Motors
A l’occasion de l’ouverture de son premier point de retrait à Paris, The Good Life a rencontré Alain Visser, le fondateur et CEO de Lynk & Co, nouvelle marque automobile du groupe Geely (Volvo) au fonctionnement… surprenant !
Octobre 2016. The Good Life couvre le lancement de Lynk & Co, un nouveau constructeur automobile qui présente alors son premier concept et son business model : « voiture à partager » et « e-commerce friendly ». Octobre 2021. Rencontre à Paris avec Alain Visser, le CEO de cette jeune marque du groupe Volvo qui, un an après son lancement, vient d’installer un « costumer service point » à Paris, impasse de Mont-Louis (11e), son premier lieu physique dans la capitale.
Originaire de Belgique, Alain Visser a travaillé pendant 35 ans dans le marketing et la vente automobile. Pour Ford, General Motors puis Volvo. Il y a 6 ans, plutôt que de créer un nouveau constructeur automobile comme on le lui demande chez Geely (la maison-mère du constructeur suédois), il propose à la place de « vendre de la mobilité ». Il aura fallu du temps pour convaincre le géant de l’automobile à se lancer, mais, finalement, en octobre 2020, Lynk & Co voit le jour autour d’une idée détonnante.
Sans apport – ni aide à la reprise… – on signe un contrat en ligne pour s’offrir la voiture Lynk & Co 01 (un SUV hybride rechargeable basé sur le Volvo XC40 qui fourmille d’options, du toit panoramique à la caméra intégrée pour prendre des selfies) contre 500 € par mois, sans engagement et dans la limite de 15 000 km par an (1250 km par mois puis 15 centimes par km supplémentaire).
Et, au cœur du projet, le partage automobile. Après avoir constaté qu’une voiture n’est utilisée que 4 % du temps, Lynk & Co propose au locataire de partager (contre rémunération, ou non) sa voiture pour réduire sa facture mensuelle. Le plan parfait pour deux ou trois voisins aux horaires décalées qui n’auraient plus qu’une seule voiture et une seule place de parking à payer. Tout se fait, de manière très fluide, via l’application de la marque (à partir de laquelle on peut déverrouiller la voiture par exemple).
Si le principe semble détonner au milieu du paysage automobile mondial qui se met doucement au leasing, il fonctionne : l’objectif initial de l’année de lancement était d’atteindre les 9000 membres en Europe. Finalement, Lynk & Co compte 30 000 membres qui ont signé un contrat et 50 000 qui ont téléchargé l’application pour utiliser la voiture. Pas mal, pour la marque que son patron décrit comme « Spotify qui vendrait encore des CD ».
4 questions à Alain Visser, CEO de Lynk & Co
Quel est le plus grand défi à relever lorsqu’on se lance sur le marché français ? Selon nos données, la plupart des consommateurs français sont très conservateurs : ils veulent acheter une voiture ou, dans certains cas, souscrire un contrat de location. Notre challenge principal est donc de les convaincre que notre option est très intéressante. Nous avons déjà 4000 membres en France, et même s’il nous faut encore quelques membres supplémentaires, nous serons bientôt en mesure de proposer la possibilité de partager la voiture dans l’Hexagone.
Pourquoi un véhicule hybride rechargeable ? Nous n’avons pas choisi l’essence car c’est le passé, et le 100 % électrique, s’il représente l’avenir, n’est pas encore une bonne idée. On manque d’infrastructures. La Lynk & Co 01 est basée sur la Volvo XC40 Recharge Plug-in hybride, avec qui elle partage plateforme et technologie, mais le client ne peut choisir que la couleur : bleue ou noire.
Que deviennent les voitures à la fin du contrat ? : Il y a deux options : si l’auto a moins d’un an, elle repart pour un contrat à 500 € par mois. Si elle a plus d’un an, elle sera remise à disposition dans notre circuit, mais proposée à un tarif plus bas. C’est ce qui est prévu, mais, pour l’instant, nous n’avons pas encore assez de recul sur le sujet.
Quels sont vos objectifs ? Atteindre 150 000 membres d’ici 2023 dans toute l’Europe. Et, après un an, on compte déjà 30 000 membres donc ça nous semble raisonnable… Puis, quand le marché européen sera bien développé, nous avons l’intention d’aller aux Etats-Unis. Mais il n’y a pas encore de plan spécifique… Il y a encore beaucoup de défis à relever en Europe !
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