Expositions
The Good Culture
Du Guggenheim Bilbao au Mucem à Marseille, quatre expositions d'art contemporain à visiter en France et en Espagne.
Des cartoons menaçants de Yoshitomo Nara aux formes hybrides d’intelligence de Pierre Huyghe, on échappe un temps aux JO pour célébrer l’inquiétante étrangeté du monde sous toutes ses formes. Zoom sur quatre expositions d’art contemporain.
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1 – No Future
Les personnages de Yoshitomo Nara, avec leur visage angélique et leur silhouette cartoonesque, peuvent sembler inoffensifs… Mais ne vous méprenez pas : leur regard perçant cache de la tristesse, rumine des idées noires, fomente des rébellions et, qui sait, élabore peut-être quelque plan machiavélique. Ici, une enfant tient une arme blanche.
Là, devant Dans la flaque la plus profonde II (1995), on se demande ce qui a bien pu blesser cette petite fille au crâne bandé ; à moins qu’elle n’ait provoqué une altercation… La juxtaposition entre l’innocence présumée des figures infantiles et leur attitude effrontée laisse présager le pire, que le Guggenheim Bilbao a décidé de célébrer.
Nara a grandi au Japon dans les années 60 et s’imprègne de culture américaine qu’il absorbe en écoutant la station de radio militaire Far East Network. Très tôt, son travail mêle traditions asiatiques et occidentales, à la croisée des chemins entre le manga kawaï (mignon) et l’humour noir aux accents punk.
À Bilbao, on suit la carrière de Nara, de ses débuts au Japon, dans les années 80, au développement de travaux influencés par l’artiste Takeshi Motai, s’arrêtant sur les années décisives à Düsseldorf, alors qu’il étudie l’expressionnisme allemand à l’académie des beaux-arts (tout s’explique).
Les années 2000 figent les œuvres emblématiques qui ont fait la renommée de l’artiste. Devenus des icônes indépendantes, les personnages apparaissent sur des produits dérivés, (re)posant la question du pop art et de la valeur économique et intellectuelle d’une œuvre d’art.
Yoshitomo Nara, Guggenheim Bilbao, du 28 juin au 3 novembre. guggenheim-bilbao.eus
2 – Abstraction fluide
La Fondation Louis Vuitton passe en revue la carrière d’Ellsworth Kelly (1949-2015), un électron libre et visionnaire passionné par la relation entre la forme, la couleur, la ligne et l’espace. On s’arrête devant Tableau vert (1952), le premier monochrome réalisé en France, et l’immense Yellow Curve (1990). L’Auditorium de la Fondation abrite la dernière commande réalisée par l’artiste de son vivant. L’une des expositions d’art contemporain à faire cet été.
Ellsworth Kelly. Formes et couleurs…, Fondation Vuitton, jusqu’au 9 septembre. fondationlouisvuitton.fr
3 – IA, es-tu là ?
De l’homme à la machine, il n’y a qu’un pas, que Pierre Huyghe franchit dans une atmosphère d’autant plus inquiétante qu’elle semble plausible. Dans une semi-pénombre, on découvre les déambulations absurdes d’une figure humaine sans conscience ni visage. Plus loin, un squelette devient le théâtre d’un rituel étrange mené par un bras robotique. Une vision de l’humanité disséquée, que l’on espère dystopique plutôt que prémonitoire.
Pierre Huyghe. Liminal, Punta della Dogana, jusqu’au 24 novembre. pinaultcollection.com
4 – Tiercé gagnant
La cité phocéenne explore la relation entre l’art et le sport avec plus de 350 œuvres étalées dans trois institutions phares de la région. Le Frac Sud célèbre le culte de la performance, le MAC s’attarde sur la peinture comme véhicule d’un message critique et le Mucem décortique le pouvoir des symboles sportifs et révèle comment ils contribuent à la naissance de mythologies. L’une des expositions d’art contemporain à faire cet été.
Des exploits, des chefs-d’œuvre, Frac Sud, Mucem et MAC, jusqu’au 22 décembre. fracsud.org
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