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Design, mode, beaux-arts, architecture, arts décoratifs… Les institutions culturelles se mettent à l’heure de Paris 2024. Dès à présent et partout en France, un grand nombre célèbre, le temps d’expositions thématiques et variées, la venue des Jeux Olympiques dans la ville lumière, qui ne les avait pas accueillis depuis un siècle !
Les clichés veulent qu’on oppose sport et art, « mais je crois au contraire qu’ils ont beaucoup de choses en commun : la performance, les émotions, la recherche de la beauté du geste, mais aussi, surtout, leur capacité à proposer une diversité de disciplines qui sont autant de canaux d’expression uniques pour se construire, s’émanciper, trouver sa voie, se sentir bien… », souligne Tony Estanguet, Président de Paris 2024, sur le site officiel de l’événement. Pour ces raisons, le comité a choisi de renouer avec la mythique Olympiade Culturelle, en proposant une programmation artistique pluridisciplinaire qui se déploie avant, pendant les Jeux, et jusqu’au 8 septembre 2024.
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Une olympiade culturelle disputée par Pierre Soulage et David Hockney
Contrairement aux préjugés, la culture et le sport avancent main dans la main, depuis des siècles. En 1904, Pierre de Coubertin, Président du comité international olympique depuis 1896, propose de faire dialoguer art et sport lors des Olympiades. En 1906, l’idée est validée par le CIO. Ainsi, les premiers concours d’art ont lieu pendant les Jeux de Stockholm, en 1912. Jusqu’alors modeste, la manifestation prend toute son ampleur en 1924, à Paris, où elle rassemble près de 200 inscrits en lice pour remporter une médaille, tel un sportif ! Mais il faudra attendre 1992, aux J.O. de Barcelone, pour que le terme Olympiade Culturelle soit enfin promulgué.
Situé sur les rives du Lac Léman, le Musée Olympique rappelle à travers ses collections que des artistes majeurs y ont participé, comme Pierre Soulage, Roy Lichtenstein ou David Hockney, et que beaucoup étaient sensibles à la culture olympique comme en témoigne les 43 sculptures, dont celles de Niki de Saint Phalle, Fernando Botero ou Alexander Calder, rassemblées dans les jardins autour de la fresque murale d’Antoni Tàpies. Le Musée National du Sport de Nice rappelle, lui, que les femmes étaient aussi de la partie, à l’instar d’Adrienne Jouclard, une des rares artistes à avoir peint et dépeint plusieurs disciplines sportives lors des Olympiades. Aujourd’hui, la compétition artistique s’est perdue, mais la manifestation culturelle reste d’actualité. D’ailleurs, le programme que propose Paris 2024 est particulièrement dense.
Le sport : une modernité fascinante pour les artistes
Paris 2024 affiche des chiffres étonnants : 381 expositions sur tout le territoire, et plus de 2 000 projets labellisés Olympiade Culturelle. Mais, on y trouve à boire et à manger. En matière de beaux-arts, l’exposition « En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) », au musée Marmottan Monet, se révèle être la plus pertinente. A travers des tableaux de maîtres, des sculptures, des dessins, des affiches ou des vidéos, l’accrochage montre comment les artistes, de Claude Monet à Robert Delaunay en passant par Edgar Degas et Auguste Rodin, ont capté les mutations sociales et culturelles du sport qui a évolué du loisir aristocratique vers l’activité professionnelle et populaire, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.
Ainsi, le parcours débute par des scènes d’aviron, de régate ou d’équitation immortalisées par les impressionnistes tels des paysages pour se finir sur le ring, par des combats de boxe comme celui de Thomas Eakins, Between Rounds (1898-1899). La femme y est aussi célébrée, à un moment où elle commence à se distinguer dans les sports nautiques et le tennis, comme en témoignent Femme au Podoscaphe (1865) de Gustave Courbet ou le diptyque Nausicaa, jeu de balle (1913) de Maurice Denis. Sur ces toiles, sont représentées des joueuses de tennis en robes longues participant à un match qui semble chorégraphié. Dans cette exposition, l’histoire s’achève en 1930, mais elle se poursuit au Mémorial de la Shoah de Drancy avec l’exposition Paris 1924-2024 : les Jeux olympiques, miroir des sociétés ? Qui met l’accent sur les discriminations d’hier et d’aujourd’hui.
Un design sportif
Les passionnés de design et de sport devront, eux, se rendre au Musée du Luxembourg, à Paris, où l’exposition « Match. Design et sport – une histoire tournée vers le futur » est consacrée à cette thématique. Grâce à des pièces historiques et iconiques, des prototypes, des dessins, des films ou des applications interactives, soit 150 œuvres au total, cette scénographie, évoquant celle d’un stade, a été imaginée comme une aire de lancement pour la réflexion sur le futur du sport. Elle souligne également le rôle primordial que le design a eu et tiendra dans son façonnage.
Il y est question du culte de la perfection, des terrains de jeu, des infrastructures expérimentales, de dopage technologique ou encore de bio-impression. Ainsi, quelques objets raviveront votre mémoire, à l’instar du Bamboo Bicycle Club (2012), mélange de bambou et d’aluminium recyclé imaginé par James Marr, de la Selle Faubourg d’Hermès (2024) ou encore du premier prototype de brassière de sport créé en 1977 par Lisa Lindahl, Polly Smith et Hinda pour JogBra.
Tu veux une médaille ?
Qui dit sport, dit victoire, dit médaille ! La Monnaie de Paris s’est penché sur le sujet. Pas étonnant ! En partenariat avec la Maison Chaumet, l’institution a confectionné les 5 000 médailles de Paris 2024, un siècle après avoir frappé celles des J.O. de 1924, et 128 ans après avoir donné naissance à la toute première médaille olympique des Jeux Olympiques de l’ère moderne, qui se sont déroulés à Athènes. En toute légitimité donc, elle propose l’exposition « D’or, d’argent, de bronze une histoire de la médaille olympique » : un témoignage de son expertise dans les métiers d’art liés au métal.
Entre autres, y sont dévoilés la première médaille olympique gravée par le sculpteur Jules Chaplain, les cinq médailles d’or du quintuple champion de 1924, Paavo Nurmi, les dessins originaux du graphiste Roger Excoffon pour les Jeux de 1968, ou et les médailles de cristal de Lalique, autant de preuves supplémentaires, qui montrent que art, lifestyle et sport ont toujours été extrêmement soudés.