Essai : Range Rover L460, Un classique réinventé

Par Olivier Reneau, le 2 novembre 2022

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Le constructeur Land Rover a lancé au printemps 2022 une nouvelle version du porte-étendard de la gamme Range Rover. Un modèle baptisé L460 qui entend bien s’aligner sur l’offre d’une concurrence accrue, et garder son leadership dans le cercle très fermé des SUV de prestige.

Range Rover, du classique au SUV

Se retrouver pour la première fois au volant d’un monstre sacré de l’automobile a toujours quelque chose d’excitant. Le Range Rover L460 est le cinquième modèle d’une lignée qui affiche plus d’un demi-siècle de carrière, et désormais le fleuron d’une marque à part entière au sein de Land Rover.

Certains préfèrent ainsi parler du Classique, comme fut surnommé le premier modèle en 1970. Toutefois, si le Range originel affichait déjà une belle prestance, le L460 a sacrément déplacé le curseur : 60 cm de plus en longueur, plus de 20 cm en largeur, 10 cm en hauteur et près de 700 kg à la balance. La faute sans doute à l’époque qui d’une manière générale a fait gonfler les autos en brandissant des questions sécuritaires – il est toujours surprenant d’observer l’évolution des modèles à la vie longue, Golf ou Mini pour ne citer que les deux plus iconiques – mais pas que !

Pour mémoire, l’auto était à ses débuts le plus luxueux des véhicules tout-terrain, incontestablement une référence pour la typologie à venir des SUV. Depuis quelques années la concurrence est devenue sévère, avec l’arrivée de marques premium dans la cour, et plus récemment l’entrée en jeu des constructeurs Bentley, Aston Martin et Rolls Royce, pour rester dans un périmètre très britannique. Alors forcément, la notion de luxe a d’un seul coup changé de paradigme, faisant muter la perception de ce que doit être aujourd’hui un SUV haut de gamme : multiplication des options, renforcement du confort, augmentation de la puissance… et opulence assumée.

Ce que le L460 confirme parfaitement. Pour autant, le modèle a un bel avantage que n’ont pas toujours les autres : sa silhouette extrêmement fluide et épurée… qui s’inscrit dans la droite lignée du style que Gerry McGovern, le designer de la marque, a posé avec le Velar. Le haillon arrière est presqu’un exemple de pureté avec ses optiques de phare totalement intégrés qui lui donnent une allure des plus futuristes.

L460, pas un véhicule urbain mais une auto de plein air

Mais jugeons plutôt sur la route ce que vaut ce L460. En ville, la position est évidemment très haute, quasi celle d’un van. Mais dans les rues, on prend finalement assez vite la mesure de l’encombrement et le Range 5.0 s’avère un joli monstre de souplesse dans un trafic urbain fluide, sans pour autant nier que la consommation moyenne peut vite atteindre des sommets (50 l/100 km dans le cas de notre version V8 – 530 ch) quand les embouteillages mettent les nerfs à rude épreuve.

Le moment du stationnement dans un parking souterrain – évidemment, on ne laisse pas une auto de 156000 € en pleine rue au risque d’en modifier le design – peut aussi générer un certain stress. Heureusement, Range Rover a prévu une option permettant d’abaisser la garde au sol, et donc ramener la hauteur à 1,80 m. Ensuite, il faudra bien choisir sa place au risque de se retrouver dans l’incapacité de sortir par sa portière. Évidemment, avec un peu de souplesse, on arrivera toujours à se glisser vers celles arrières ou bien du passager avant…

Ravalons notre cynisme et soyons un peu plus sérieux : Oui, le L460 n’est assurément pas un véhicule urbain, même si le modèle est très souvent croisé dans les beaux quartiers de la capitale. Il faut à cette auto du plein air, de l’espace et de la route pour qu’elle soit pleinement à son aise et vous apporte le plein de satisfaction.

Sur autoroute, le Range semble flotter au-dessus de l’asphalte dans un silence qui ravit les passagers. On passera sur le déploiement d’options, de finitions, de détails… qui donnent la sensation de voguer dans un salon mobile. Sur route secondaire, la conduite semble un jeu d’enfant et ne se soucie guère des mauvaises conditions de la chaussée, tout comme de la moindre ornière sur un chemin de terre.

Les néo-ruraux responsables vont pour le moment devoir se contenter d’un modèle hybride rechargeable (113 km en mode électrique) avant qu’une version 100% électrique ne fasse son apparition vers… 2026 si l’on en croit les annonces officieuses.

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