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Paris, ville monde et terrain de jeu inépuisable pour les chefs, continue de faire vibrer les papilles. À peine ouverts, ces nouveaux restaurants affolent déjà les appétits curieux, entre cuisines inspirées, décors léchés et concepts bien trempés. Voici six adresses toutes fraîches qui font parler d’elles – et qu’on vous recommande d’essayer avant qu’il ne soit trop tard pour réserver.
Il y a des ouvertures qui font du bruit, et d’autres qui s’installent en douceur, mais toutes ont en commun cette envie de nourrir l’époque avec style. Voici 8 ouvertures de restaurants (et changements de casquette) opérées à Paris pendant les grandes vacances que vous auriez peut-être raté…
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8 nouveaux restaurants à découvrir en cette rentrée à Paris
Geoélia
À deux pas de la rue de la Tour, Geoélia s’impose comme un cabinet de poésie culinaire. Derrière cette adresse au nom de voilier, Camille Saint-M’leux — passé par les cuisines du George V, de la Villa9Trois et étoilé à 26 ans — livre une cuisine d’auteur aussi pure que l’eau salée qui l’inspire. Formé à la rigueur des grandes maisons et nourri par ses voyages, le chef mêle umami, gras maîtrisé et goût de l’océan dans des plats radicaux et élégants, à la fois techniques et sensibles. Ici, pas d’esbroufe : l’assiette parle juste, avec intensité, dans un décor minéral et feutré où le béton brut dialogue avec le stucco, les voilages, les graviers et la lumière millimétrée. Plus de 300 références en cave complètent l’expérience. Un restaurant d’auteur sous forme de best-seller.
125 Rue de la Tour, 75116 Paris. Réservations.
Elbi
Après avoir décroché une étoile Michelin avec son premier restaurant éponyme, Omar Dhiab dévoile Elbi, son nouveau bistrot installé rue de Paradis, dans le 10ᵉ arrondissement de Paris. Plus intime et décontracté, l’adresse mêle influences égyptiennes et esprit bistrot parisien, avec une carte construite autour de cinq types de cuissons (température, vapeur, frit, grillé, rôti). On y retrouve des plats inspirés de sa famille et de ses souvenirs d’Égypte — hawawshi crousti-fondant, pigeon laqué, langues d’oiseau en cocotte, riz au lait kunefe — accompagnés d’une sélection impressionnante de 650 références de vins pensée par le chef lui-même. Dans un décor contemporain signé Mur Mur, Elbi se veut un lieu de partage, rythmé par une cuisine précise mais accessible, et une ambiance portée par les sons rap des années 1990-2000.
54 Rue de Paradis, 75010 Paris. Réservations.

Bibie
Planqué sous la verrière spectaculaire de l’hôtel Jardin de Verre dans le 5e arrondissement, Bibie a tout d’un repaire solaire. Le dernier-né du groupe Coolangatta (Judy, Loulou, Georgette…) s’inscrit dans la veine néo-bistrot chill : all day long, esprit good mood, vins vivants et assiettes hybrides entre healthy chic et comfort food assumé. Croque-monsieur d’auteur, jus pressés, tagliatelles au pesto maison, pâtisseries généreuses et vins bio par centaines — tout ici respire la générosité durable, avec une attention sincère pour le goût, la planète et le rythme de chacun. Coffee shop le matin, apéro festif le soir, DJ sets, expos et masterclass en bonus, Bibie brouille les lignes entre table, café et lieu de vie, tout en cultivant l’élégance d’un vrai resto de quartier. Avec sa grande terrasse cachée et son atrium végétalisé, c’est aussi un vrai bout d’ailleurs au cœur de la rive gauche.
7 Rue Lacépède, 75005 Paris. Réservations.

Brass
Nouvelle venue sur le très chic boulevard Saint-Germain, Brass joue la carte de la brasserie avec panache, précision et une touche de théâtre. Signée Dorothée Meilichzon, la mise en scène est magistrale : salle mosaïquée aux airs de salle de bal, onyx, banquettes velours, petit comptoir en marbre et vieux phono pour la bande-son. Côté cuisine, pas de fausse note non plus : on oscille entre bistrot pur jus (poireaux vinaigrette, soupe à l’oignon gratinée, escargots), clins d’œil US (French Mac & Cheese, L-Bone steak façon New York) et bourgeoiseries bien troussées comme le tartare de bar au homard, les tomates farcies du mardi ou le poulet rôti du dimanche. À toute heure du jour et jusqu’à la nuit tombée, Brass réinvente le Saint-Germain des promeneurs élégants.
131 Bd Saint-Germain, 75006 Paris. Réservations.

