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The Good News
Jaguar est engagé dans une importante mutation. Son programme Reimagine prévoit, dès l’an prochain, un passage radical à l’électrique et une montée en gamme audacieuse. Le félin souhaite aussi devenir un modèle en matière de diversité, d’égalité et d’inclusion.
Ceux qui ont de Jaguar l’image d’une marque sportive chic à l’esprit British un brin suranné ont raté une ou deux péniches. Les moteurs thermiques grondants des modèles historiques sont d’ores et déjà obsolètes. À l’intérieur, le cuir Connolly odorant, tout comme le bois verni, largement répandu jusque-là dans les habitacles, a tiré sa révérence…
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En 2025, le constructeur britannique va effectuer l’un des virages les plus radicaux de son existence. Tout envoyer valser, c’est bien, mais que mettre à la place ? Le staff de Coventry s’est largement posé la question.
Ce remueméninges a donné naissance à un plan stratégique dénommé Reimagine. Pour mener à bien cette métamorphose, la marque, qui appartient au groupe indien Tata, a engagé un vaste plan d’investissement de 15 milliards de livres sterling (17,75 Mds €).
Ici et maintenant…
Aujourd’hui, Jaguar est à la peine, avec notamment des ventes au point mort dans le monde entier. Cela fait une poignée d’années que la marque n’a plus lancé de nouveaux modèles. Comme une petite traversée du désert, pour mieux repartir… « La majorité de nos produits ont vu leur fabrication s’arrêter en juin », confirme Joe Eberhardt, le P-DG de Jaguar Land Rover (JLR) pour l’Amérique du Nord.
Il n’y a guère que la I-Pace électrique, produite en petite quantité, qui perdure. Le constructeur s’occupe d’écouler ses derniers modèles thermiques. Les F-Type ZP, notamment, se vendraient fort bien. Les coupés et roadsters sportifs sont prisés, semblet-il, des collectionneurs. Leurs cotes pourraient grimper dans le futur.
De quoi demain sera-t-il fait ?
Tout récemment, le constructeur a donné quelques pistes qui permettent d’y voir un peu plus clair sur sa stratégie. Ainsi, il est acté que toute la gamme passera au 100 % électrique en 2025. C’est-à-dire demain ! Et cela, dans le monde entier, Inde y compris. En fait, pour Jaguar, l’électrique n’est pas si nouveau que cela. Le constructeur propose, en effet, une I-Pace à piles depuis 2018.
Las, l’auto (arrivée trop tôt ?) n’a pas rencontré un grand succès. Ce modèle n’est pas destiné à aller beaucoup plus loin que 2025. La marque britannique est aussi un pilier du championnat des monoplaces de formule E, pendants électriques des formules 1. Le premier modèle de la nouvelle génération à watts arrivera cet automne.
Attendu sur les routes à la mi-2025, il inaugurera la toute nouvelle plate-forme électrique baptisée Jaguar Electric Architecture (JEA). Il s’agit d’un coupé GT surbaissé à quatre places et 100 % électrique. Il entrerait en concurrence directe avec la Porsche Taycan. Il serait pourvu d’une autonomie de 692 km, et d’une puissance jamais atteinte par le constructeur – on parle de plus de 600 ch.
Il sera basé sur la future plate-forme JEA du groupe, réservée aux véhicules bas. Ses tarifs débuteront au-dessus de 100 000 euros. Un deuxième modèle électrique arrivera fin 2025 et un troisième, début 2026.
Montée en gamme
Cette électrification va, en outre, s’accompagner d’une nette montée en gamme. « Jaguar se dirige vers un nouveau positionnement de type “modern luxury”. Cela implique de concevoir des véhicules plus prestigieux », explique François Dossa, directeur de la stratégie et du développement durable.
Aujourd’hui, la marque est rivale de BMW, mais demain, elle veut concurrencer Bentley. Objectif : réaliser des marges plus importantes sur de plus petits volumes. « Nous voulons suivre le modèle de Chanel ou Dior. Des marques qui ne font ni soldes ni rabais. À l’avenir, nos voitures seront si désirables que les gens accepteront de les payer cher et d’avoir parfois à attendre neuf mois avant de pouvoir en prendre le volant », pronostique le responsable.
Un peu comme on attend patiemment son sac Hermès. Pour réussir, Jaguar va s’appuyer notamment sur un style radical. « Le nouveau design de type “réductif” adopte quatre principes fondamentaux : l’exubérance, l’intrépidité, la singularité et la modernité », résume Gerry McGovern, designer vedette maison.
Les prochaines autos ne ressembleront à rien de connu ; par leur aspect, ces modèles seront emblématiques de la nouvelle image arty que veut se donner le constructeur. Des voitures qui flirteraient avec l’art contemporain. « J’ai vu ces véhicules, raconte François Dossa, visiblement ravi. Leur ligne est franchement extraordinaire. Ils sont vraiment waouh ! »
À la pointe en matière d’inclusion
Homme clé du futur de Jaguar, François Dossa est aussi le coprésident Diversité, équité et inclusion (DE&I) du constructeur. À ce titre, il entend mettre en place un environnement de travail qui permette à tout le monde d’exprimer sa singularité.
« Nous avons déjà instauré des quotas pour imposer plus de femmes dans le top management. Elles sont 16 % aujourd’hui, et devraient passer à 30 % d’ici à 2026. Nous voulons aussi que les diversités ethniques soient mieux représentées. Cette volonté est bien sûr dictée par l’humanisme, mais c’est aussi un choix pragmatique, sourit le responsable. En effet, il est reconnu que les sociétés “diverses et inclusives” sont 19 % plus innovantes et 9 % plus rentables que les autres. » En résumé, Jaguar veut instaurer un monde professionnel plus cool et qui fonctionne mieux…
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