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Avec ses sept marques (Aragan, Biolane, Densmore Laboratoire, Dermovitamina, Biocyte, Vitavea et Bears with Benefits), le groupe Havea s’est fait une place de choix sur le marché européen des suppléments nutritionnels. Immersion dans le site de production vendéen du leader européen de la santé naturelle.
Tout est allé vite, très vite. Au cours des six dernières années, le groupe français Havea, dont le site de production est basé en Vendée, à Boufféré, sur la nouvelle commune de Montaigu-Vendée, a grandi par opérations de croissance externe. Au fil des acquisitions, il s’est aussi transformé pour intensifier la production.
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Désormais, ce sont 34 millions de boîtes et de flacons qui sortent chaque année de l’usine, soit la plus grande majorité des ventes réalisées par les sept marques du groupe en France, mais aussi en Italie, en Allemagne et en Belgique. Si 400 millions de gélules sont actuellement produites chaque année à Boufféré, le groupe entend porter ce chiffre rapidement à 600 millions d’unités par an.
La santé naturelle en plein essor
Il faut dire que le marché de la « santé naturelle », c’est-à-dire des produits destinés à prévenir plus qu’à guérir les maux, connaît actuellement une importante croissance.
Depuis la crise sanitaire, les ventes de gélules, solutions buvables ou encore de bonbons gélifiés ont en effet connu une forte progression. À titre d’exemple, les ventes de gélules destinées à renforcer l’immunité ont bondi de 40 % en 2021 sous l’effet de la menace du virus du Covid‑19, avant de se replier en 2022.
D’autres compositions aux multiples vertus – pour les cheveux, la peau, les articulations, le sommeil, la santé féminine ou antistress – séduisent aujourd’hui les consommateurs. « Malgré l’inflation, je constate qu’il n’existe aucun marché européen qui réduise sa dépense en santé naturelle », pointe Nicolas Brodetsky, P-DG du groupe depuis 2019.
Pour répondre à un marché porteur et pas encore mature (les 300 millions d’Européens dépensent chaque année 15 milliards d’euros en santé naturelle, contre 80 milliards d’euros dépensés annuellement aux États-Unis), Havea soigne son outil de production. L’usine, qui fonctionne en 3 x 8, totalise 450 salariés.
Pour les compléments alimentaires en gélules, chaque machine a une capacité de production de 100 000 unités par heure. L’usine dispose également, depuis 2015, d’une ligne destinée à la production de capsules molles qui renferment des actifs liquides. Une production qui s’apparente à de la pâtisserie, tant « certaines actions se font à des températures précises », explique David dos Santos, directeur industriel du site.
Cette machine délivre chaque année 120 millions d’unités de capsules gélatine. À cela s’ajoutent, pour les produits d’hygiène et de soins (notamment de la marque Biolane), cinq lignes de remplissage de flacons contenant entre 30 et 750 ml. Les emballages, qui arrivent par camions, sont remplis et étiquetés sur place.
Seuls quelques rares produits des sept marques du groupe ne sont pas conçus sur le site, c’est le cas des couches pour bébé Biolane, mais également des gummies, ces bonbons gélifiés aux multiples vertus dont les jeunes actifs raffolent. Après avoir acquis l’entreprise allemande Bears with Benefits en 2022, Havea est aujourd’hui en cours d’intégration.
Gummies : le grand projet
Principalement consommés par des trentenaires au pouvoir d’achat élevé, les gummies connaissent actuellement un très fort engouement de la part des Européens. En une année, Bears with Benefits a ainsi doublé son chiffre d’affaires, qui devrait atteindre 30 millions d’euros à la fin de l’année.
Pour maîtriser la production des précieux oursons, les équipes du laboratoire planchent sur de nouvelles compositions en conservant les atouts qui ont fait la renommée de la marque : des bonbons aux arômes naturels, sans sucre et vegan. Une ligne de production, longue de 25 mètres, devrait voir le jour en 2024 sur le site de Boufféré.
Pour ce faire, il faudra composer avec les bâtiments existants en redéfinissant l’espace dédié au stockage. Un investissement de 5 millions d’euros qui permettra au groupe de produire chaque année 4 millions de boîtes de gummies à destination du marché français et européen.
D’autres aménagements devraient suivre, pour permettre notamment de doubler la capacité de conditionnement en sachets. Le groupe investit 2 % de son chiffre d’affaires en recherche et développement et se donne pour ambition de livrer 20 % d’innovations par an.
Objectif 2024 : 500 millions de CA
C’est en 1999 que le site de MontaiguVendée a été construit par le groupe Ponroy, année où l’entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de compléments alimentaires s’est emparée de Biolane, fabricant de produits de soins à destination des bébés.
En 2017, le groupe marque un tournant stratégique avec l’entrée au capital du fonds 3i. Les acquisitions se multiplient et le chiffre d’affaires s’envole (215 millions d’euros à fin 2021, contre 100 millions quatre ans auparavant).
Le fonds 3i cède ensuite la place à BC Partners et les acquisitions se poursuivent. « Nous réalisons une ou deux acquisitions nouvelles par an.Nous nous positionnons sur des acquisitions transformantes, capables d’accélérer le développement du groupe, et achetons desinnovations que nous mettrions trop de temps à maîtriser », indique Nicolas Brodetsky. Fort de ses sept marques, Havea termine l’année avec un chiffre d’affaires de 290 millions d’euros, contre 234 millions un an auparavant. Pour l’année à venir, l’objectif est d’atteindre 500 millions d’euros, voire le milliard « en cas d’acquisition majeure ».
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