Cloche
Un nouveau son chez Cloche, cette brasserie néo-art déco nichée au cœur du 1er arrondissement, à l’ombre du dernier vestige du vieux marché parisien. À sa tête désormais, Robert Mendoza, chef californien formé chez Willows Inn, Blue Hill et Hertog Jan, passé par Le Saint Sébastien et Vivant Deux. Autant dire un amoureux du produit, des assiettes vibrantes et du dialogue entre les terroirs. Sa cuisine ? Une partition courte et généreuse, qui mêle la précision française à la chaleur mexicaine. Crudo de truite, escargots de Bourgogne, filet de bar au beurre-dashi et œufs de truite, coquelet rôti ou onglet Black Angus sauce trois poivres : c’est beau, net, intense, souvent inattendu. En finale, une crème caramel twistée au mezcal ou un crémeux chocolat à l’huile d’olive.
1 Rue Coq Héron, 75001 Paris. Réservations.

Pantobaguette
Dans le 18e, Pantobaguette continue de faire vibrer les nuits parisiennes au rythme de ses galettes vinyles et de ses assiettes à partager, désormais sous la houlette de Rodolphe Graffin. Voyageur insatiable, chef formé entre Bruxelles, Séoul et Paris, Rodolphe injecte dans la cuisine du lieu une énergie nouvelle, entre Sud-Ouest, Asie et instinct de la fête. Résultat : une carte basque-coréenne qui ose tout, du pâté en croûte poulpe-chorizo aux pappardelle BBQ au gochujang, en passant par un pigeon bincho au cou farci. Ajoutez à cela les fameuses croquetas-bungeoppang à la cecina, un millecrêpes Suzette au yuzu et des taloas twistés à l’Ossau-Iraty, et vous obtenez un vrai feu d’artifice. Le tout arrosé de cocktails redoutablement bien balancés (mention au Rhumpompompom et au Pantoxpresso Martini), de kombuchas artisanaux et de quilles nature affûtées. Avec sa déco mi-izakaya mi-bar à tapas, sa terrasse planquée et sa bande-son chiadée, Pantobaguette confirme sa place de QG pour les bons vivants urbains et les appétits curieux.
16 Rue Eugène Sue, 75018 Paris. Réservations.

Em Sherif
Avec Em Sherif, c’est tout le Liban qui débarque place de la Madeleine, dans un décor de palace et une ambiance digne des grandes maisons orientales. Installée dans les salons du Grand Hôtel Intercontinental, cette table venue de Beyrouth fait de chaque repas une célébration — fastueuse, généreuse, subtilement orchestrée. Aux manettes, la cheffe Yasmina Hayek (fille de Mireille, fondatrice du groupe) décline une cuisine levantine authentique et spectaculaire : houmous velouté, labné parfumé, fattoush croquant, kebbé fondant, poissons grillés et riz parfumés s’enchaînent comme une litanie savoureuse. Le service, millimétré et chaleureux, fait honneur à l’art de recevoir à la libanaise. Miroirs fumés, lustres scintillants, argenterie ciselée : Em Sherif mêle le faste discret à la précision culinaire, pour une expérience qui flirte autant avec le rituel qu’avec l’excès maîtrisé.
134 Bd Haussmann, 75008 Paris. Réservations.

Le Sand
Toujours rue Mont Thabor, la dream team derrière Alfred et Alfi’s récidive avec Le Sand, troisième adresse inspirée cette fois par la romance épistolaire entre Musset et George Sand. Entre brasserie raffinée et coffee shop d’auteur, ce nouveau repaire parisien fait le pont entre élégance feutrée et hospitalité décontractée, dès le petit matin jusqu’au dîner. Le chef Jon Morales, déjà aux commandes chez les aînés, déroule ici une partition room-service chic : vitello tonnato en club sandwich, carpaccio de bœuf aux feuilles de câpres, poisson du jour au cresson noir, crêpe au dulce de leche… Le tout servi dans un décor à double ambiance, entre bois chaud et velours signé Dedar côté resto, et écrin zen aux accents nippons côté café, avec lampes Akari, tables sculpturales et damier quadrichrome.
7 rue Rouget de Lisle, Paris 75001. Réservations.

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