The Good Business
Mardi, l’horloger suisse célébrait les 40 ans de ses Rolex Awards for Enterprise. A l’honneur, sous les ors du mythique Dolby Théâtre de Los Angeles et en présence du réalisateur James Cameron himself, dix lauréats triés sur le volet étaient venus recevoir leur prix. L'occasion de faire le point sur l'action philanthropique du groupe, aussi pointue que méconnue du grand public.
Ce soir là, le mythique tapis rouge hollywoodien accueillait des acteurs d’un genre nouveau. Parmi eux, Conor Walsh, l’ingénieur irlandais de 35 ans à l’origine d’un exosuit potentiellement révolutionnaire pour des milliers de victimes d’AVC. Un peu plus loin, Andrew Bastawrous, un ophtalmologue de 36 ans sur le point de changer la vie de millions de Kenyans prenait la pause avec Sarah Toumi, franco-tunisienne de 29 ans dont l’initiative aurait déjà permis de replanter un million d’arbres en Afrique. Réunis à Los Angeles avec tous les anciens lauréats, 140 au total depuis la création du prix en 1976, ils venaient rejoindre la grande famille Rolex aux côtés d’autres éminents géologues, microbiologistes, ingénieurs, défenseurs de baleines etc.
Davantage connu du grand public pour ses montres luxueuses que pour son implication sociale, Rolex fait pourtant office de pionnier en matière de mécénat d’entreprise, et s’affirme aujourd’hui comme l’un des acteurs du luxe les plus pointus sur le sujet. La stratégie ? Peu d’élus, mais ciblés le plus précisément possible pour optimiser la portée de leur action, qui aurait déjà profité à plus de 5 millions de personnes dans le monde, rapporte Rebecca Irvin, la directrice de la philanthropie à l’Institut Rolex. Elle nous en dit plus sur ce programme unique en son genre, dont les inscriptions 2018 ouvriront dès le 1er décembre prochain.
Les Rolex Awards célèbrent cette année leur 40ème anniversaire. Quelle est la vocation d’un tel événement ?
La promesse de notre programme est claire : « Anyone can change everything ». Depuis 40 ans, nous récompensons des individus à l’esprit pionnier, qui ont un projet concret pour faire avancer la connaissance ou l’humanité de manière substantielle, dans différents domaines tels que la science, l’innovation, l’environnement, etc. A date, 140 lauréats ont été récompensés, issus de 190 pays.
La plupart des anciens lauréats réunis pour l’occasion parlent des Rolex Awards comme d’un véritable « life changer ». Qu’est ce qui fait la spécificité d’un prix comme celui-ci alors que les prix corporate se multiplient ?
Avant tout, je dirais que c’est notre constance qui fait la différence. Depuis 40 ans, nous travaillons avec des jurys d’experts bénévoles particulièrement reconnus dans leurs domaines qui nous permettent de repérer très tôt les perles qui feront la différence demain, comme Mark Kendall par exemple, dont on parle beaucoup en ce moment. Lauréat 2012, il est à l’origine d’un nouveau système de vaccination par nanopatch, dont l’OMS vient de commander 5 millions de doses. Autre élément spécifique du prix Rolex : au-delà de la dotation financière (100.000 CHF) qui aide nos lauréats à concrétiser leur projet, nous mettons à leur disposition tous nos moyens de communication afin qu’ils bénéficient d’une vitrine à l’international. Je ne crois pas qu’un autre prix fasse cela.
Plus de 500 personnes du monde entier réunies à Los Angeles pour une soirée, c’est un investissement important pour le groupe. La philanthropie a davantage le vent en poupe chez Rolex en ce moment ?
Pas plus qu’avant. La philanthropie a toujours fait partie de notre ADN, mais il est vrai que la thématique se développe beaucoup dans les grandes entreprises occidentales, avec plus ou moins de succès, et ce pour deux raisons. Il y a eu l’arrivée des grands philanthropes privés, Bill Gates en tête, qui ont profondément repensé les règles. En même temps, nous assistons à une prise de conscience du public par rapport aux enjeux environnementaux, à la responsabilité sociale, ce qui oblige les entreprises à être plus transparentes. Aujourd’hui, elles doivent montrer patte blanche, et surtout démontrer qu’elles font autre chose qu’être simplement profitables. C’est une vraie avancée pour la planète et pour la société.
Rolex a une image très connotée qui semble paradoxale avec cette facette de la marque que l’on connait moins. Comment expliquez-vous ce décalage ?
Je dirais que nous sommes victimes de notre propre succès. Nos montres font preuve d’excellence d’un point de vue technique, nous avons une très forte culture d’entreprise qui vise la perfection à tous les niveaux, nos modèles sont intégralement fabriqués en Suisse. Pour moi, c’est donc cette preuve d’excellence, ce « symbole d’accomplissement personnel », que nos clients recherchent en portant une Rolex.
Le dépôt des candidatures pour la prochaine édition des Rolex Awards débutera le 1er décembre prochain. Quels tips donneriez-vous aux candidats qui veulent faire la différence ?
Les candidatures sont ouvertes à tous ! Nous cherchons des gens déterminés avec un très fort esprit d’entreprise, porteurs de projets d’excellence dans lesquels Rolex a vraiment quelque chose de concret à apporter. Le petit plus ? La passion bien sûr !