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Parmi les quelques hôtels que compte Marrakech, une poignée s'est mise à tenter de tirer son épingle du jeu par le biais de la food, 2025 - TGL
Le Pool Garden du Mandarin Oriental à Marrakech.
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Restaurants à Marrakech : quand la haute gastronomie s’invite à l’hôtel

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Parmi les quelque 250 hôtels que compte Marrakech, une poignée s'est mise – plus ou moins récemment – à tenter de tirer son épingle du jeu par le biais de la food… Jusqu’à se muer en destinations gastronomiques à part entière.

Portée par des étoiles montantes ou établies de la gastronomie d’ici et d’ailleurs, la scène culinaire marocaine n’a jamais été aussi fourmillante. La preuve : en septembre dernier, le Maroc triomphait lors de la cérémonie du Bocuse d’Or Afrique. Forte de son statut de destination marocaine préférée des vacanciers (11 millions de visiteurs en 2022), Marrakech apparaît comme la vitrine rêvée de ce récent boom sur la scène internationale avec de nombreux restaurants de chefs. Si elle n’en finit pas de se doter de nouvelles adresses dans le vent, la ville ocre voit aussi et surtout le paysage culinaire de ses palaces et grands hôtels prendre un tournant majeur depuis quelques années. C’est qu’ils sont désormais tentés de se parer de leurs plus beaux atours en matière de food, histoire de séduire, d’une pierre deux coups, le dormeur et le mangeur.


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Repaire de toques françaises

Et quoi de mieux pour aimanter une clientèle de gourmets que de s’en remettre aux CV étoilés des plus grands chefs français ? Au printemps 2024, le Selman Marrakech s’est ainsi offert les services de Jean-François Piège, toque doublement étoilée déjà à la tête (entre autres) du Grand Restaurant, son intimiste table parisienne.

La terrasse par Jean-François Piège sera bientôt rejointe par son restaurant gastronomique dans l’enceinte du Selman.
La terrasse par Jean-François Piège sera bientôt rejointe par son restaurant gastronomique dans l’enceinte du Selman.

Depuis La Terrasse, l’un des quatre restaurants de l’hôtel bordé de jardins luxuriants, le bonhomme signe une carte aussi riche de ses plats signature (comme ce fameux churros caramel beurre demi-sel) que de créations originales (à l’instar de ce « Piqué » de thon rouge relevé d’une sauce au poivre). Signe du succès de cette première adresse auprès des locaux comme des vacanciers, une deuxième, toujours co-pensée par le chef et Abdeslam Bennani Smires, fondateur du Selman, devrait bientôt voir le jour…

Peu ou prou à la même période, le Royal Mansour de Marrakech s’est, lui aussi, rapproché d’une grande figure de la gastronomie française : la cathodique Hélène Darroze. Prenant la suite de Yannick Alléno, la cheffe propose, depuis sa Grande Brasserie, une partition fidèle à sa cuisine de cœur – celle du sud-ouest de l’Hexagone, dont elle est originaire.

Au Mandarin Oriental, ébouriffant complexe d’une vingtaine d’hectares inauguré il y a pile dix ans de cela, les options abondent à l’heure du déjeuner et du dîner.
Au Mandarin Oriental, ébouriffant complexe d’une vingtaine d’hectares inauguré il y a pile dix ans de cela, les options abondent à l’heure du déjeuner et du dîner. DR

Goûtés l’autre jour, à l’ombre des oliviers de la divine terrasse marbrée : une gigantesque gougère recouverte d’un nuage de brebis basque râpé ; un remarquable bar de ligne en cocotte lutée, escorté de haricots tarbais, de pimientos del piquillo et de crustacés ; et un addictif soufflé au chocolat Guanaja, agrémenté d’une réduction de jus d’orange et d’un sorbet au cacao. En bref, « un nouveau bastion de la cuisine française à Marrakech » !

