Horlogerie
The Good Life a sélectionné 4 expositions à découvrir cet été dans toute la France.
Témoin de l’évolution des modes, médium de questionnements sociopolitiques ou révélateur de la fascination de Gregory Crewdson pour un monde figé, la photographie invite à poser un autre regard sur le monde qui nous entoure, entre réel et virtuel. Voici quatre expositions photos à voir sur la route des vacances.
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Gregory Crewdson à cœur ouvert
Voilà bientôt trente ans que Gregory Crewdson met en scène des paysages habités qui effilochent le rêve américain. À Arles, l’artiste reprend sa trilogie semi‑autobiographique. La série Cathedral of the Pine appelle à méditer en pleine forêt, dans un microcosme coupé du monde, tandis que Morningside Home for Women nous laisse aussi inquiets que la femme debout devant le centre d’accueil, valise au sol. Difficile de savoir si le taxi qui s’éloigne signale la fin ou le début d’un calvaire.
À La Mécanique générale, on contemple la beauté d’une tragédie où tout semble joué d’avance. Redemption Center, tirée de la série An Eclipse of Moths, en est peut-être l’expression la plus déchirante : immobile, on traverse l’image pour cheminer avec le personnage, torse nu, de trois quarts. Autour de lui, quelques chariots de supermarché vides, fouettés par des journaux portés par le vent. Au centre, un lampadaire défectueux, éteint. Quelques voitures anciennes garées çà et là et deux personnages, au loin…
L’homme reste tourné vers une flaque d’eau, près du centre de rédemption désaffecté. La série Fireflies (1996), longtemps cachée par l’artiste et dévoilée à Arles, révèle sa fascination pour un monde figé en plein vol, comme capturé par un entomologiste. L’art de Crewdson, c’est un peu ça : des vies épinglées et rangées dans les tiroirs d’un musée d’histoire naturelle poussiéreux, que l’on ouvre avec autant de nostalgie que d’effroi.
> Gregory Crewdson, La Mécanique générale, Les Rencontres d’Arles, jusqu’au 24 septembre. Rencontres-arles.com
Trésors photographiques
La collection Pinault célèbre ses plus belles photographies du XIXe siècle, dont les travaux d’Edward Steichen, Berenice Abbott, Diane Arbus, Irving Penn, et Helmut Newton. Bien que les images aient été créées pour des magazines, les visiteurs sont invités à les considérer hors de leur contexte éditorial pour les aborder comme des œuvres à part entière. L’exposition photos permet aussi d’explorer l’évolution des modes, mises en scène par les grands talents du moment.
> Chronorama, Photographic Treasures of the 20th Century, Palazzo Grassi, jusqu’au 7 janvier. Pinaultcollection.com
Politique argentique
Dès la fin des années 60, en Autriche, Valie Export décortique le rôle des femmes à travers un filtre féministe, révélant les structures patriarcales d’une société encore fortement marquée par l’idéologie nazie. Utilisée comme archive, expérimentation ou œuvre à part entière, la photographie de Valie Export joue un rôle majeur dans les questionnements sociopolitiques de l’artiste. À l’image de ses contemporains de l’actionnisme viennois Hermann Nitsch et Günter Brus, elle s’inflige, notamment, des souffrances corporelles destinées à dénoncer le conformisme d’après-guerre.
> Valie Export, Albertina, jusqu’au 1er octobre. Albertina.at
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Le No Logo de Mous Lamrabat
Le photographe détourne les codes du luxe en les combinant avec des objets traditionnels marocains. Les univers colorés, tendance surréaliste, puisent leurs références dans la culture populaire et le monde des marques pour s’amuser de nos travers. Les boucles d’oreilles McDonald du portrait saturé de Mashallah With Extra Cheese et les gants de clown siglés Louis Vuitton de Louis The Clown vous souhaitent la bienvenue au « Mousganista ». Une exposition photos à découvrir cet été.
> Mous Lamrabat, galerie Le Château d’eau, jusqu’au 27 août. Chateaudeau.toulouse.fr
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