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La petite histoire de la tong, la chaussure star de l’été

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De l'Egypte antique aux plages de Copacabana, il n'y a qu'un pas... de tong. A travers les âges, la sandale minimaliste a conquis sans différence tous les statuts sociaux, s'imposant comme un accessoire aussi pratique que remplaçable, au risque d'en être trop souvent oublié sur la plage.

Les Egyptiens furent les premiers à imaginer environ 4 500 ans avant J-C une espèce de tong.
Les Egyptiens furent les premiers à imaginer environ 4 500 ans avant J-C une espèce de tong. Pasqualino Capobianco

En Belgique, on la surnomme la « slache » ou la « claque ». En Nouvelle-Calédonie, c’est plutôt « claquette » alors que les Québecois parlent de « gougoune ». Ce qui, en bon français, répond au nom de tong, compte autant de dérivés qu’on a d’orteils sur le pied. La « flip flop » (en V.O.) est l’accessoire indispensable de l’été, qu’on l’emploie pour se traîner du salon à la chambre à coucher ou qu’on l’égraine à la plage pour protéger ses pieds de la chaleur du sable. Retour sur la petite histoire de la tong.


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La tong : une histoire millénaire

Les historiens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’origine exacte de cette sandale atypique car des traces de sa présence furent découvertes dans beaucoup des cultures anciennes. Il est néanmoins certain que les Egyptiens furent les premiers à imaginer leur version, environ 4 500 ans avant J.-C. Elle était dotée d’une semelle en feuille de papyrus tressée et une bride en cuir. D’abord utilisée par les classes populaires, elle fit son chemin jusqu’à être reconnue comme « sandale nationale » et devint l’élément stylistique distinctif des pharaons. 

On retrouve néanmoins la tong aux pieds des Grecs, des Romains (dans leur mouture, l’entre-doigt reposait entre le deuxième et le troisième orteil) et de plusieurs peuples d’Asie, dont l’influence fut majeure quant à la propagation du modèle, fabriquée majoritairement en paille de riz ou en tissu. 

Dans cette logique, la version moderne de la tong prend ses racines au Japon où plusieurs types de chaussures ouvertes traditionnelles voient le jour. La plus célèbre d’entre eux est le zori, une sandale typique en paille de riz portée généralement avec des tabi (des chaussettes blanches ou noires avec le gros orteil divisé du reste).

Des zori portés avec des tabi.
Des zori portés avec des tabi. .japankuru.com

Le succès de l’après-guerre

En 1945, le Japon capitule et se voit contrait à trouver des solutions pour relancer son économie rapidement. Le pays utilise alors ses énormes réserves de caoutchouc, saisies en l’Asie du Sud-Est au cours de la Seconde Guerre Mondiale, pour reproduire la plus simple de ses chaussures de façon plus moderne et l’exporter à bon prix vers l’Occident. Les femmes et les enfants américains ont été les premiers profils séduits par les zori arrivant d’Orient, portés dans la douche ou pour trainer.

Le caoutchouc rendant la chaussure résistante à l’eau et au sable, et sa structure la rendant facile à mettre et à enlever, le succès de la tong est grandissant. Son usage se dirige rapidement vers la plage où les surfeurs californiens et australiens l’utilisent pour se déplacer après leurs sessions de surf.

Au Brésil aussi, sur les plages de Rio de Janeiro, la tong connaît un véritable succès à partir des années 50. En 1962, la marque Havaïanas voit le jour. Brevetée dès 1966, elle ne fut longtemps disponible que dans une seule version (semelle blanche et bleue à brides bleues). A l’occasion de la Coupe du Monde de 1998, l’histoire des tongs Havaïanas prend une tournant puisqu’elles se teintent des couleurs du drapeau brésilien. Depuis, on trouve en rayon bien des moutures de la petite sandale…

Havaianas, sans conteste la marque de tongs la plus célèbre au monde.
Havaianas, sans conteste la marque de tongs la plus célèbre au monde. Unsplash

Vers de nouveaux horizons

Depuis leur arrivée aux États-Unis, la conception des tongs est demeurée pratiquement inchangée. Face au défi climatique auxquels le secteur de l’habillement est confronté, elle est logiquement appelée à être repensée car elle cumule les mauvais points. Elle est le plus souvent composée de caoutchouc ou de plastique, deux matériaux difficilement recyclables. Aussi, peu onéreuse, elle devient un accessoire estival facilement « oubliable » : Ocean Sole (entreprise sociale basée au Kenya qui se consacre à la lutte contre la pollution marine) indique que « une grande partie de la pollution qui apparaît sur les plages d’Afrique de l’Est provient de tongs jetées, environ 90 tonnes par an« .

L.P.


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