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N’hésitant pas à s’approprier les codes du luxe, une nouvelle garde de créateurs de bijoux pour homme s’amuse à brouiller les lignes entre les styles féminins et masculins. Découverte.
Aujourd’hui, les bijoux sont des pièces de collection à part entière. The Good Life a déniché 12 bijouteries naviguant entre la sobriété et l’élégance. Un cadeau idéal à poser sous le sapin.
1. L’architecte Ad Antic
Fondé par des copains, et proposant un bracelet ajustable en 3 tailles baptisé The Counter, Ad Antic se veut concepteur de produit et non bijoutier. L’inspiration, ici, est à chercher du côté des grosses cylindrées telles que Porsche, Alfa Romeo ou Jeep, puisque la partie plate du jonc s’orne d’un tachymètre.
Le designer, Jinsop Lee, a ainsi voulu rendre hommage à sa passion pour les voitures. Le processus de fabrication des bracelets joncs fait appel aux mêmes matériaux et techniques que ceux utilisés dans l’horlogerie, et le tout est fabriqué à Séoul.
2. L’artisanal Anchor & Crew
L’atelier britannique artisanal crée à la main des modèles masculins, dont des bracelets de corde ou de cuir. Les matériaux éthiques, sourcés ou recyclés, sont traçables en toute transparence, et la corde, certifiée de qualité marine, est la même que celle utilisée par la Royal Navy. Tout est réalisé en interne, depuis la conception jusqu’à la fabrication, d’excellente qualité, ce qui explique – c’est rare dans ce secteur – que les bijoux soient garantis un an. Best-seller : le bracelet Skinny, mais on peut s’aventurer dans la nouvelle collection, où s’ajoutent des éléments en coquille de noix de coco, agate naturelle, jaspe impérial et dumortiérite (une pierre bleue).
3. La sophistiqué Alice Waese
Cette Canadienne travaille à New York. Peintre, elle dessine et réalise des pièces d’excellente facture, dont la finesse d’exécution et la poésie forment des sculptures miniatures.
En matériaux recyclés et éthiques, pierres sourcées ou récupérées sur des bijoux anciens, ses bagues doubles pavées de diamants et rehaussées d’un saphir ou d’une émeraude sont portables par le plus grand nombre.
4. La référence Miansai
Sous la direction artistique du fondateur, Michael Saiger, qui a créé ce label, en 2008, la collection pour homme est entièrement dessinée, conçue et fabriquée en interne. Installée à Miami, la marque fait partie des références internationales, avec une présence dans 36 pays et 40 états américains. Si vous passez par New York, jetez un œil à sa splendide boutique de SoHo… vous y trouverez sans doute votre bonheur.
5. L’artistique Carré Y
La série Emily in Paris en est farcie ! Les Arts décoratifs à Paris et le V & A à Londres le référencent dans leurs boutiques muséales.
Des distributeurs japonais viennent de lui signer un contrat pour 30 points de vente. Yacine Challal décoiffe, avec sa fameuse oreillette transposée en accroche de charme (à l’oreille), et la collection La Moula bourrée d’humour (en argot ce nom signifie la drogue, mais aussi l’argent de la drogue). À venir Trash & Glory, qui s’annonce carrément punk.
6. L’avant-gardiste Tant d’Avenir
On prédit un grand avenir à Quentin Pontonnier. Ce Parisien, né en 1993, est diplômé de l’école Boulle en bijouterie‑joaillerie. Aujourd’hui, sa boutique‑atelier de 90 m², à Paris, sort de petites merveilles rock ou rap, et des pièces en demi‑mesure. « Je suis skateur et mes parents me laissaient pratiquer sans contrainte dans Paris. Aussi, je m’inspire aujourd’hui de l’architecture, des lignes haussmanniennes et des références antiques, Art déco ou rétrofuturistes
de la capitale. » Architecturées comme de minuscules cathédrales en métal précieux, ses bagues épaisses, Oculus ou Colonne cassée, ou sa chevalière Roi‑Soleil, façonnées à la main, sont intemporelles et très désirables.
7. L’industriel Le Gramme
Pionnier du bijou masculin en France, Le Gramme, fondé par Erwan Le Louër, designer et industriel de formation (38 ans), s’est fait connaître avec son bracelet nommé par son poids, en grammes bien sûr, proposé en acier, argent, or, céramique, avec ou sans diamants.