L’offre de restaurants à Marrakech est plurielle

Si les plus beaux hôtels de la ville rouge se veulent donc particulièrement accueillants avec les toques françaises ces derniers temps – parmi les plus brillantes têtes d’affiche, l’on aurait également pu citer le chef franco-new-yorkais Jean-Georges Vongerichten et le pâtissier Pierre Hermé, officiant tous deux à La Mamounia –, leur grandeur tient aussi à la multiplicité de leur offre. Au Mandarin Oriental, ébouriffant complexe d’une vingtaine d’hectares inauguré il y a pile dix ans de cela, les options abondent à l’heure du déjeuner et du dîner.

Au choix : l’excellente cuisine métissée du chef Akrame Benallal (là encore, un cuisinier français dont le restaurant parisien Akrame est décoré d’un astre au Guide Rouge), pensée comme une balade sur la Route de la soie ; les très convaincantes spécialités cantonaises de Ling Ling, adresse festive conçue sur le modèle du groupe prolifique de bars et restaurants chinois présents aux quatre coins du monde, Hakkasan ; ou encore l’efficace cuisine méditerranéenne – y compris les impeccables pizzas au feu de bois, dont cette version circulaire renfermant une mozzarella entière… – du Pool Garden.

« Il y en a pour absolument tous les goûts », résume très justement Marine Laurent Clavel, directrice marketing du lieu. Autre grande richesse de l’hôtel : une passionnante master class autour des ruches du complexe, s’achevant sur un repas en plein cœur du jardin potager, avec bien sûr, le miel (caroubier, châtaignier, lavande, sarrasin…) pour savoureux fil rouge.

Les murs du Fairmont Royal Palm, aux abords de Marrakech, renferment eux aussi leur lot de surprises culinaires. Comptez quatre restaurants et autant d’univers diamétralement opposés, quoique tous franchement bien ficelés : le Capricci, délicate table transalpine ; Al Aïn, traditionnelle adresse moyen-orientale ; le Bar, d’où sont débités minute d’excellents sushis ainsi que de savoureux baos farcis ; et L’Olivier où nous nous sommes tout simplement délectés de la meilleure salade niçoise de notre vie (un comble pour une Sudiste !).

Les murs du Fairmont Royal Palm, aux abords de Marrakech, renferment eux aussi leur lot de surprises culinaires.
Les murs du Fairmont Royal Palm, aux abords de Marrakech, renferment eux aussi leur lot de surprises culinaires. DR

Talents locaux

Aux manettes des cuisines du palace Es Saadi, Moulay Rachid Fadili fait partie de ces talents marrakchis bruts. Passé notamment par les fourneaux de Georges Blanc et de Paul Bocuse, le concerné s’évertue chaque jour à sublimer les produits locaux – principalement ceux de la mer, qu’il connaît si bien pour être originaire de la ville côtière d’El Jadida, au nord du pays.

Aux manettes des cuisines du palace Es Saadi, Moulay Rachid Fadili fait partie de ces talents marrakchis bruts.
Aux manettes des cuisines du palace Es Saadi, Moulay Rachid Fadili fait partie de ces talents marrakchis bruts. DR

Preuve, s’il en fallait une, que s’offrir les services d’un chef français est loin d’être un prérequis pour proposer une cuisine d’exception, le chef sert au restaurant Lagon & Jardin de très jolies assiettes fidèles à l’esprit « slow food » qui a fait la renommée du lieu. Ainsi, par exemple, de ce carpaccio de poisson rehaussé de champignons en pickles, d’herbes et d’agrumes en tous genres, dont on retient surtout l’extrême fraîcheur des végétaux qui les composent. Et pour cause : tous sont cueillis chaque matin dans la ferme familiale (Le Potager du Bled).

Pour parfaire le tableau, Es Saadi compte sur deux autres adresses tout aussi réussies. D’abord, le Saadi, réputé pour son look inspiré des plus traditionnelles brasseries parisiennes et pour sa cuisine à l’avenant : filet de bœuf au poivre, sole meunière, soufflé au Grand Marnier et crêpes Suzette sont ici tous servis au guéridon.

