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Le coup de pouce magique de l’aide électrique séduit un public de plus en plus vaste. Usages, styles, designs : le vélo en mode watts est dans une période de grâce. Une tendance qui n’est pas près de stopper sa course, au vu des évolutions technologiques actuelles et à venir. Panorama de ces innovations qui vont encore changer la donne.
Le vélo à assistance électrique (ou VAE) est désormais un mode de transport à part entière. En ville, les pistes cyclables croissent et se multiplient, avec pour corollaire le rétrécissement des voies de circulation, qui impacte aussi sérieusement la progression des scooters, fussent-ils électriques. De quoi profiter, avec le vélo électrique, d’un mode de déplacement toujours plus fluide, plus sûr, une fois séparé des autos, motos et bus, voire, pour certains, permettant de s’affranchir de quelques règles.
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Une révolution de l’électrique
Autre facteur d’évolution des moeurs : le matériel. On ne compte plus les start-up qui éclosent, les marques classiques faisant une belle résistance et les équipementiers rivalisant d’innovation. De quoi imaginer des vélos électriques toujours plus faciles et plaisants à tous les niveaux.
Les évolutions techniques suivent les avancées vues à bord des autos, scooters et motos, à commencer par le très précieux freinage antiblocage ABS. Ses atouts partent d’un constat simple : on a sept fois moins de chances de tomber en bloquant la roue arrière plutôt que la roue avant.
Résultat, selon Bosch (inventeur de l’ABS automobile) : si tous les VAE en étaient équipés, 29 % des accidents seraient évités. Mieux, en testant un vélo doté du système allemand de seconde génération, nous avons pu constater à quel point il devient rassurant d’opérer un freinage d’urgence réflexe, même sur une surface ultraglissante, comme des graviers ou une pelouse humide : le vélo reste en ligne et s’arrête plus vite.
Le système fonctionne grâce à des capteurs qui calculent le différentiel de vitesse entre les roues avant et arrière, et agit pour réguler le freinage du disque avant.
Il fonctionne sur la réserve de sécurité de la batterie qui sert aussi pour alimenter les lumières du deux-roues. Le montage d’un tel système ajoute moins de 300 g au poids total, mais il a un coût conséquent (environ 400 €) qui limite encore sa généralisation.
À chacun son innovation
Le Japonais Shimano propose aussi sa solution d’ABS avec la technologie de Blubrake. Autre domaine de prévention des accidents : la communication entre véhicules ou V2X.
Aux États-Unis, 19 leaders des secteurs de l’auto, du vélo et de la tech viennent de s’engager à développer un écosystème complet de V2X pour améliorer la sécurité des cyclistes en avertissant les différents usagers de leur présence.
Les Français du vélo électrique Valeo étudient aussi une application pour smartphone, basée sur son expertise en vision artificielle et en IA permettant d’observer l’environnement avec sa caméra pour avertir le cycliste d’un danger. Enfin, si la chute ne peut être évitée, ses conséquences seront nettement réduites avec l’airbag pour cycliste intégré dans le sac à dos Evoc Commute A.I.R. Pro 18 (990 €).
Total confort pour zéro stress
Le désagrément de la crevaison pourrait aussi disparaître avec l’arrivée de pneus increvables sans air, comme ceux développés par The Smart Tire Company, encore au stade de prototypes. Autre confort, accessible celui-ci dès aujourd’hui : la facilité de conduite apportée par une transmission automatique.
Décathlon devrait contribuer à faire connaître cette solution, même si son premier modèle du genre atteint des tarifs haut de gamme (2 999 €). Son moteur automatique Owuru emploie un variateur rappelant les transmissions des scooters, alors que d’autres optent pour des passages automatiques de vitesses, comme Valeo.
Son moteur Cyclee, très « coupleux » et réactif, intègre une boîte à sept rapports et un mode prédictif pour des changements de vitesses optimaux. Il existe aussi des systèmes semi-automatiques de marques comme Rohloff ou Pinion, avec changement électronique des rapports et un retour en première automatique après un arrêt au feu rouge.
Enfin, le moyeu sans dérailleur Powershift hub des Belges de Classified Cycling permet des changements de vitesses manuels instantanés depuis un bouton au guidon, même à pleine charge. De quoi optimiser les performances sportives, au même titre que les suspensions intelligentes, comme le système Brain, de Specialized, qui équipe certains de ses VTT, capable de régler automatiquement la suspension selon le terrain.
Côté batteries, de gros progrès sont aussi à attendre dans les prochaines années avec des chimies de nouvelle génération (avec électrolyte solide notamment) pour plus de compacité et d’autonomie.
De son côté, la société française Anod met au point son modèle de vélo urbain Hybrid (3 499 €) combinant une petite batterie et un supercondensateur qui se recharge au freinage et délivre une aide flash au démarrage. Les voies de recherche sont décidément vastes, de quoi donner au vélo electrique le pouvoir de convaincre les récalcitrants.
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