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5 bistrots à découvrir d’urgence à Paris

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En cuisine, le bistrot parisien n’a jamais dit son dernier mot. Entre institutions ressuscitées et repaires de chefs surdoués, la capitale vibre à nouveau au rythme du comptoir, des plats canailles et des vins bien sentis. Voici cinq adresses dans l’air du temps, à découvrir d’urgence, loin des clichés et des nappes à carreaux.

À Paris, le bistrot revient, mais pas comme on l’attend. Fini les assiettes figées et les relents de nostalgie : la jeune génération s’empare du genre avec audace et liberté. Au menu ? Des ris de veau croustillants, des sardines à l’huile twistées au feu, ou encore une blanquette de joue de lotte. Derrière les fourneaux : des profils affûtés – ex-étoilés ou autodidactes brillants – qui préfèrent les jus courts aux sauces pesantes, les produits sourcés à la frime et le naturel aux maniérismes. Et à boire ? Des vins vivants, des bulles alsaciennes, des quilles du Jura ou d’ailleurs, souvent servies par des sommeliers qui tutoient tout le monde. Ambiance électrique, déco brute ou chinée, carte ramassée et furieusement de saison : le bistrot de 2025 a la gouaille légère, l’élégance affûtée et la gourmandise chevillée au zinc. Voici 5 d’entre eux, promis à devenir des classiques.


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Notre top 5 des bistrots à Paris

L’Auberge des Crus : le plus tradi’

Dans le 16e arrondissement, à la croisée des rues Bosio et Pierre Guérin, L’Auberge des Crus fait souffler un vent de campagne sur Paris. À la tête de ce décor de roman rustique, Charles Laborde orchestre un retour à la cuisine française dans ce qu’elle a de plus réjouissant : beurre, crème, braisage lent et vins à la pelle. Derrière une cheminée qui crépite, entre un bar des années 40 et des banquettes d’église bourguignonne, le chef Dani Lin ressuscite les classiques : œufs en meurette, os à moelle, escargots sauvages et poireaux vinaigrette en entrée, suivis d’une andouillette de fraise de veau, d’une épaule d’agneau mitonnée douze heures ou d’un coq au vin généreux comme un dimanche en famille. Les desserts font dans le grand art (mille-feuille, mousse au chocolat, crème brûlée), pendant qu’en cave s’alignent quelque 400 crus méticuleusement sourcés. Une auberge à l’ancienne, pensée pour les appétits modernes : raffinée mais pas snob, chaleureuse sans folklore.

13 Rue Bosio, 75016 Paris. Réservations.

L’Auberge des Crus reprend les classiques de la gastronomies françaises avec avec brio.
L’Auberge des Crus reprend les classiques de la gastronomies françaises avec avec brio.

Le Beaucé : le meilleur rapport qualité-prix

À deux pas des Grands Boulevards, derrière une devanture vermillon qui ne cherche pas à faire semblant, Le Beaucé remet les abats au centre de l’assiette et la gouaille au cœur du service. Ce bistrot de poche mené tambour battant par Marius Benard – formé chez Rodolphe Paquin et passé par les grandes maisons du genre – revendique haut et fort une cuisine sans chichis, sincère, généreuse, mais diablement précise. Cervelle de veau pochée au beurre citronné, œufs mayo comme à la parade, osso buco de veau fermier ou tartare de bar à la coriandre : chaque plat est une déclaration d’amour au produit, travaillé à la saison, selon l’arrivage, avec une attention quasi-maniaque aux fournisseurs. Vins nature, jolies quilles du Jura ou Vouvray canaille sélectionnées en direct : ici, on picole propre et on trinque fort. Au Beaucé, l’ambiance est brute, le comptoir animé, et l’ardoise évolutive comme une partition de jazz. Pas étonnant que l’adresse soit vite devenue culte.

43 Rue Richer, 75009 Paris. Réservations.

Ici, pas de nappes mais des serviettes à carreaux !
Ici, pas de nappes mais des serviettes à carreaux !

