mais sûrement, proposant des produits plus sains et goûteux, le tout fabriqué en France. Et pour célébrer les liens entre cinéma et gastronomie, notre sélection de 5 cinémas franciliens où l’on peut se restaurer.
Une nouvelle offre alimentaire tente de se faire une place aux côtés des sucreries américaines aux abords des salles obscures, une (r)évolution qui rebat les cartes de la mal-bouffe au cinéma pour, enfin, y inviter la gastronomie. Va-t-on enfin mieux manger au cinéma ?
Troquer les pop corn contre des produits plus sain pour mieux manger au cinéma
Des pois chiches grillés, des bonbons sans arôme artificiel ni colorant, des canettes de kéfir pour remplacer les sodas, des bâtonnets glacés fabriqués en Provence… Il y a du nouveau au guichet des cinémas.
Cette petite révolution, on la doit à une association, Mieux Manger au Ciné, portée à la fois par des professionnels du cinéma comme Carole Scotta, présidente de la société de production Haut et Court, et des acteurs du monde de la restauration avec Elisabeth Martin de l’agence Alimentation Générale. Depuis trois ans, l’association récompense chaque année les produits qui méritent, selon elle, leur place aux côtés des bacs de pop corn, selon divers critères : des produits meilleurs pour la santé, bons pour la planète, sans artifice et créatifs.
Le vœu est pieux et l’enjeu de taille face au quasi monopole des marques américaines quand on arrive en caisse : « Le critère le plus important, pour pouvoir concurrencer ces produits, c’est le goût. On n’arrivera pas à changer la donne s’il n’y a pas de plaisir et de gourmandise à la clé. » précise Christophe Saintagne, ex-chef du restaurant Papillon à Paris et président du jury de cette année 2024. Il succède à Manon Fleury (Datil) et Chloé Charles (Lago) qui ont participé à la remise des prix des éditions précédentes.
Tout est analysé : la taille du paquet devant être pensée pour être pratique une fois installé dans la salle obscure, jusqu’à l’histoire du produit, avec une préférence pour les méthodes de fabrication les plus vertueuses. Cette année, des billes de bananes enrobées de chocolat se sont vues décerner l’un des neuf prix en lice, notamment pour leur démarche anti-gaspi : l’entreprise récupère des morceaux de bananes destinées à l’origine à être jetées car trop imparfaites pour leur donner une seconde vie en sucrerie.
Une démarche encore confidentielle
Dans les faits, ce sont les cinémas d’art et d’essai qui participe le plus à l’effort, s’engageant à afficher les produits estampillés par l’association à l’entrée. Si le démarrage est plutôt confidentiel (une vingtaine de cinémas partenaires sur le territoire actuellement), Mieux Manger au Ciné peut, cette année, compter sur un soutien de poids car le Grand Rex vient d’adhérer à la démarche : « A ce jour, 15% de nos produits alimentaires font partie de la sélection de l’association, assure Thomas Julienne, responsable restauration du mythique cinéma. Les spectateurs sont intrigués et on leur explique volontiers la valeur de ces produits plus sains et écologiques. »
De là à faire complètement disparaître les glaces et autres sucreries classiques ? « Lorsque les produits Mieux Manger au Ciné seront d’autant plus présents et qu’ils seront vendus à plus grand volume, clairement, je me poserai la question de cesser les produits classiques, pour le moment c’est déjà un bel engagement de notre part, on est content de proposer ça à nos clients.”
Nos 5 adresses pour bien manger après ou avant une séance de cinéma
Le Bistro Méliès
Ce cinéma public dans la ville de Montreuil possède un vaste premier étage où l’on affiche non pas des films mais des ardoises aux plats familiers : filet de bar et salade de fenouil sauce vierge, travers de porc laqué et tajine de saison. Si la carte change tous les deux mois, la cheffe Leslie Lemort, qui a fait ses armes à la Villa9trois du temps où Stéphane Reynaud était à la barre, tient à proposer un plat du jour au prix fixe de 12 euros pour les habitants. Mention spéciale aux desserts maison : brownies et clafoutis de saison partent comme des petits pains durant tout l’après-midi.
Bistro Méliès, au cinéma Le Méliès, 12 Pl. Jean Jaurès, au 1er étage, 93100 Montreuil
Le Bistrot des Cinéastes
Bien caché, le bar du cinéma des cinéastes est au premier étage, il suffit d’emprunter la porte avant les guichets. Auparavant cave à vins, le bistrot des cinéastes propose de belles assiettes à partager depuis sa mue en 2017, à savoir un tarama au corail d’oursin comme une salade de haddock et pommes de terre rôties, sans oublier leur inconditionnel houmous. Côté boissons, la carte des cocktails est resserrée et vaut le détour avant ou après une séance.
Bistrot des cinéastes, 7 Av. de Clichy, 75017 Paris
L’Entrepot
Tout à la fois cinéma d’art et d’essai, bar et restaurant, l’Entrepôt est un point de rendez-vous pour les amateurs de bonne chère et de septième art. D’abord lieu de résidence culinaire où les chefs associés au restaurant Fulgurances se succédaient, c’est désormais William Cottier qui prend définitivement la gestion des fourneaux de l’Entrepôt depuis 6 mois. Sa préférence penche clairement du côté des plats bistrotiers, en témoigne son ris de veau qui reste inlassablement à la carte et sa bavette accompagnée de petits pois printaniers. Des assiettes élégantes à commander soit sous la verrière, soit sous les chênes de la cour ombragée, dans une formule à 21 ou 26 euros au déjeuner et à la carte au dîner.
L’Entrepôt Restaurant, 7 rue Francis de Pressensé, 75014 Paris
Le Bar du Louxor
Comment nourrir des spectateurs affamés sans posséder de cuisine ? « Avec des bons produits triés sur le volet« , sourit Loane, la gérante du Bar du Louxor depuis que le cinéma a rouvert il y a une dizaine d’années. Dans le cahier des charges, il était bien prévu de restaurer les spectateurs sur la terrasse à la vue quasi cinématographique sur la station Barbès et son métro aérien. A la carte des boissons, les bières artisanales riment avec le jambon Ospital mais aussi avec de belles trouvailles chez Fromages et Ramages. Une adresse d’habitués et de curieux qui veulent prolonger la séance ou bien la démarrer le ventre plein.
Le Bar du Louxor, 170 Bd de Magenta, 75010 Paris
Les Food & Film
Pas un lieu à proprement parler, mais un événement qui a lieu environ tous les deux mois. Camille Zéhenne et Bulle Meignan sont à l’origine des Food and Films, des soirées à part entière qui célèbrent la création cinématographique et culinaire. Le principe est simple : une projection de courts-métrages sélectionnés selon un thème qui va de paire avec une proposition culinaire à déguster pendant la séance, toujours suivant la même thématique. Dernier exemple en date ? Le thème du sacré avec une sélection de films d’avant-garde tandis qu’on pouvait croquer dans un oeuf mayo marbré trônant sur un lit de riz noir, comme une boule de cristal mystique à croquer durant la séance.
Plus d’informations sur leur programmation et les séances sur leur site.