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The Good Airport : Shanghai Pudong, l’attribut phare de la mégalopole
The Good Airport : Shanghai Pudong, l’attribut phare de la mégalopole
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The Good Business

The Good Airport : Shanghai Pudong, l’attribut phare de la mégalopole

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A la fois vitrine du savoir-faire technologique, de la maîtrise de l’air et de l’inscription du pays dans un réseau mondialisé, l’aéroport international de Shanghai-Pudong fait partie des attributs phares de la mégapole. En une quinzaine d’années seulement, il est devenu le 13ème aéroport le plus fréquenté au monde. Alors que le trafic aérien mondial ne fait que croître, l’aéroport n’a pas fini de grossir.

Shanghai possède deux aéroports, situés l’un à l’ouest, l’autre à l’est de son centre-ville, tous deux opérés par l’administration de l’aéroport de Shanghai (Shanghai Airport Authority ou SAA). Le premier, historique, est celui de Hongqiao, aujourd’hui principalement dévolu aux vols domestiques.

Il ouvre ses portes en 1907 pour des vols militaires dans un premier temps et accueille ses premiers vols commerciaux en 1923. En 1964, après un an de travaux, il rouvre officiellement ses portes en tant qu’aéroport civil. Dès les années 90 et malgré les chantiers d’expansions successives, la capacité de l’aéroport se révèle insuffisante pour gérer le flux toujours croissant des passagers. C’est alors que le projet d’un second aéroport voit le jour.

L’aéroport international de Pudong s’inscrit amplement dans la stratégie des projets grandioses qui furent menés par le gouvernement chinois pour asseoir la puissance d’une mégapole comme Shanghai. A la suite d’un appel d’offres international, Aéroports de Paris remporte le projet de conception en 1996 et il échoit à Paul Andreu, ingénieur et architecte à la tête du bureau d’études d’ADP d’imaginer cette porte d’entrée symbolique. Commencée en 1997, la première phase de construction s’achève en 1999 pour un coût de 12 milliards de RMB (plus d’1,6 milliards d’euros) et s’étale sur une superficie totale de 40 km2. Dès sa conception, on l’envisage comme l’un des plus grands aéroports du monde. Le terminal 1 couvre 280 000 m2 et offre une capacité initiale de 20 millions de passagers/an.

Ce projet-vitrine vient compléter la liste des attributs du district de Pudong dont le spectaculaire jaillissement incarne toutes les aspirations à la modernité de la ville et son adhésion au système mondialisé. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la première ligne maglev à usage commercial du monde (ligne à sustentation magnétique) fut mise en place en 2004 pour relier l’aéroport de Pudong depuis la station de Longyang Road. Symbole absolu de la prouesse technologique, le Transrapid effectue un parcours de 30,5 km en 7 minutes et 20 secondes. Qu’importe que la ligne n’ait jamais été commercialement rentable, il s’agit d’afficher un record de plus et de parfaire le fantasme futuriste.

Un concept modulaire

De l’extérieur, les courbes de la toiture aérienne planent au dessus du bâtiment principal entouré d’un grand plan d’eau de 400 mètres de côté. Paul Andreu a établi une trame linéaire et symétrique prenant l’axe des pistes comme colonne vertébrale. Le concept modulaire en alternant compacité et ouverture donne la possibilité à l’ensemble de croître dans le futur tout en gardant la cohérence architecturale initiale. L’intention est salutaire car l’aéroport de Pudong ne cesse depuis d’enchaîner les chantiers d’expansion.

En 2005, une seconde piste est inaugurée en même temps que la deuxième phase de construction incluant un second terminal, une troisième piste et un terminal de fret, le tout achevé à temps pour les Jeux Olympiques d’été de Pékin en 2008. Ce nouveau développement permet d’ajouter une capacité de 60 millions de passagers par an ainsi que 4,2 millions de tonnes de fret supplémentaire. En 2011, les autorités nationales donnent leur accord pour une nouvelle série d’expansions incluant la construction de deux nouvelles pistes et des infrastructures complémentaires comme une voie de circulation auxiliaire ou une nouvelle tour de contrôle portant l’ensemble des travaux à un total de 7,23 milliards RMB (plus de 977 millions d’euros). Ces nouveaux chantiers s’achèvent en 2015 et doublent les capacités de l’aéroport.

En une quinzaine d’années seulement, l’aéroport de Pudong est devenu l’un des hubs les plus importants d’une planète qui s’est rapetissée, aussi bien pour les transports de passagers que de fret. Il est devenu le 2ème aéroport le plus fréquenté de Chine avec plus de 60 millions de passagers en 2015 et le 13ème au monde. Actuellement, l’administration de l’aéroport de Shanghai entreprend la construction du plus grand terminal satellite du monde dont l’ouverture est prévue en 2019, seule alternative possible pour gérer les 80 millions de passagers prévus en 2025. 83 portes d’embarquement supplémentaires, une superficie de 620 000 m2 et un investissement de 20,6 milliards de RMB (environ 2,8 milliards d’euros). Ainsi les transformations démesurées que subit l’aéroport de Pudong démontrent-elles la détermination de la Chine à conquérir le secteur aérien.

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