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apnée avec les montres tudor et l'apnéiste Morgan Bourc’his
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Plongée en eaux profondes avec le champion d’apnée Morgan Bourc’his

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L’horloger suisse Tudor a choisi Morgan Bourc’his, triple champion du monde d’apnée, pour devenir le visage de son emblématique Pelagos. L’occasion pour The Good Life de plonger dans cet univers fascinant, le temps d’une master class dédiée, dans les profondeurs de la Méditerranée.

Ce sont les derniers jours de septembre à Marseille, pourtant, ni la couleur du ciel ou la chaleur ambiante ne laissent présager les débuts de l’automne. Rien ne laisse non plus augurer les 48 heures qui vont suivre, entre plongée en eaux profondes, rencontre du troisième type et épiphanie. Car oui, l’apnée c’est la vie, et on vous raconte pourquoi.


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Morgan Bourc’his remonte de son apnée.
Morgan Bourc’his remonte de son apnée. @estublierproduction

Morgan Bourc’his, ambassadeur de choix pour Tudor

Quand Tudor décide de lancer une montre étanche jusqu’à 200 mètres de profondeur, à moins d’un dauphin, difficile pour la petite sœur de Rolex de trouver un ambassadeur à la hauteur. En 2014, l’horloger Suisse va pourtant faire la rencontre de Morgan Bourc’his, qui, ironie ou non, est déjà surnommé par ses pairs l’homme poisson. Cet apnéiste hors du commun, triple champion du monde en poids constant sans palme, capable de descendre à plus de 91 mètres de profondeur, va ainsi tout naturellement devenir le nouveau visage du modèle Pelagos.

C’est pour célébrer cette amitié que Tudor a convié sept journalistes venus des quatres coins du monde pour une master class de 48 heures menée par Morgan Bourc’his, himself. C’est d’ailleurs dans son fief de la citée phocéenne que l’athlète a décidé de faire découvrir cette pratique encore méconnue du grand public et très souvent fantasmée. Pour ce faire, le champion a fait le choix de mettre chacun des journalistes dans les conditions réelles d’une compétition, de l’entraînement à la plongée en apnée finale, avec diplôme à la clé.

Morgan Bourc’his avec sa Tudor Pelagos.
Morgan Bourc’his avec sa Tudor Pelagos. @icaros.raw

Plongée en eau profonde

La préparation commence tôt un mardi matin au sec et sans combinaison de plongée, face au soleil et sur un tapis de Yoga. Pour Morgan Bourc’his, la pratique ritualisée d’une séance de yoga avant chaque plongée est indispensable. Relier le corps, la respiration et l’esprit fait partie intégrante de sa vision de l’apnée. Parce que maîtriser son souffle, savoir inspirer par le diaphragme et la poitrine puis expirer uniquement par la bouche, permet tout à la fois de stocker le maximum d’air avant une apnée mais aussi de conscientiser les signaux du corps en cas de manque.

Une fois la mécanique assimilée, c’est l’heure du premier essai d’apnée réelle. En combinaison, cette fois-ci, et en bassin. On parle ici d’apnée statique. On la nommera, si elle est couplée à la nage, apnée dynamique. Cette plongée, bien qu’en piscine, est pour chacun des journalistes présents sur place, la première rencontre avec, si ce n’est de l’angoisse, un soupçon de crainte.

Parce que retenir son souffle, c’est contre nature. C’est aller à l’encontre du réflexe naturel de respirer. Pardon de casser l’ambiance, mais c’est mourir. (C’est en tout cas ce qui me passe par la tête au moment de la première immersion.)

Apprendre l’apnée grâce au yoga.
Apprendre l’apnée grâce au yoga. @icaros.raw

Apprendre l’apnée, désapprendre le temps

C’est Morgan Bourc’his, Pelagos 39 au poignet, qui va devenir, depuis le bord de la piscine, notre maître du temps. Crescendo, les néo-apnéistes que nous sommes vont, assez aisément, enchaîner les chronos : 30 secondes, 45 secondes, 1 minutes, jusqu’à 3 minutes d’apnée pour le plus téméraire d’entre nous.

Pour The Good Life, mais surtout pour moi-même ce jour-là, je n’atteindrais pas les deux minutes d’apnée et pour être honnête je prendrais très peu de plaisir à la pratique. Le regard plongé sur le fond du bassin, les petits carreaux de ce dernier pour seule perspective, seule la notion d’un temps qui ne passe pas assez vite et d’un diaphragme qui se contracte trop me restent en mémoire.

Appréhender l’apnée en piscine.
Appréhender l’apnée en piscine. @icaros.raw

Au cours du déjeuner, Morgan Bourc’his, capable de rester près de sept minutes en apnée statique, nous confie cependant que l’humain est capable de flirter avec les quatre minutes sous l’eau sans entraînement. La seule barrière c’est son mental.

La suite de la Master Class s’éloigne des eaux chlorées pour rejoindre celles plus salées de la Méditerranée, en pleine mer, au pied des îles du Frioul. Le décor n’est plus le même, les visages non plus et un certain stress se fait sentir aux abords des postes de plongée. Des repères qui sont aussi des points de départ pour les descentes en apnée sont représentés par des bouées rouges et blanches, desquelles pendent des câbles en métal. Genre de fil d’Ariane, c’est à ce câble que les apnéistes de compétition sont reliés par une longe d’apnée. Ce sera, pour le temps que durera leur descente, leur seul guide, le seul tuteur qui les dirigera vers les abysses mais aussi leur seul lien avec la surface.

