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La Mercedes Classe E se renouvelle. L’increvable berline allemande traditionnelle conserve une robe classique mais cache désormais, une technique futuriste à souhait. Le constructeur a choisi de la confronter à l’architecture disruptive de Frank Gehry.
Le soleil darde sur le pays basque espagnol, en ce jour d’hiver venteux. Notre avion s’apprête à atterrir à Bilbao. Il survole la côte découpée entre mer bleu sombre, falaises verdoyantes et bourgades industrieuses rouge brique. Posés ! Le petit aéroport moderne présente un terminal allongé tout blanc, à l’originale physionomie. Il fait penser au bec d’une mouette ou à l’arête d’un poisson géant (préhistorique ?). Renseignement pris, le bâtiment est dû à Santiago Calatrava. Cet architecte espagnol est aussi l’auteur de la sculpturale station de métro du World Trade Center à New-York. Surnommée l’Oculus (l’œil en latin), elle évoque les ailes d’un grand oiseau blanc. Calatrava est aussi connu pour la gare TGV de Lyon Saint-Exupéry et plus encore, pour la cité des arts et des sciences de Valence, sa ville natale. Mais cet aéroport aussi singulier soit-il, n’est pas le but de notre déplacement. Non, nous avons surtout rendez-vous avec la dernière Mercedes Classe E qui nous attend sur le parking.
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La berline traditionnelle du futur
Cette routière est l’héritière de la famille moyenne/supérieure de Stuttgart, lignée née en 1984 mais dont l’histoire remonte en réalité aux séries W114 et W124 des années 70. Bref, ça fait un moment que ça dure. Au fil des ans, ce modèle est devenu le symbole de la berline allemande confortable, fiable et sure.
La nouvelle venue est aussi dérivée en version break et dans une variante All Terrain surélevée à transmission intégrale, destinée aux loisirs. Esthétiquement, les amateurs ne seront pas déboussolés. Cette sixième génération, intégralement renouvelée, reprend la ligne traditionnelle à trois volumes des berlines Mercedes. On retiendra la signature lumineuse en forme de mini-vague qui rend hommage aux précédentes séries à phares ronds, des années 90/2000.
La rupture, car rupture il y a, se situe sur le plan technologique.
Le système de changement de voie automatique est emblématique de cette nouvelle génération. Capable de dépasser un véhicule tout seul, il rapproche la Classe E de la voiture autonome. Sous le capot, les motorisations hybrides rechargeables ou non, se bousculent. La version 100 % électrique en revanche, reste l’apanage de la gamme EQE.
Monument high-tech
A bord, la nouvelle Classe E se révèle plus connectée que jamais. Une vraie voiture de geek. Son interminable dalle Superscreen en trois parties, occupe toute la largeur du tableau de bord, d’une porte à l’autre. Le système d’info-divertissement MBUX, avec capacité d’interaction 5G, a de quoi s’épanouir ! Le passager avant dispose de son propre écran pour visionner des films ou utiliser TikTok ou Angry Birds… L’écran est conçu pour n’être absolument pas visible du conducteur. Prudent !
Enfin, Mercedes se fait complice de la futilité de notre époque avec une « caméra à selfie » propre à réveiller la part d’influenceur qui sommeille en chacun de nous. Plus sérieusement, cette même caméra autorise les visioconférences, à l’arrêt seulement. Le bureau monte à bord…
Nous prenons le volant de la E 200 à moteur hybride rechargeable essence couplant un 4 cylinrdres de 204 ch accompagné par un bloc électrique fournissant 23 ch supplémentaires. La E 220d constitue une offre diesel à peu près équivalente. Mais bien d’autres motorisations hybrides rechargeables ou non sont aussi disponibles. De ce point de vue, c’est l’embarras du choix. En route, l’auto est un exemple de confort, merci la suspension pneumatique. Silencieuse, elle ne laisse pas ses passagers épuisés, même après un long trajet.
La Mercedes Classe E à Bilbao
In fine, nous faisons halte le soir venu, au singulier hôtel Marques de Risqual, situé à une heure de route au sud de Bilbao. L’étonnant bâtiment de style déconstructiviste se détache du paysage rural alentours, aux vignes bien ordonnées. Il fait penser à un nuage de métal retenu au sol par quelque relief invisible. Le bâtiment principal se couvre d’un fantasque décor de titane aux formes sinueuses. De loin, on imagine une femme élégante dont les voiles élégants seraient pris dans une folle tempête. Il est inscrit dans une importante exploitation viticole produisant notamment, du vin de la Rioja. Le spectaculaire bâtiment est dû au célèbre architecte canadien Frank Gehry, connu pour le musée Guggenheim de Bilbao qui a réveillé cette cité industrielle endormie du Pays basque. Il est aussi l’auteur de la Fondation Louis Vuitton du Bois de Boulogne à Paris ou de la tour Luma à Arles. Autant de bâtiments saisissants dont les formes mouvantes marquent le paysage.
Le contraste entre la berline Mercedes Classe E à la robe traditionnelle et cet édifice contorsionnister, est saisissant. Le moderne fait face à la tradition. Mais une fois monté à bord, la voiture propose un monde tout aussi futuriste que l’hôtel de Gehry. La Mercedes est raisonnable de dehors mais ultra-moderne à l’intérieur. L’hôtel de Gehry se présente : déstructuré dehors, mais très cohérent à l’intérieur. Cette auto et ce bâtiment vedettes inversent les contrastes.
Site internet de Mercedes-Benz
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