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Hôtel Bout du Parc - HOSCAR
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Versailles se réinvente avec l’écoquartier de Gally

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Urbanisme

La ville, qui a gagné en dynamisme ces dernières années, cherche à consolider son statut de centralité à l’ouest de Paris. Un nouvel écoquartier de 550 logements, porté par Icade, est en cours de construction derrière le parc du château. Conçu avec des matériaux naturels et une forte présence végétale, il se veut exemplaire en matière de performances écologiques.

Versailles n’est pas une banlieue, c’est une ville à part. Une ville basse qui se courbe vers son palais, tel un loyal serviteur, tout en semblant tourner le dos à la capitale. Riche de sa grandeur passée, son avenir reste à écrire. Peut-être avec l’écoquartier de Gally ?

Cette commune de 85 000 habitants, située à une quinzaine de kilomètres de Paris, peine à s’imposer dans le réseau urbain de la métropole. « L’ambition de Versailles est d’être une centralité plus intégrée dans la réalité du tissu francilien », nous confirme ainsi son maire, François de Mazières. Depuis une vingtaine d’années, la ville a gagné en dynamisme, attirant des citadins en quête de qualité de vie, séduits par un marché immobilier plus attractif et des établissements scolaires renommés. Face à la demande croissante de logements, de nombreuses constructions ont vu le jour, notamment dans les quartiers de Satory et des Chantiers.


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2000 nouveaux habitants à venir

Mais c’est un projet d’une toute autre envergure qui est en train de sortir de terre à la frontière de Saint-Cyr-l’École. Le nouvel écoquartier de Gally prévoit pas moins de 47 000 mètres carrés de nouvelles surfaces sur 20 hectares. « C’est une très grosse opération à l’échelle de Versailles », reconnaît Mathieu Ricci, directeur de l’aménagement chez Icade Promotion, maître d’œuvre du projet.

Situé à l’ouest de la ville, à la lisière du domaine dessiné par Le Nôtre, derrière le Grand Canal, cet écoquartier propose une offre allant de l’habitat collectif aux maisons individuelles : 549 logements, dont 30 % de logements sociaux (Versailles étant déficitaire en la matière), une école, une salle polyvalente, une maison de quartier, une halle gourmande avec café-restaurant et espace de coworking, une boulangerie, et une micro-ferme.

Ce nouveau quartier accueillera au total 2 000 nouveaux habitants. L’Hôtel du Bout du Parc conçu par William Wilmotte, fils de Jean-Michel, est déjà ouvert. Il a notamment hébergé le personnel équestre lors des épreuves des Jeux olympiques de Paris 2024. « Il était impératif de l’ouvrir au printemps », précise-t-on. L’hôtel accueille aujourd’hui principalement des séminaires d’entreprises. Le quartier, actuellement en plein chantier, est encore peu fréquenté par les promeneurs.

Une chambre à l’hôtel du Bout du Parc.
Une chambre à l’hôtel du Bout du Parc. Many Reyboz

Une obligation de non-visibilité

La créativité de ce projet est née de contraintes strictes. L’écoquartier de Gally a dû respecter une obligation de non-visibilité depuis le parc du château. « Les règles de hauteur se sont immédiatement imposées. C’est un quartier peu dense », explique Ricci. Les bâtiments en R+2 sont limités à 12 mètres de hauteur, et plus de la moitié de la surface du site est dédiée à la nature. « Tout a été validé avec l’aval des Architectes des Bâtiments de France », précise François de Mazières.

Construit sur l’emplacement d’une ancienne caserne militaire, dont l’activité a cessé en 2010, le quartier s’intègrera dans le tissu local grâce à l’usage de matériaux naturels tels que le bois, la brique et la pierre. « Nous avons cherché une unité dans le choix des façades, avec une forte présence végétale. Ce sera très joli », promet le maire, attentif au développement des arbres et des plantes, notamment des rosiers pour agrémenter les jardins. Il y a un standing versaillais à maintenir.

Quartier de Gally pendant les travaux, en juin 2024.
Quartier de Gally pendant les travaux, en juin 2024.

L’importance des espaces verts

Cette trame verte est cruciale pour le projet. Exigée par le ministère de la Culture, une promenade paysagère bordée d’arbres à haute tige masquera les constructions depuis le parc du château. Les essences seront plantées dès que possible, avant même l’élévation des bâtiments. L’ambition est de développer le concept de « ville nature ».

Michel Desvigne, paysagiste de renommée internationale et expert de Le Nôtre, a été choisi comme maître d’œuvre des espaces publics. Il a ainsi réservé 13,7 hectares en zone agricole, dont 6,5 hectares de jardins privés où les habitants pourront cultiver fruits et légumes. « Ce sont les jardins familiaux, une grande tradition versaillaise », commente le maire. Autre privilège pour les futurs habitants : la grille royale, située au bout du quartier, offrira un accès direct au domaine de Versailles.

Modèle vertueux

Pour promouvoir cet écoquartier, un terme qu’il avoue ne pas particulièrement apprécier, François de Mazières fait référence à l’écoquartier Vauban de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, un pays à la pointe en matière environnementale. « Mais ici, ce sera plus luxueux », avance-t-il, avec une assurance toute française.

La proximité du plus célèbre château du monde justifie sans doute cette ambition. L’écoquartier se veut exemplaire : 70 % des besoins en chauffage seront couverts par la géothermie et la biomasse, et l’évacuation des eaux pluviales se fera via des noues paysagères. Les voitures seront reléguées en périphérie, la circulation étant limitée à 30 km/h sur l’allée principale et interdite au centre. En guise de bienvenue, chaque foyer recevra un vélo électrique. Sympa.

Un maillage de transports en développement

Les premières livraisons sont prévues pour juin 2025, et l’écoquartier de Gally sera entièrement achevé en 2028. Deux premières tranches du projet sont déjà commercialisées, et une grande partie des appartements a déjà trouvé preneur. Il faut compter entre 6 000 et 7 000 € le mètre carré, des prix inférieurs à la moyenne du marché du neuf dans le secteur. Cette zone, à l’ouest de la ville et légèrement en retrait, est desservie par le nouveau tram T13 qui relie Saint-Cyr à Saint-Germain-en-Laye, ainsi que par le RER C qui connecte Saint-Quentin-en-Yvelines au centre de Paris.

Mais ce maillage ferroviaire n’est qu’un début : la cité royale sera encore mieux reliée au reste de l’Île-de-France grâce au Grand Paris Express, notamment à la ligne 18 du futur métro, qui reliera Versailles à Saclay et Orly au sud d’ici 2030. Des études sont également en cours pour une liaison directe vers Nanterre. L’objectif est de faire de Versailles une véritable centralité à l’ouest, pleinement intégrée dans le tissu francilien.


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