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The Good News
Sour, collins, fizz ou long drinks, qu’ils soient sucrés, doux, amers ou épicés, les cocktails se dégustent aussi bien avant le dîner qu’à l’heure du déjeuner. Ils s’adaptent à tous les épicuriens et n’ont jamais été aussi tendance que ces dernières années. Après avoir longtemps été cantonnés aux grands palaces, ces élixirs d’alchimistes ont su se réinventer et figurent désormais à la carte des bars et restaurants des grandes villes françaises. Entre comebacks inattendus et grands classiques revisités, *The Good Life* passe derrière le bar cet été et invite les mixologues les plus en vue de la saison à payer leur tournée. Après l’Espresso Martini, le Negroni Sbagliato et le Perroquet, nous clôturons cette série d’été avec un cocktail emblématique mais subtilement twisté : le Hugo Spritz.
Impossible de parler cocktail sans rendre hommage à l’une des stars de l’été : le Spritz, dans sa version la plus fraîche et versatile : le Hugo Spritz. Si la recette originale au bitter orangé a fini par lasser certains palais, le Spritz s’est réinventé dans une version plus florale ces dernières années, grâce à la liqueur de sureau de la maison St-Germain agrémentée de quelques feuilles de menthe.
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Une liqueur qui y fait beaucoup
Avant de dévoiler tous les secrets du Hugo Spritz, il est essentiel de connaître celui du Spritz St-Germain, qui, comme vous l’aurez compris, réside dans son nom. Inspirée par Paris et son quartier emblématique, la liqueur St-Germain est réalisée à base de fleurs de sureau. Cette plante herbacée, qui apparaît au début du mois de juin et se récolte à la fin du mois d’août, confère à la liqueur un véritable goût de printemps et d’été. Alors que le Spritz traditionnel à l’Aperol, régnait depuis plusieurs années, la douceur et la subtilité de la liqueur St-Germain ont rapidement conquis les amateurs. « Nous avons créé cette liqueur en 2007 dans le but d’apporter quelque chose de nouveau et de frais à la famille des liqueurs », se souvient ainsi Franck Dedieu, l’ambassadeur de la marque.
Le Hugo Spritz, quant à lui, a vu le jour en 2005 sous l’impulsion de Roland Gruber, patron du « SanZeno », un bar situé à Naturno, en Italie. « Son idée était de créer un cocktail frais et moins polarisant que le Spritz traditionnel, parfois trop amer, tout en conservant un visuel attrayant », raconte le Brand Ambassador. À l’époque, faute de liqueur de sureau, le mixologue italien utilisait du sirop de mélisse. Il faudra attendre l’arrivée de St-Germain pour que le cocktail de Roland Gruber gagne en popularité et s’exporte bien au-delà des frontières du Tyrol.
Effervescent et frais, le match parfait
Si le secret du Spritz St-Germain réside dans sa liqueur, le twist du Hugo réside dans sa garniture. En effet, bien que les proportions soient identiques, la menthe fait toute la différence. « La combinaison de la fleur de sureau et de la menthe apporte un véritable côté floral au cocktail », explique Fanny Pottier, mixologue et cheffe barmaid du restaurant La Fontaine Gaillon à Paris. Le jaune d’or de la liqueur de sureau, mêlé au vert profond de la feuille de menthe, confère au drink une couleur vive et presque désaltérante à l’œil nu.
Enfin, impossible de parler Spritz, peu importe la version, sans mentionner les bulles. Les bulles, c’est essentiel. L’effervescence du Prosecco est un élément clé de ce cocktail. « Le vin pétillant, grâce à sa fraîcheur et sa légère acidité, s’harmonise parfaitement avec la liqueur de fleur de sureau », confie Franck Dedieu. Et si l’été tire doucement sa révérence pour laisser place à la rentrée, il est certain que garder quelques bulles dans son verre est le meilleur moyen de continuer à faire pétiller sa vie en septembre.
Le Hugo Spritz de Fanny Pottier
Le point fort de ce cocktail, selon notre mixologue, est qu’il peut être twisté à l’infini. « On peut y ajouter des fruits frais, comme des fraises ou de la pêche, explique Fanny Pottier, mais aussi des herbes comme du basilic, du thym ou du romarin ». Pour les plus aventureux, il est également possible de remplacer la liqueur : « Personnellement, j’aime préparer une version à base d’Italicus, une liqueur de bergamote aux notes fraîches et délicates d’agrumes », poursuit la spécialiste. Audacieuse, Fanny Pottier remplace également l’eau pétillante par un soda au pamplemousse. « Enfin, pour terminer, j’ajoute quelques feuilles de verveine citronnée pour une touche pep’s et acidulée ! », conclut-elle.
La recette originale du Hugo Spritz
- Remplissez un verre à vin de glaçons.
- Versez 4 cl de liqueur de fleur de sureau ou de sirop de fleur de sureau (pour une version moins alcoolisée).
- Ajoutez environ 8 feuilles de menthe fraîche.
- Complétez avec du vin pétillant (Prosecco), environ 10 cl, et un top d’eau gazeuse.
- Mélangez les ingrédients à l’aide d’une cuillère.
- Enfin, ajoutez une tête de menthe ainsi qu’un quartier de citron vert pour la décoration (le citron vert peut d’ailleurs être légèrement pressé pour une touche vive et acidulée).
Le coup de cœur de la rédaction
Le Hugo Spritz de La Fontaine Gaillon, justement. Passée par des petits bars de quartier et de grands bars à cocktails comme l’Andy Wahloo ou ceux de grands hôtels comme La Fantaisie, Fanny Pottier s’est emparée du bar de La Fontaine Gaillon avec beaucoup d’expérience et de personnalité. Sur demande, la mixologue prépare un Hugo Spritz traditionnel ou ses différentes versions plus acidulées, voire sans alcool, avec du sirop de fleurs de sureau. Le petit plus de cette dégustation ? Le lieu lui-même : un hôtel particulier iconique au cœur de Paris, une décoration Art déco à couper le souffle et une magnifique terrasse arborée qui fait face au célèbre bassin de Neptune. Cheers!
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