Ensuite, la Cour des Lions, dont l’impressionnante salle à manger ornée d’ogives, de marbre et de rosaces évoque très clairement la majesté de l’Alhambra. Dans l’assiette ? Doigts de la mariée farcis à la chair de crabe, tajine de bar au safran, mystérieux couscous voilé… Comprenez : une cuisine marocaine comme rarement goûtée.

Pour parfaire le tableau, Es Saadi compte sur deux autres adresses tout aussi réussies, dont le Saadi et la Cour des Lions.
Pour parfaire le tableau, Es Saadi compte sur deux autres adresses tout aussi réussies, dont le Saadi et la Cour des Lions. DR

Les restaurants d’hôtel à Marrakech

Mandarin Oriental Marrakech

Rarement avait-on eu la chance de poser nos bagages dans un aussi luxueux point de chute. C’est qu’au-delà de sa très sérieuse offre gastronomique, le complexe parfumé de 100 000 roses (pas une de moins) compte suites, penthouse et villas de très haut standing – à chacune sa piscine privative –, toutes plus scotchantes les unes que les autres.

Mention spéciale pour le Spa de 1800 m2, élu meilleur du monde en 2024… Et on comprend pourquoi : ce havre de paix au look mi-andalou mi-marrakchi regorge d’un large éventail de soins on-peut-difficilement-plus délassants, comme cet épatant massage thérapeutique à l’huile d’argan.

Mandarin Oriental Marrakech. Route Golf Royal, Marrakech, 40000, Maroc.

Fairmont Royal Palm Marrakech

Il faut s’éloigner un peu du brouhaha de la ville pour goûter à la quiétude qu’offre le Fairmont de Marrakech. Ici, le panorama sur les montagnes de l’Atlas se charge de l’accueil et s’offre, à perte de vue, depuis quasi tous les recoins de l’hôtel. Y compris depuis le parcours de golf 18 trous conçu par l’architecte américain Cabell B. Robinson ; mais aussi, depuis les terrasses et jardins de la plupart des 135 chambres, suites et villas de l’hôtel ; ou encore, depuis la piscine, aussi accessible à la journée…

Fairmont Royal Palm Marrakech. Route D’Amizmiz, Marrakech 40000, Maroc.

Le Fairmont Royal Palm Marrakech compte quatre restaurants et autant d’univers diamétralement opposés, quoique tous franchement bien ficelés.
Le Fairmont Royal Palm Marrakech compte quatre restaurants et autant d’univers diamétralement opposés, quoique tous franchement bien ficelés. DR

Es Saadi Marrakech Resort

D’un côté : l’hôtel, ses 135 chambres et ses 15 suites. De l’autre : le palace, ses 84 suites, ses 8 ksars et ses 10 villas privatives. Mais de part et d’autre, la même approche généreuse de l’hospitalité, que la famille Bauchet-Bouhlal s’emploie à faire vivre chez Es Saadi (« le bienheureux ») depuis le début des années 1960.

Riche de plus de soixante ans d’histoire, le lieu posé en plein cœur du quartier de l’Hivernage fait figure de havre de paix, à seulement quelques battements d’ailes de la bourdonnante place Jemaa el F’na. À prévoir : deux à trois heures de prélassement autour des quelque 2400 m2 de piscine, entre les bougainvilliers et l’eucalyptus centenaire.

Es Saadi Marrakech Resort. Avenue Quadissia, Marrakech 40000, Maroc.

Et aussi…

L’époustouflant Royal Mansour dont chacun des 53 riads déploie sa propre idée du luxe ; l’ineffable Mamounia qui, plus de cent ans après sa création, n’en finit pas de méduser ses heureux visiteurs ; le Selman Marrakech, son décor arabo-mauresque et sa passion communicative pour le pur-sang arabe.

Hélène Darroze propose, depuis sa Grande Brasserie, une partition fidèle à sa cuisine de cœur – celle du sud-ouest de l’Hexagone, dont elle est originaire.
Hélène Darroze propose, depuis sa Grande Brasserie, une partition fidèle à sa cuisine de cœur – celle du sud-ouest de l’Hexagone, dont elle est originaire. DR

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