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Montres Vacheron Constantin la virtuosité d'un monument horloger - the good life
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Horlogerie

Vacheron Constantin, la virtuosité d’un monument horloger

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C’est l’une des manufactures suisses les plus anciennes. C’est aussi l’une des plus prestigieuses. La virtuosité des montres Vacheron Constantin consiste à faire avancer ce « monument horloger », aujourd’hui aussi bien que par le passé.

Vacheron Constantin, c’est plus de deux cent soixante ans d’activité sans interruption. Qui peut en dire autant ? La manufacture à l’emblématique croix de Malte serait la doyenne du secteur… tout simplement ! Cette enseigne est un bel exemple de maison patrimoniale dont la devise se résume ainsi : « Faire mieux si possible, ce qui est toujours possible. » À Plan-les-Ouates, en banlieue de Genève, Vacheron Constantin conçoit environ 30 000 montres par an.

La fabrication implique 90 % d’interventions manuelles et l’utilisation d’outils traditionnels. Aujourd’hui, la marque ne peut augmenter sa production, faute de trouver des artisans suffisamment qualifiés. Une « denrée » rare, et une situation qui ne risque pas de s’arranger de sitôt. Il faut, en effet, compter entre quinze et dix-sept ans de formation pour qu’un horloger maîtrise l’art des grandes complications, une spécialité maison… À titre de comparaison, il faut une douzaine d’années « seulement » pour devenir chirurgien. Tout est dit.

Vacheron Constantin, des montres intemporelles

« Nos modèles actuels sont plus intemporels que la moyenne, parce qu’ils emportent une part d’histoire », souligne Christian Selmoni, le directeur du style et du patrimoine. Les montres Vacheron Constantin illustrent parfaitement la formule « il faut créer, mais sans détruire le patrimoine » d’Alain-Dominique Perrin, ancien président de Cartier.

« Cela laisse malgré tout la place à un côté twisté sur certaines de nos créations. La collection Historiques American 1921 en est le plus parfait exemple », se félicite Christian Selmoni. Cette montre coussin originale est une icône des années folles. Elle se caractérise par sa lecture de l’heure en diagonale, son cadran décalé et sa couronne à 1 h 30.

Pour trouver l’inspiration, la marque se rend souvent à la salle des archives. Les années 50 constituent l’âge d’or du design de Vacheron Constantin. La Patrimony, lancée en 2004, est issue d’une montre de cette période. Pour autant, la manufacture n’est pas une adepte du fac-similé. « En fait, nous projetons un modèle ancien dans l’époque moderne. Nous effectuons notamment un gros travail sur les dimensions, explique le responsable. Nous adaptons le volume de la montre pour la faire changer d’époque. » Ainsi, la boîte de la Patrimony fait 40 mm de diamètre quand celle de son inspiratrice des années 50 ne dépassait pas 34 mm.

À chaque montre son identité numérique

Il est parfois délicat de connaître exactement le parcours et la provenance d’un garde-temps de collection. C’est notamment pour déjouer les pièges de la contrefaçon que Vacheron Constantin propose un certificat d’authenticité numérique infalsifiable pour tous ses modèles. Le porteur d’une montre peut prouver qu’il en est bien le propriétaire et présenter son cycle de vie.

Toutes les opérations de vente, réparations, déclarations de perte ou de vol peuvent être enregistrées. Pour ce faire, la manufacture a choisi la technologie dernier cri de la blockchain. Les informations collectées sont consultables via The Hour Club, une plate‑forme Internet dédiée. Le système, jusque-là réservé aux pièces « Les Collectionneurs », vient d’être étendu à toutes les montres neuves de la marque.

Bien dans son époque

Ceux qui ont de Vacheron Constantin l’image d’une vieille dame tricotant au coin du feu se fourvoient. La doyenne à l’esprit largement ouvert sur la modernité et l’air du temps. La collection Overseas s’insère particulièrement bien dans son époque. Du reste, elle a tout de suite été plébiscitée. Si vous voulez achetez une Overseas fond bleu, il faut comptez plusieurs années de délai…

Ah, les listes d’attente… Toujours dans la gamme Overseas, petite connotation outdoor avec la très sportive définition Everest. Cette variante dérive du prototype porté par le photographe- explorateur Cory Richards lors de son ascension de l’Everest, il y a deux ans.

Le photographe-explorateur Cory Richards incarne l’image de la collection Overseas. www.vacheron-constantin.com
Le photographe-explorateur Cory Richards incarne l’image de la collection Overseas. www.vacheron-constantin.com VACHERON CONSTANTIN

À travers sa campagne One of not Many, Vacheron Constantin choisit un personnage au caractère unique pour représenter chacune de ses familles de montres. Si le choix du designer français multidisciplinaire et singulier Ora Ïto pour incarner l’image de la collection Patrimony semble naturel, celui de Cory Richards pour l’Overseas apparaît audacieux. L’iconoclaste jeune homme passionné d’alpinisme est un genre d’écorché vif plutôt rare dans le monde de l’horlogerie !

