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À Rome, les cabinets d’architecture LAN, SCAPE et SNA réaliseront en 2025 un bâtiment multifonctionnel et un espace public dans le complexe dessiné par Zaha Hadid, après avoir remporté le concours international d’idées GRANDE MAXXI. Les curieux peuvent déjà observer le projet exposé au Maxxi jusqu’au 2 avril 2023. The Good Life a rencontré Umberto Napolitano, l’un des deux fondateurs de LAN.
Un parc où se détendre par une journée ensoleillée, un jardin sur le toit d’où admirer les collines romaines, des archives, des laboratoires créatifs ouverts au public… et plus encore. Le MAXXI, célèbre complexe dessiné par Zaha Hadid et installé à Rome depuis 2010, se prépare à accueillir en 2025 un nouveau bâtiment multi-fonctionnel de 3500 mètres carrés et un espace public, conçus par Local Architecture Network (LAN), SCAPE et SNA, l’équipe qui a remporté le concours international d’idées GRANDE MAXXI. Umberto Napolitano, architecte italien basé à Paris et cofondateur du cabinet d’architecture LAN, est revenu pour The Good Life sur la genèse du projet et son futur développement.
The Good Life: Comment est né ce projet ?
Umberto Napolitano : Il s’agit de notre tout premier projet en Italie. L’idée de participer au concours est née lors d’une discussion au milieu… d’un séjour au ski ! Au début, je n’étais pas convaincu à cause des obstacles à la réalisation des projets qu’on rencontre souvent en Italie. Puis nous avons accepté de travailler au projet pour nous amuser, à la légère. Et ça nous a permis peut-être de présenter une proposition plus libre et de gagner.
TGL: Quand cet espace verra-t-il le jour ?
U.N : Une année de design nous attend. L’idée est de le réaliser en 2025. Les travaux coûteront entre 15 ou 20 millions d’euros, environ.
TGL: Pouvez-vous nous expliquer le projet en détail ?
U.N. : Il y aura un bâtiment de style classique, dans la lignée de l’église de Santa Croce al Flaminio, et multi-fonctionnel. Il accueillera en fait de nouveaux dépôts intelligents et se visitant pour les œuvres de la collection du musée, un centre de restauration du contemporain, un pôle de recherche et de formation. Au dernier étage du bâtiment surgira un jardin sur le toit proche de cette idée de horto conclusus. C’est-à-dire un jardin hybride clos, à l’abri du froid mais ouvert en été, et en même temps panoramique, avec une vue sur les collines romaines environnantes. A l’extérieur, l’espace accueillera un parc ouvert au public.
TGL: La composante végétale est très présente dans ce projet. Quel rôle joue l’attention à la soutenabilité écologique dans l’architecture contemporaine?
U.N. : Au cours du XXème siècle, la ville est devenue un élément abstrait qui peut naître n’importe où, même au milieu du désert. Aujourd’hui tous les acteurs impliqués dans la refonte des espaces urbains, de la politique à la culture, sont sensibles à la nécessité de végétaliser les villes. L’idée de ramener l’urbain à un équilibre entre les ressources naturelles du lieu et le bâtiments a retrouvé sa place. Cet équilibre est donné par un compromis entre ce qui se construit et ce qui ne se construit pas.
TGL : Et dans le cas de ce projet ?
U.N. : Le MAXXI se trouve dans un quartier plein de bâtiments mais peu vivant. L’idée est de trouver un équilibre entre soutenabilité et fonction, en donnant au quartier un espace ouvert au public et qui lutte contre le réchauffement climatique, puisque le parc et le jardin sur le toit protègeront la zone de l’exposition à la chaleur en créant un micro-climat.
TGL : Comment l’espace conçu s’intègre-t-il dans le complexe dessiné par Zaha Hadid ?
U.N. : Au début, c’était impressionnant de se confronter avec un tel monument et une telle architecte. Mais finalement, je pense que notre projet instaure un dialogue avec celui de Hadid et qu’il va dans la même direction : celle de résoudre une question urbaine, la problématique d’un quartier découpé.
TGL : C’est-à-dire ?
U.N. : Le MAXXI a été conçu comme un fil conducteur de béton qui cherche à unir deux zones déconnectées entre elles, celle du Forum Italique et celle de l’Auditorium Parco della Musica. Nous avons poursuivi la même logique, en imaginant cet espace comme la rotule du quartier. Sans oublier l’innovation. Le béton de la place devant le bâtiment sera remplacé par de la terre végétal fin de créer un microclimat et de résoudre l’un des problèmes du projet initial : l’exposition à la chaleur.
TGL : Quels sont vos autres projets et actualités du moment ?
U.N. : Il y a différents projets en cours, y compris la reconversion de la tour Rive de Seine à Paris, un immeuble des années 70 qui va devenir une superstructure végétalisée de 35 000 mètres carrés.
Propos recueillis par L.P
LAN (LOCAL ARCHITECTURE NETWORK)
L’exposition au MAXXI , 4a rue Guido Reni, 00196 Rome, Italie
Du mardi au dimanche 11 – 19, entrée libre
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