Horlogerie
De l’épopée du vestiaire masculin aux vêtements flottant dans l’espace comme des corps aériens, en passant par un étrange bestiaire sur les plages de La Haye ou des fictions architecturales miniatures, mode et design jouent avec les codes artistiques.
Au printemps, tour du monde en 5 expos mode et design.
Textiles en folie, New York. Des robes, des tuniques et des chemises rembourrées, flottant dans l’espace comme des corps sculpturaux… Blue Days (1996), de Louise Bourgeois, est l’une des œuvres marquantes de l’exposition Garmenting. Costume as Contemporary Art, qui explore les différents modes d’utilisation du vêtement dans l’art contemporain. Fabriquer ou modifier des habits pour en faire des sculptures, les intégrer dans des installations, les construire et les déconstruire… les pratiques sont infinies, ouvrant sur des questionnements sur le genre, la classe ou la race. L’exposition réunit des œuvres de 35 artistes. On y retrouve les gentils monstres en textile recyclé et coloré de la Canadienne Lexy Ho‑Tai, dans lesquels le public peut se lover ou les créatures opulentes et scintillantes du Mexicain Raúl de Nieves, utilisées pour des performances queer. Garmenting. Costume as Contemporary Art, MAD, jusqu’au 14 août. madmuseum.org
Elbaz for ever, Paris. L’an dernier, après avoir été à la tête de Saint Laurent Rive Gauche, puis de Lanvin, Alber Elbaz a créé sa propre maison de prêt‑à‑porter féminin : AZ Factory. Peu après la présentation de sa première collection, il décède des suites du Covid‑19 le 24 avril 2021. Un défilé hommage a eu lieu le 25 octobre dernier, qui réunissait 46 créateurs invités à présenter une silhouette inspirée par son personnage ou par son œuvre. De Dries Van Noten à Nicolas Ghesquière, de Raf Simons à Giorgio Armani, l’ensemble de la profession s’est mobilisé. C’est cette fraternité que met en lumière l’exposition du musée Galliera à travers une savante reconstitution de ce fameux défilé. Elle permet de s’immerger dans cet événement éphémère en retrouvant l’ordre de passage, les effets, la musique et les lumières qui ont fait de cette soirée un moment inoubliable. Love Brings Love. Le Défilé hommage à Alber Elbaz, palais Galliera, jusqu’au 10 juillet. palaisgalliera.paris.fr
La mode au masculin, Londres. La mode homme se réveille. Elle connaît depuis quelque temps une période de créativité sans précédent, portée par la déconstruction des conventions entourant le corps masculin et par un questionnement plus général du concept de masculinité à travers les siècles. Le Victoria and Albert Museum, en partenariat avec la maison Gucci, surfe sur la mouvance et propose une exposition bluffante autour de l’évolution du vestiaire masculin. Elle réunit des créations de grands couturiers ou de stars montantes de la mode, des costumes historiques, ainsi que bon nombre de photographies et d’œuvres d’art signées Claude Cahun, Cecil Beaton, Robert Longo, David Hockney ou encore Zanele Muholi. De la Renaissance à aujourd’hui, on y raconte l’épopée de la cuirasse, du kilt, de la cape, du smoking, du caleçon, mais surtout du costume, réinventé par Rick Owens, JW Anderson ou Comme des Garçons. Fashion Masculinities. The Art of Menswear, Victoria and Albert Museum, jusqu’au 6 novembre. vam.ac.uk
Sables mouvants, La Haye. Sculpteur et inventeur, le Néerlandais Theo Jansen a créé un étrange bestiaire. Ses Strandbeest (« bêtes de plage »), d’impressionnantes structures squelettiques mues par le vent, sont régulièrement observées le long de la côte des Pays‑Bas. Ce sont des bêtes imposantes, de plusieurs mètres de long, qui se meuvent sur la plage de manière autonome. L’objectif ultime de Theo Jansen est de les libérer afin qu’elles vivent une vie indépendante. Dans sa ville natale de La Haye, Theo Jansen présente ses Strandbeest au bord du lac qui fait face au Kunstmuseum et dans la grande galerie des projets du musée, où il dévoile ses techniques et son parcours étonnant. Theo Jansen. Strandbeests, The New Generation, Kunstmuseum Den Haag, jusqu’au 3 juillet. kunstmuseum.nl
Un petit coin de paradis, Roubaix. Derrière le duo d’artistes français La Fratrie, Karim et Luc Berchiche conçoivent des sculptures miniatures en forme de petits coins de paradis, mais leurs enclos de rêve reposent sur des roches suspendues, comme si leurs architectures utopiques pouvaient chuter à tout moment dans le vide. Leurs roches aériennes constituent des mondes à part entière, comme des illusions déracinées et apatrides. Soucieux de partage, le duo crée aussi, avec les habitants du quartier de l’Épeule, où se trouve l’Espace croisé, une œuvre participative et écoresponsable sur le thème de l’homme dans son rapport à l’environnement et à la nature. Cette exposition a lieu dans le cadre d’Utopia, la 6e édition thématique de Lille 3000. Traces du futur, La Fratrie, Espace croisé, jusqu’au 31 juillet. espacecroise.com
Lire aussi
Art classique / moderne : les 5 expos du printemps 2022, de Paris à Giverny
Photo : les 5 expos du printemps 2022, de Paris à Amsterdam
Au V&A Museum de Londres, la mode masculine sous toutes les coutures !
Art contemporain : les 5 expos du printemps 2022, de Paris à Philadelphie
Au Guggenheim Bilbao, l’automobile au cœur d’une expo signée Norman Foster