The Good Business
L’industrie de la mode made in Shanghai est en plein bouleversement. Toujours aussi performante, la filière manufacturière à grande échelle voit se multiplier les ateliers de production des créateurs indépendants.
2016, l’année du Singe en Chine, a été dans l’industrie du textile et de l’habillement celle de la transformation : Shanghai et sa région, premier pôle textile du pays grâce au réseau d’infrastructures, ateliers et à la qualité de la main-d’œuvre, passent peu à peu de l’industrie manufacturière à grande échelle à une économie centrée sur la création, selon le dernier livre bleu sur l’industrie de la mode publié par la China Europe International Business School (CEIBS), une école de commerce basée à Shanghai qui s’est associée pour cette étude au centre d’études sur l’industrie de la mode de Jingan, le quartier du luxe de Shanghai. Comme à Pékin, en 2013, quand les services ont pris le pas sur l’industrie.
En chiffres
- 873,9 Mds ¥ (116 Mds €) : c’est le CA total cumulé des industries de la mode, du luxe, du textile, de l’habillement et de l’e‑commerce chinois en 2015.
- La Chine abrite la 1re industrie de confection du monde, avec une production de 45 Mds de pièces en 2015.
- 40 % de la production nationale de textile est exportée.
- Les secteurs du textile et de la confection emploient 10 M de personnes en Chine.
- En 2015, le CA total du secteur du luxe a atteint en Chine 113 Mds ¥ (– 2 % par rapport à 2014). Lors de leurs voyages à l’étranger, les Chinois ont acheté pour 75 Mds ¥ de produits de luxe.
- D’ici à 2025, la Chine assurera à elle seule 45 % de la croissance des ventes de la mode haut de gamme (selon McKinsey).
- 50 % du CA du secteur de la haute couture est réalisé par les Chinois quand ils voyagent à l’étranger.
- Les achats de produits de mode et de luxe au Japon par des touristes chinois ont augmenté de 251 % depuis 2014, grâce à une politique plus souple de délivrance des visas touristiques entre les deux pays.
- La campagne anticorruption menée depuis 2015 par le président Xi Jinping a eu un impact direct dans le luxe : – 15 % de ventes en 2015 dans le prêt-à-porter masculin, les montres et les sacs à main.
Un secteur bousculé par l’e-commerce
Les consommateurs chinois, déjà les premiers acheteurs de produits de luxe au monde, restent attentifs à la créativité locale. « La clientèle est très éduquée : elle a une excellente approche des codes, des styles et des tendances. Elle se soumet moins aux caprices des marques branchées du moment et n’hésite plus à acquérir les produits de stylistes indépendants », explique-t-on chez Activation Liquid, agence organisatrice d’événements de mode.