En chemin pour le spot de plongée.
En chemin pour le spot de plongée. @icaros.raw

De l’importance de la trompe d’Eustache

Chacun notre tour nous allons ainsi enchaîner les immersions, afin d’abord de se familiariser avec ces accessoires, mais aussi avec deux autres stars de l’apnée : les oreilles et les sinus. Plus on descend en profondeur, plus la pression de l’eau se fait sentir et réveille avec elle la trompe d’Eustache, qui relie les oreilles à l’arrière du nez.

Pratiquer l’apnée verticale demande ainsi de maîtriser l’art de compenser pour éviter des douleurs parfois insupportable. Parce que les techniques de compensation sont plus facile à dire qu’à faire et qu’elles doivent se pratiquer en simultanée avec la descente et l’apnée elle-même, quelques-uns des journalistes présents ce jour-là vont arrêter leurs plongées à quelques mètres de la surface. L’appréhension du fond marin et le peu de visibilité à quelques mètres de profondeur jouent aussi leur rôle dans l’idée qu’on se fait de ce gouffre.

Les îles du Frioul (ici, le château d’If), offrent un cadre spectaculaire à notre aventure.
Les îles du Frioul (ici, le château d’If), offrent un cadre spectaculaire à notre aventure. @icaros.raw

Pour ma part, à l’inverse, l’absence de douleur lors de la descente couplée à la richesse de la faune et de la flore à observer une fois sous l’eau vont complètement renverser mon appréciation du freediving. Avec l’aide des formateurs apnéistes sur place et des conseils de Morgan Bourc’his je vais, ainsi, et avec énormément de plaisir, descendre à 9 mètres de profondeur ce qui, bien que très loin des prouesses du triple champion du monde, s’avère être le meilleur score de notre petit groupe d’amateurs.

Le soir-même nous devons, comme en en compétition, annoncer notre profondeur pour la plongée finale du lendemain matin. Dans les conditions réelles, cette annonce se fait toujours en secret, pour éviter une surenchère qui vaudrait aux apnéistes professionnels, guidés par le course à la performance, des syncopes malencontreuses. En concertation avec Morgan, que j’appelle à présent par son prénom, j’ai le goût du risque et j’annonce ainsi une profondeur de 11 mètres. On reste à 112 mètres du record mondial d’Arnaud Jerald mais rien n’empêche l’ivresse des profondeurs de nous griser.

Morgan Bourc’his remonte de son apnée.
Morgan Bourc’his remonte de son apnée. @estublierproduction

Le temps un allié précieux

Dernière matinée de la master class, la mer est calme, paisible. Morgan Bourc’his rappelle les règles de la compétition : le compte à rebours de 30 secondes pour engager sa descente, la plaquette à récupérer au bout du cable pour valider sa profondeur mais aussi la ritournelle orale et gestuelle à appliquer une fois remontée à la surface. Il sera demandé ici à chacun d’entre nous de retirer son masque, faire un signe « ok » avec les doigts, de le verbaliser et enfin, de montrer sa plaquette. Si l’heure est grave, le ton à la fois assuré et rassurant du champion donne à ces dernières consignes l’énergie de la compétition et l’envie de se dépasser.

A tour de rôle, il nous est proposé de réaliser, accompagné de Jérôme et Franck les deux formateurs apnéistes de la master class, quelques immersions d’entrainements. C’est ainsi que sur les conseils de Franck, je vais choisir en guise d’échauffement, une apnée dite « contemplative ». Juste un moment sous l’eau, en position assise, à observer l’envers de la surface. Les palmes des autres nageurs, les quelques méduses qui s’aventurent à nos côtés, le fond abyssal si sombre qu’il en devient attirant.

Derniers instants avant la plongée.
Derniers instants avant la plongée. @icaros.raw

Si j’avais envisagé l’apnée comme une course contre la montre, j’ai compris à cet instant qu’il s’agissait plutôt d’un arrêt dans le temps. Sous l’eau, exempte de toute angoisse, l’apnée offre la possibilité d’un vrai arrêt sur image. Une victoire sur le temps qui passe et la plénitude de celui qui reste. Une fois remontée à la surface, j’apprends d’ailleurs que je viens de rester 2 minutes et 20 secondes en apnée soit près de 40 secondes de plus que la veille.

Là est, il semblerait, l’essence de ce que veut transmettre Morgan Bourc’his durant ses master class.

Le temps est un ami en apnée, pas l’inverse. On ne lui court pas après, on apprend à l’apprivoiser. Seconde après seconde, mètre après mètre. Une fois sous l’eau, on ne focalise pas son regard sur sa montre comme on ne calcule pas la distance parcourue. Parce qu’une fois sous l’eau, plus rien ne compte si ce n’est la communion avec l’élément. Une fois revenu à la surface, en revanche, la montre Tudor que porte Morgan Bourc’his s’avère un précieux allié. Sa Pelagos reste l’unique témoin de ce temps écoulé, la seule arbitre de cette donnée immaîtrisable sous les profondeurs. La seule aussi à pouvoir le suivre, sans encombre, à presque 100 mètres de fond. Pour la petite histoire, j’atteindrai les onze mètres, non sans un certain frisson et avec l’impression d’avoir vécu une expérience hors du commun. Hors du temps.

Morgan Bourc’his.
Morgan Bourc’his. @icaros.raw

Site internet de Tudor.


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