Pionnière dans la collection

Un esprit de jeunesse anime la manufacture. Elle a été l’une des premières à saisir l’importance du courant des montres vintage, un marché aujourd’hui en plein boom. Dès 2017, elle offre, sous le label « Les Collectionneurs », une sélection de modèles à vendre au sein de ses boutiques. « Nous rachetons sur le marché secondaire des montres vintage significatives des années 1920 à 1970. Nous les restaurons dans notre atelier spécialisé, puis nous les proposons à la revente avec deux ans de garantie et un certificat d’authenticité », explique Christian Selmoni. Ces montres constituent un complément aux garde-temps modernes et permettent à la marque de conserver un œil sur son patrimoine vivant.

Dates clés

• 1755 : Jean-Marc Vacheron fonde la firme, à Genève.
• 1790 : 1re complication maison.
• 1819 : association avec François Constantin, la marque devient Vacheron et Constantin.
• 1880 : adoption du logo en forme de croix de Malte.
• 1906 : ouverture de la boutique historique en l’Ile, à Genève.
• 1940 : les nouvelles montres bracelet à calendrier.
• 1996 : rachat par le groupe de luxe Richemont.
• 2004 : Bernard Tschumi dessine le nouveau siège à Plan‑les‑Ouates.
• 2006 : lancement de la collection Historiques. Création de l’atelier sur mesure Les Cabinotiers.
• 2016 : la collection sport chic Overseas est totalement revisitée.
• 2018 : lancement de la Fifty-Six, entrée de gamme plus abordable.

Un bâtiment d’exception

Enfin, en 2004, à l’âge où une vieille dame est en droit de se reposer en maison de retraite depuis des lustres, Vacheron Constantin s’installe au contraire dans l’une des manufactures horlogères suisses les plus modernes et les plus spectaculaires. Le nouveau bâtiment de verre, de bois et d’acier réunit sous un même toit direction, administration et ateliers.

Pour accompagner l’essor de l’activité, un second bâtiment sort de terre en 2015 pour loger les ateliers de production. Dans les deux cas, c’est Bernard Tschumi qui est à la manœuvre. Le célèbre architecte français fait le choix d’aller vers la simplicité, d’éliminer le superflu. « La volonté était d’intégrer l’horlogerie classique, artisanale, authentique, à un univers ultracontemporain et efficace », analyse Christian Selmoni.

Le photographe-explorateur Cory Richards incarne l’image de la collection Overseas. www.vacheron-constantin.com
Le photographe-explorateur Cory Richards incarne l’image de la collection Overseas. www.vacheron-constantin.com VACHERON CONSTANTIN

Pour résumer, on peut dire qu’une montre Vacheron Constantin s’adresse à des collectionneurs qui apprécient l’authentique rareté. Avec une entrée de gamme à 15 000 euros, la marque n’entend pas inonder le marché. Un garde-temps de la manufacture n’est pas un produit à consommer. C’est un produit à conserver.

3 questions à Christian Selmoni

Directeur du style et du patrimoine de Vacheron Constantin.

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En quoi consiste votre travail ? La manufacture a la chance unique de disposer d’archives colossales. Elles constituent une immense base de données, remontant jusqu’aux origines de la marque. Elles comprennent des dessins, des gouaches, des lettres, des photographies… mais aussi 800 machines-outils, des établis et des outillages horlogers. En tout, cela représente une surface de 420 m linéaire ! Vacheron Constantin a pu également conserver l’intégralité de ses registres de production et registres comptables comprenant les ventes à l’étranger, les échanges épistolaires entre associés, fournisseurs et clients, depuis ses débuts. Grâce à cela, nous sommes capables d’authentifier chaque montre fabriquée. C’est exceptionnel ! Le département patrimoine a pour mission de conserver, préserver et enrichir cet héritage extraordinaire.

Avez-vous une collection privée ? Vacheron Constantin a débuté sa collection de montres historiques dès 1906. Une vraie pionnière. Aujourd’hui, cette collection comprend 1 400 pièces fabriquées entre 1755 et 2020. Nous disposons d’une enveloppe annuelle pour enrichir le fond des montres anciennes. Nous achetons à l’occasion de ventes aux enchères, chez les marchands ou sur les plates‑formes Internet. Mon équipe suit une vingtaine de maison de ventes spécialisées pour dénicher l’oiseau rare. Cette veille nous permet aussi de débusquer certaines montres falsifiées ou volées. Quand le numéro de boîtier ne correspond pas au numéro de mouvement, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche.

Où en est votre département Les Cabinotiers ? Ce département construit des pièces uniques et sur mesure. Nous pouvons développer de A à Z la montre qu’un client rêve de posséder. Nous concevons aussi des pièces uniques que l’on vend par la suite. L’atelier confectionne une cinquantaine de pièces d’exception par an. Les prix débutent à 6 chiffres. Et la demande progresse.


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