The Good Business
Un norvégien, un Américain ou encore un Malgache. Ils opèrent dans la finance, les télécoms ou la Toile et sont des symboles de réussites globales. The Good Life vous présente trois têtes bien faites, sources d'inspiration : Yngve Slyngstad, Ben Rattray et Hassanein Hiridjee.
The Good Life a sélectionné pour vous trois réussites globales.
- Yngve Slyngstad, le « vrai-faux » nabab de Norvège
La cagnotte qu’il a en gestion donne le tournis : 850 milliards de dollars ! Directeur général du fonds souverain de la Norvège, fonds le plus riche du monde, loin devant celui du Qatar et de l’Arabie saoudite, Yngve Slyngstad figure parmi les grands investisseurs de l’industrie planétaire. Tout cela au bénéfice de ce pays scandinave qui eut le bon réflexe, dans les années 90, d’assurer l’avenir des générations futures par la création de ce fonds qui, aujourd’hui, range la Norvège parmi les pays chanceux complètement à l’abri des déficits budgétaires. Slyngstad, lui, a pris les rênes du fonds souverain en pleine crise de 2008. Barbichette trotskiste, unique vestige de ses années agitées où ce polyglotte refaisait le monde, l’homme sait inscrire sa fringale investisseuse dans le respect des règles éthiques propres à son pays, s’écartant des entreprises cotées où le charbon prédomine, tout en maintenant sa présence dans celles qui misent sur le pétrole et le gaz, les ressources qui ont précisément fait la fortune de la Norvège. Payé comme un simple trader junior – autour de 650 000 par an –, mais classé parmi les tout-puissants de Forbes: un paradoxe qui le laisse de glace !
- Ben Rattray, le promoteur de pétitions en ligne
Ce faux ordinaire à l’éternelle dégaine d’étudiant en jean et tee-shirt est le CEO fondateur de Change.org, premier site mondial de pétitions en ligne, lancé il y a dix ans et dont la croissance exponentielle – 165 millions d’utilisateurs dans 196 pays, dont 9 millions en France –, prend l’allure d’une révolution sociologique : permettre à tout citoyen du monde de lancer sur le web une pétition lui permettant de faire valoir ses droits ou de défendre une cause, et ce quelle que soit son ampleur, qu’il s’agisse d’obtenir la nationalité française pour Lassana Bathily, héroïque lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher, ou de faire interdire les cookies à l’huile de palme dans une collectivité. De quoi combler ce justicier solidaire du Net qui, au sortir de brillantes études à Stanford, s’imaginait mal en loup de Wall Street sanglé dans des costumes cintrés. A 37 ans, l’intuitif de la Silicon Valley peut-il se targuer d’avoir fait éclore la démocratie numérique ? « Je n’ai pas inventé un nouveau pouvoir, je lui ai permis d’exister, précise Ben Rattray. Ce pouvoir, c’est celui de la foule, de la multitude, celui que permet Internet. »
- Hassanein Hiridjee, l’intarissable magnat malgache
Etre l’un des hommes les plus riches du monde et venir de l’un des pays les plus pauvres, c’est le contraste qui fait avancer Hassanein Hiridjee, businessman malgache à la tête d’un empire hétéroclite – immobilier, télécoms, électricité, banque… –, récemment unifié sous un seul label : Axian. Ses réseaux sont dignes d’un patron du CAC, Patrick Drahi (SFR) est l’un de ces grands avec lesquels il a déjà commis quelques emplettes. On loue son profil à la Martin Bouygues ; on le surnomme le « Niel malgache » depuis qu’il est, en autres, à la barre de Telma, premier opérateur téléphonique de Madagascar, qu’il a racheté en 2006, alors même qu’il venait d’entrer au capital d’une société de distribution pétrolière : Jovenna. Puis le géant de l’« île rouge » a ferré d’autres prises, la banque malgache BNI en 2014 et, en 2015, Only, petit opérateur mobile de la Réunion, racheté à SFR, et dont Free est aussi partenaire. Et le sup-de-co Paris de poursuivre sa stratégie de conquêtes, avec cette priorité d’en faire bénéficier son pays, qu’il entend désormais convertir au numérique. « Le Net contribue à l’éducation et à l’employabilité », assène-t-il.
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