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Alors que tant de start-up peinent aujourd’hui à lever des fonds, Samir Boutamdja crée la surprise avec Macaron, une application qui fluidifie le stationnement dans les grandes villes en indiquant aux automobilistes, en temps réel, les places de parking non occupées. Une petite révolution dans l’expérience de la mobilité urbaine.
Personne avant Samir Boutamdja n’y avait donc jamais songé ? Créer une application qui, à la manière d’un Waze du stationnement, oriente les conducteurs vers les places restées vacantes afin que ceux qui les convoitent puissent savoir où elles se trouvent ? Force est de constater qu’aucun rival européen n’est jamais parvenu à endiguer le fléau des voitures qui tournent en rond.
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Ingénieux pilote
Le succès de Macaron repose d’abord et avant tout sur une vraie technologie novatrice, dont l’algorithme prédictif et les capteurs intelligents localisent un emplacement en trois minutes. Un vrai défi technologique remporté par cette start-up française, dont l’intelligence artificielle est si fine qu’elle s’avère capable de cartographier, depuis Paris, une ville du Nebraska ou du Népal.
Après avoir levé 1,8 million d’euros uniquement auprès de business angels et conquis une quinzaine de villes partenaires, dont Paris, Samir Boutamdja se dit prêt à faire tourner sa tech dans toutes les cités du monde. Mots choisis, voix posée dans les graves, Samir Boutamdja nomme son partenaire, Abdou Bourou, directeur technique de Macaron et, dit-il, cheville ouvrière du dispositif.
« Macaron est une société Deeptech dont le cœur nucléaire est une IA qui exploite des images satellites, aériennes ainsi que du streetview. Car la ville est un organisme vivant et évolutif, et les emplacements bougent, eux aussi. Notre algorithme permet d’intégrer toutes les données sur un seul et même écran. Nous sommes les seuls, à ce jour, à réussir cette performance », constate Samir Boutamdja.
Application de stationnement futuriste
Soutenu par Microsoft et Nvidia dans leur fonction d’aide aux start-up IA, Macaron a testé deux versions avant l’actuelle troisième, qui répond aux ambitions d’offre globale de l’appli, unique à intégrer tous les modes de paiement, y compris Apple Pay ou PayPal. Et le jeune entrepreneur quadragénaire d’expliquer qu’il s’est délibérément détourné des postes « servis sur un plateau d’argent », de ceux qui satisfont l’ego sans donner suffisamment d’appétit.
Alors que son parcours rutilait dans la pub, Samir Boutamdja voulait en découdre avec la création d’entreprise. Macaron a comblé ses espérances. L’étonnant placide hyperactif n’est jamais à court d’arguments. Alors que la Ville de Paris boudait encore son offre à l’amorce de l’été, il a immédiatement décidé de lui offrir la gratuité du dispositif durant toute la période des jeux Olympiques.
Mais l’obstacle le plus sévère à franchir se dresse devant lui : convaincre des investisseurs de la Deeptech, seuls à même de financer son dé ploiement d’envergure – un prochain tour de table en série A est prévu dans les mois ou les semaines à venir –, du fort potentiel international de Macaron. La preuve en est déjà apportée par la signature d’une joint-venture – un petit exploit dans ce royaume réputé exigeant et méfiant – avec la branche mobilité du conglomérat saoudien de premier plan Nesma.
Des rivaux plus puissants pourraient-ils contrarier cette mise sur orbite ? « Je ne crains pas les grands groupes, leur puissance est aussi leur faiblesse, car innover réclame précisément de casser leur façon de travailler, analyse Samir Boutamdja. La seule concurrence que nous pourrions redouter est celle d’une start-up qui travaillerait dans l’ombre et émergerait subitement au grand jour. » Mais pour l’instant, la fusée est sur sa rampe de lancement. Décollage à suivre.
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