Le Diplomate : le plus hybride

Dans le 17e arrondissement, entre l’élégance du parc Monceau et l’agitation de la place des Ternes, Le Diplomate s’impose comme une adresse qu’on aimerait garder secrète. Ni tout à fait bistrot, ni tout à fait gastro, ce refuge à Paris pensé par Sébastien Porte — restaurateur de la quatrième génération — mêle héritage familial et audace contemporaine. Dans un décor d’Orient-Express à la française, le chef Florian Breurec déroule une partition où cohabitent classiques revisités et escapades d’auteur : chou farci de maman Marinette, boudin noir de Christian Parra sur Tatin d’oignons, turbot au sureau ou osso buco culte. Mention spéciale aux accompagnements à la cuillère (gratin dauphinois ou aligot, le dilemme est réel), aux sauces maison ciselées, et aux desserts qui flirtent avec la nostalgie pure – crème renversée, Paris-Brest, ou chou craquelin tonka-chocolat blanc. En cave, pas de dogme, mais une sélection pointue et libre, parfois nature, toujours juste. Une table incarnée, hospitalière, qui allie rigueur et tendresse — comme un dîner chez des amis très doués.

110 Bd de Courcelles, 75017 Paris. Réservations.

Dans son décor qui flirte avec le pub anglais, le Diplomate est un bistrot qui célèbre l’Art déco.
Dans son décor qui flirte avec le pub anglais, le Diplomate est un bistrot qui célèbre l’Art déco.

Aux Lyonnais : le plus bouchon

C’est un monument du bistrot à la lyonnaise qui change de mains sans changer d’âme à Paris. Vingt-cinq ans après avoir redonné ses lettres de noblesse à Aux Lyonnais, Alain Ducasse passe le relais à la famille Dumant — gardienne passionnée des institutions parisiennes à nappe blanche et plats bien troussés. Fidèle à son histoire débutée en 1890 (ancien dépôt de charbon devenu bouchon pur jus dès 1945), l’adresse de la rue Saint-Marc continue de célébrer la grande cuisine canaille : œuf cocotte au lard paysan, quenelle de brochet aux écrevisses, foie de veau au sautoir, fricassée de volaille à la crème, sans oublier les douceurs signées Rolande ou les clins d’œil aux grands maîtres (le petit pot de thé au jasmin d’Alain Chapel). La cheffe Victoria Boller reste aux commandes des fourneaux, le cousin Kevin Marengo à la manœuvre en salle, et Alain Ducasse garde un œil sur cette maison à laquelle il tient tant. Avec leur sens du lieu et du produit juste, les Dumant promettent de faire vivre, sans la trahir, cette adresse emblématique où l’esprit lyonnais du bistrot a trouvé à Paris sa meilleure ambassade.

32 Rue Saint-Marc, 75002 Paris. Réservations.

Aux Lyonnais est un bouchon réputé depuis les années 1950 repris en 2002 par Alain Ducasse.
Aux Lyonnais est un bouchon réputé depuis les années 1950 repris en 2002 par Alain Ducasse. The Travel Buds

Gilou Paris : le plus bistrot confidentiel

Planqué derrière les arbres du parc et les ruelles paisibles du 19e, Gilou a tout du secret bien gardé que les habitués préfèrent taire. Dans cette ancienne boucherie transformée avec tact, Dan Humphris (ex-Jeanne Aimée) et le chef britanno-parisien Chris Woolard font revivre l’esprit bistrot avec douceur et sans folklore. Entre poutres apparentes, frises céramiques 70s et zinc qui patine au soleil, on découvre surtout, à l’étage, une terrasse insoupçonnée : calme, verte, parfaite pour refaire le monde en paix. À table, c’est la simplicité qui séduit : palet d’agneau pané et mayo aux câpres, sébaste rôti sur purée huile d’olive, tagliolini aux girolles, glace au lait et cerises confites… Une cuisine directe, vivante, lisible, qui se conjugue avec des vins nature bien castés (Pierre Weber, Chauvet, Bouillet…). Gilou, c’est le bistrot sans pose, sans prétention, mais avec cette chose rare : l’âme du quartier.

9 Rue du Tunnel, 75019 Paris. Réservations.

Niché dans une ancienne boucherie réhabilitée, ce bistrot sur deux niveaux est l’œuvre de l’ ancien épicier Dan Humphris (ex-Jeanne Aimée) et du britanno-chef Chris Woolard.
Niché dans une ancienne boucherie réhabilitée, ce bistrot sur deux niveaux est l’œuvre de l’ ancien épicier Dan Humphris (ex-Jeanne Aimée) et du britanno-chef Chris Woolard.
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