Horlogerie
Nos 5 expos photo du printemps 2022, d’un documentaire surréaliste et poétique en images nomades et représentation de la sexualité et de l’intime, témoin des scènes politiques et sociales, portraits de laissés pour compte…
Ce printemps, tour de notre monde polymorphe en 5 expos photo.
2 expos photo à Paris – Printemps 2022 :
Poésie mexicaine. La photographe mexicaine Graciela Iturbide est une figure majeure de la photographie latino‑américaine. La fondation Cartier pour l’art contemporain lui consacre, pour la première fois en France, une grande rétrospective. Celle qui s’est initiée à la photographie au côté du maître Manuel Álvarez Bravo s’est imposée, depuis les années 70, dans un registre à la fois documentaire et surréaliste, poétique et politique. En rassemblant des photos d’archives et des images récentes, Graciela Iturbide nous propose une forme d’autoportrait. Paysages désertiques, traditions ancestrales, communautés zapotèques ou indiennes se côtoient dans une scénographie signée par son fils, l’architecte Mauricio Rocha, et inspirée de l’atelier qu’il a conçu pour sa mère à Mexico, Heliotropo 37. Graciela Iturbide, Heliotropo 37, fondation Cartier pour l’art contemporain, jusqu’au 29 mai. fondationcartier.com
Épreuves d’amour. « Personne ne sait ce qu’est l’amour ni à quoi il est censé ressembler ; personne ne sait quel regard il nous fait porter sur les choses et comment il nous fait les percevoir. Et pourtant, l’amour a sans aucun doute été le sujet de certaines des œuvres photographiques les plus importantes et les plus émouvantes du siècle dernier. » Simon Baker, directeur de la MEP et commissaire de l’exposition Love Songs, ne pensait pas si bien dire en nous offrant un nouveau regard sur l’histoire de la photographie à travers le prisme des relations amoureuses. Réunissant 14 séries, dont The Ballad of Sexual Dependency (1986), de Nan Goldin, ou Tulsa (1971), de Larry Clark, Love Songs interroge le rôle énigmatique de la photographie dans la compréhension et la représentation de la proximité physique, de la sexualité et donc de l’intime. Love Songs. Photographies de l’intime, Maison européenne de la photographie, jusqu’au 21 août. mep-fr.org
3 expos photo en Europe – Printemps 2022 :
Un roi du photojournalisme, Amsterdam. Abonné aux World Press Photo, Vincent Mentzel est une star aux Pays‑Bas. L’une de ses photos les plus célèbres, un portrait de la reine Béatrix, a même donné naissance à un timbre. Il a aussi été l’un des photojournalistes les plus influents de la scène politique de son pays. Ce qui ne l’a pas empêché de parcourir le monde pour le compte du quotidien néerlandais NRC Handelsblad. Il s’est rendu 16 fois en Chine. Du régime de Mao, en 1973, à la bande des Quatre, en passant par les soulèvements étudiants réprimés dans le sang sur la place Tian’anmen, à Pékin, en mai et juin 1989, Vincent Mentzel est un témoin essentiel des soubresauts de l’empire du Milieu, comme le montre cette grande rétrospective qui réunit 75 tirages originaux. Vincent Mentzel, Rijksmuseum, jusqu’au 6 juin. rijksmuseum.nl
Formes muséales, Berlin. Dayanita Singh est l’une des plus grandes photographes indiennes contemporaines. Depuis les années 80, elle a entrepris de libérer la photo du mur et le livre de l’étagère, pour créer des formes uniques d’exposition et de diffusion. L’une de ses inventions sont ses « musées » ; chacun contient une collection de photos anciennes et nouvelles tirées de son œuvre, enfermée dans des structures mobiles en bois. Construits pour permettre le changement rapide des images et pour transformer l’espace dans lequel ils s’inscrivent, ces « musées » obligent les spectateurs à « danser » autour des constructions pour découvrir les photos. D’où le titre de cette exposition au Gropius‑Bau, qui exprime parfaitement l’art subtil de Dayanita Singh consistant à mettre l’image fixe en mouvement. Dayanita Singh. Dancing With My Camera, Gropius‑Bau, jusqu’au 7 août. berlinerfestspiele.de
Les perdants mis en avant, Copenhague. Diane Arbus s’est suicidée le 26 juillet 1971, et la première rétrospective de son œuvre, qui s’est tenue au MoMA en 1972, a attiré le plus grand nombre de visiteurs de toute l’histoire de ce musée à ce jour. Cinquante ans ont passé et une exposition Diane Arbus reste un événement. Quelque chose dans son œuvre qui inverse les critères de beauté la rend éternellement poignante. Elle est parvenue à réintégrer au corps social ceux qu’elle nommait « le peuple élu des perdants », les géants, les nains, les enfants vieillis prématurément… ces « monstres » que l’Amérique rejetait et auxquels elle a rendu justice à travers des images qui ont changé l’histoire de la photo. Dans le majestueux Louisiana, elles trouvent leur parfait écrin. Diane Arbus. Photographs 1956-1971, Louisiana Museum of Modern Art, jusqu’au 31 juillet. louisiana.dk
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