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MaRS, Toronto
Bloc de verre enveloppant une partie de l’ancien General Hospital, mars est le plus grand incubateur urbain de start-up du monde.
melanie

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Toronto, « the place to be » des start-up

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Loin de la Silicon Valley, Toronto a su se démarquer en créant l'un des plus grands incubateurs urbains de start‑up du monde : MaRS. Pragmatique, la capitale économique et financière du Canada s'est « associée » avec le pôle technologique Waterloo Region, pour construire un puissant écosystème, une pépinière de près de 3 000  start‑up, et générer plus de 400 000  emplois.

Les clés d’un modèle coopératif

Coïnnovation, coworking, coopération : ces mots clés de l’ère numérique ont inspiré l’architecture tout en verrière de MaRS. Sous cette enveloppe transparente apparaissent les façades du General Hospital dans lequel le Prix Nobel canadien Frederick Banting et Charles Best ont découvert l’insuline en 1921. Toronto et sa région perpétuent une longue tradition de recherche. Le Britannique Duncan  F. Haldane, l’un des trois lauréats du prix Nobel de physique 2016, est titulaire d’une chaire à l’Institut Périmètre, le plus grand centre de recherche en physique du monde, situé à ­Waterloo, à une centaine de kilomètres à l’ouest de la ville. « Toronto tient une place importante dans les grandes découvertes scientifiques mondiales, mais, pendant longtemps, nous n’avons pas su transformer cette dynamique d’innovation », admet, dans une interview, Ilse Treurnicht (@IlseTreurnicht), directeur général de MaRS Discovery District. MaRS cherche à rattraper ce retard en se concentrant, notamment, sur les medtechs (dispositifs médicaux) et sur les cleantechs (éco‑­technologies).

MaRS, ce sont plus de 1 000 start-up, dont plus de 300 dans le secteur de l’innovation médicale.
MaRS, ce sont plus de 1 000 start-up, dont plus de 300 dans le secteur de l’innovation médicale. Marion Gambin

Pour relever le défi crucial du financement de ses start-up, MaRS accueille 14 % d’entreprises du capital-­innovation parmi ses 200 locataires permanents et a créé quatre fonds d’investissement privés/­publics dotés de plus de 100 millions de dollars (71,43 millions d’euros). Autre levier d’investissement et de coïnnovation : les multinationales présentes dans le centre d’innovation, à l’instar de Johnson & Johnson (74 milliards de ­dollars américains de chiffre d’affaires). Le géant pharmaceutique américain a choisi ­Toronto pour installer son premier laboratoire de recherche hors des États-Unis. MaRS exploite les nombreuses compétences présentes dans la capitale économique et financière du ­Canada en organisant plus de 2 000 rencontres et ­événements par an.

Waterloo Region

En 1984, à Waterloo, naissait le fameux BlackBerry, un fleuron des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Depuis, Waterloo Region, constituée des trois petites villes de Kitchener, Waterloo et Cambridge, est devenue un véritable hub abritant des centres de développement de géants comme Google, Microsoft, NetSuite, le leader du Cloud, Square, un poids lourd du paiement mobile, ou encore le canadien Teledyne Dalsa, spécialiste de l’imagerie électronique. « L’université de Waterloo est totalement immergée dans l’écosystème des entreprises. Les étudiants y travaillent au moins un an et sont en prise directe avec les tendances business. » explique Chris Plunkett, responsable des relations extérieures de Communitech. Waterloo Region développe depuis plus de vingt ans des solutions technologiques pour les entreprises de tous secteurs. Deux expertises assurent aujourd’hui à Waterloo Region une position d’avant‑garde. L’informatique quantique permet de démultiplier les capacités de calcul des ordinateurs, sorte de Graal numérique dans une économie axée sur les big data. Le fondateur de BlackBerry, Mike Lazaridis, investit beaucoup dans ces projets. Le marché en plein essor de l’Internet des objets (IoT, pour Internet of Things) représente le second axe de développement de Waterloo Region. Les capteurs et la transmission par Cloud des données stratégiques transforment les process industriels et développent de nouveaux services aux consommateurs. Le pôle d’innovation compte bien prendre le leadership avec le lancement, en 2017, d’un centre mondial dédié aux technologies IoT.

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