The Good Business
Ils font bouger les choses, de l'économie solidaire à la French tech en passant par l'immobilier. La rédaction a sélectionné trois success stories made in France. Portraits.
3 success stories made in France by The Good Life
- Alain Taravella, le génial constructeur de « Bouts de villes »
Son nom ne dit rien au commun des mortels, mais il fait frissonner d’admiration les pros de son secteur. C’est qu’il est, entre autres, le maître d’œuvre de ce nouvel espace commercial et connecté de la gare Montparnasse. Alain Taravella, 69 ans, est le CEO fondateur d’Altarea Cogedim, numéro trois de l’immobilier fondé voilà tout juste vingt-trois ans, un «petit» monstre de 1,5 Md qui brille en Bourse. Son business-modèle original n’a rien à envier à ses mégaconcurrents Unibail et Nexity. « Je fais pousser des bouts de ville », confesse le taiseux, dont la personnalité révèle un alliage rarissime entre orgueil et discrétion. Alain Taravella appartient à ce 1% d’étudiants d’origine réellement modeste diplômés d’HEC. A 26 ans, il met en musique le projet d’ Avoriaz, sous la gouverne visionnaire de Pierre&Vacances. Il fera fleurir les centres commerciaux en centres-ville, l’espace Coty, au Havre, Bercy Village, à Paris, mais aussi la tour First, à la Défense, ou le Cap 3000, à Nice. On le retrouve aussi là où nul ne pensait le trouver: dans le capital du marché de gros de Rungis, et même sur le Net, comme candidat repreneur de RueduCommerce.com !
- Bertrand Diard, le nouvel homme de la French tech
Plus entrepreneur dans l’âme que grande pointure scolaire – le BTS Action commerciale dont il est titulaire fait un peu sourire au regard de son réel potentiel –, Bertrand Diard s’est nourri d’un échec, une première start-up montée à 24 ans, dont le procédé génial ne répondait à aucun besoin concret. En 2006, il en cofonde une autre, baptisée Talend, et qui, cette fois, apporte une vraie solution: simplifier le traitement complexe des bases de données. L’affaire débute à Suresnes avec quinze personnes et deux investisseurs, pour se poursuivre dans… la Silicon Valley. Un premier capital-risqueur mise 4 M $ sur l’affaire en 2007; le fonds Silver Lake Partners renchérit avec 34 M $ et place Talend (400 salariés) aux portes de Wall Street. Bingo: en 2016, Talend entre au Nasdaq, parmi les rares pépites françaises à la Bourse de la technologie new-yorkaise. Et comme ça roule, Bertrand Diard s’en va ! En janvier dernier, l’emblématique Français du numérique a lancé Serena Data Ventures, un fonds d’investissement dans le big data. « Le data, c’est le pétrole de demain ! » affirme-t-il. Aucune raison d’en douter.
- Nicolas Hazard, l’atypique financier de l’économie solidaire
Sa carrière à vocation sociale surprend d’autant qu’il possède le parfait profil d’un golden boy de la finance pur et dur. Car c’est dans l’économie solidaire, celle qui faisait sourire voilà quelques années, quand il s’y est lancé, que cet HEC Sciences-po s’épanouit aujourd’hui avec un panache qui ne fait plus rire du tout. Son fonds d’investissement, fraîchement rebaptisé INCO (ex-Comptoir de l’innovation, créé en 2010), dont la vocation est de soutenir les entreprises qui œuvrent dans le développement durable ou l’entrepreneuriat social, gère un portefeuille d’environ 150 M, alors qu’il a déjà fait naître 500 start-up dans 18 pays. C’est au cours d’un tout premier stage, au sein d’une ONG au Liban, que Nicolas Hazard, 35 ans seulement en 2017, a contracté le virus du capitalisme inclusif qui concilie l’inconciliable : faire rimer caritatif et rentabilité. Cet activeur de réseaux (un père médecin, une mère top-modèle) s’attire indifféremment le soutien d’un Leonardo DiCaprio, d’un Clint Eastwood, ou d’un… Google. Son prochain cap : viser les grandes entreprises, dont il entend changer les pratiques sociales. A suivre !
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