La collection comprend aussi des bagues au design épuré. Erwan se réjouit d’un marché grandissant : « Depuis une dizaine d’années, les hommes s’affranchissent des codes et se souviennent qu’ils ont toujours porté, à travers l’histoire, des bijoux avec panache. En revanche, je ne crois pas au bijou non genré. Je pense au contraire qu’il faut affirmer positivement son appartenance par un design et une esthétique traduits spécifiquement : 40 % de notre clientèle est masculine et s’offre, en majorité, des bracelets, type jonc. Nous exportons à 70 % dans une quinzaine de pays.
8. Le robuste Studebaker Metals
Avec son atelier traditionnel de métallurgie, à Pittsburg, cette marque familiale de bijoux très masculins façonne, à la main, chacune de ses pièces avec des outils séculaires.
Plutôt brute – surtout pas polie pour en conserver l’esprit artisanal –, chaque pièce en laiton, argent ou cuivre est estampillée du blason maison aux marteaux entrecroisés, dont le Hook Bracelet avec son crochet, l’un de nos chouchous – à prix d’ange, qui plus est.
9. Le séduisant Yannis Sergakis
Un premier bijou ? Ce sera le bracelet Charnières Sigma, un cordon de soie que vous pouvez personnaliser en ajoutant des ornements en or ou en argent sertis de diamants : le contraste séduisant entre un lien et une pierre précieuse !
Dans la collection, notons aussi les chaînes d’or à médaillon stylisé.Le créateur athénien, qui descend d’une famille de diamantaires, s’appuie sur les meilleurs gemmologues. Dans son atelier, il n’aime travailler que l’or et les diamants… qui sont éternels, comme chacun sait.
10. Le rebel Mad Lords
Caroline et Serge Muller ont délaissé la finance suisse pour les bijoux anticonformistes. Leur boutique parisienne en 2 parties (dont une cachée dans la cour de l’immeuble) condense leurs coups de cœur pour des créateurs français
et étrangers, dont Sevan Bicakci, Jacquie Aiche ou Fanny Blanchelande, dont les propositions effacent les frontières entre masculin et féminin.
« Le bijou ne doit pas être genré, il doit aller à un dandy qui exprime sa liberté esthétique », professe Serge Muller, qui vise une extension à Deauville, puis à Saint-Barth, pour séduire la clientèle américaine. « On n’achète plus pour une grande occasion, mais pour une consommation courante et intime. Parmi nos clients, les communautés sont très diverses. »
> 316, rue Saint-Honoré, Paris 1er. Madlords.com
11. Le vintage ICYMI
À 34 ans, juriste et gemmologue, Tiphaine Brajeux, qui a fait ses classes à Drouot et chez Christie’s, puis auprès d’un marchand de bijoux anciens d’exception, est aussi experte en bijou vintage. Née en 2016, sa marque ICYMI vend en ligne de superbes pièces anciennes, parfois signées Cartier ou Boucheron… au prix d’un soulier de luxe. La cassette contient chevalières, gourmettes au maillon allégé, chaînes, alliances à superposer.`
« La vente de bijoux en ligne n’était pas du tout développée et le non-genré, c’est ma génération », confie Tiphaine, qui fait travailler un atelier de la place Vendôme, pour transformer, à la demande, une épingle à cravate antique qui vous a tapé dans l’œil en un clou d’oreille ou une broche.
> Icymi.fr
12. Le séduisant White Bird
Stéphanie Roger a ouvert White Bird en 2010 – 3 boutiques parisiennes et un site de commerce en ligne aujourd’hui –, et y rassemble des créateurs de bijoux pour une clientèle féminine.
« Désormais, filles et garçons font cassette commune, donc nous mettons tous les bijoux à la taille. Parmi nos créateurs, Karen Liberman plaît aux hommes pour ses bagues serties de pièces de monnaie. Depuis peu, nous proposons une collection inspirée du tee‑shirt blanc personnalisable, mais en version joaillerie, avec bagues, chaînes, bracelets ajustables.» L’an prochain, les modèles unisexes, signés de créateurs, formeront un ensemble dédié aux hommes.
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