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The Good News
Avec un tarif ultra-attractif sous les 6 000 €, la nouvelle Royal Enfield Himalayan est une proposition hors norme dans le monde des trails : prête à toutes les aventures, indiscutablement moderne, elle a maintenant tout d’une grande malgré sa puissance modeste. Nous l’avons découverte en quadrillant le nord-est de la Sardaigne.
Pour beaucoup de motards, le trail par excellence, c’est la BMW GS et rien d’autre. Un engin capable de trajets quotidiens, de monter un col de montagne à un rythme sportif comme de partir au bout du monde. Un peu comme un SUV : tous les clients ne s’aventureront pas sur des pistes, mais ils apprécieront le simple fait de savoir que c’est toujours une possibilité. La preuve avec la nouvelle Royal Enfield Himalayan.
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Outil d’évasion
L’évasion, si je veux. À une tout autre échelle (3 fois moins de puissance, 4 fois moins chère que l’allemande…), telle est la proposition de la Royal Enfield Himalayan nouvelle génération, entièrement repensée pour ce cru 2024. Sous la barre des 6 000 €, son tarif d’accès n’atteint aucun sommet, alors que ses prestations n’ont plus rien en commun avec le précédent modèle.
C’est désormais une vraie moto moderne en tout point, loin du modeste trail indien originel né en 2016, développant à l’époque 24 valeureux chevaux avec son petit monocylindre à air 411 cm3 , qui suffisait bien à promener dans les recoins montagneux les aventuriers locaux à un rythme… lui aussi local.
D’abord, la puissance est presque doublée grâce à l’implantation d’un tout nouveau moteur nommé Sherpa, employant un refroidissement liquide, une première pour la marque.
Ce monocylindre double arbre et 4 soupapes cube à 450 cm3 et développe 40ch et 40Nm de couple, restant accessible au permis A2. La partie cycle est inédite, employant des pièces de qualité avec une fourche du spécialiste Showa et de solides disques de freins signés Bybre (Brembo).
Le design, réalisé sous la direction du Britannique Steve Everitt avec le Français Antoine Borsik, est assez flatteur, gagne en maturité, mais perd l’aspect brut de la première génération, visant plutôt la modernité qu’un côté vintage. La moto est juste assez imposante, mais pas impressionnante, un sentiment qui se confirme dès qu’on l’enfourche.
Royal Enfield Himalayan : couteau suisse indien
Conçue pour des gabarits indiens de taille mesurée, sa selle étroite et basse, réglable à deux hauteurs (825 et 845 mm), permet de facilement poser les pieds au sol. La position de conduite est naturelle, les bras bien écartés, face à l’écran rond du tableau de bord affichant la navigation Google Maps de son smartphone, commandée par un joystick au guidon.
En tout chemin, si la garde au sol de 230 mm et le débattement de 200 mm permettent de franchir de nombreux obstacles, ses pneus de qualité moyenne limitent les ardeurs.
Le moteur DOHC 4 soupapes offre beaucoup de souplesse avec 90 % de son couple disponible à 3 000 tours/min et une courbe de couple très plate, mettant à l’aise tout conducteur sur piste. Attention au centre de gravité élevé cependant, la masse frôlant les 200 kg. Notons qu’il est possible de désactiver l’ABS arrière pour une conduite plus ludique.
Confort, autonomie, sécurité
Bien secondé par une boîte de 6 rapports à la sélection précise, le moteur ne manque pas de répondant sur route, voire autoroute, qu’il peut affronter sans problème à des vitesses légales.
À défaut d’offrir un caractère de monocylindre à l’ancienne, il a le mérite de monter vite dans les tours, l’arbre d’équilibrage aidant à éliminer toutes les vibrations désagréables, contribuant au haut niveau de confort offert par cette machine.
Des heures au guidon sont vraiment tout à fait envisageables, d’autant plus que la consommation d’environ 3 l/100 km autorise 400 à 500km d’autonomie avec le réservoir de 17 litres.
Même sur des routes de montagne, à rythme rapide, la Royal Enfield Himalayan rassure avec sa tenue de route sereine, sa maniabilité et son freinage sérieux. Ce n’est qu’une fois en ville qu’elle montrera ses limites en matière d’habileté, même si elle se prête docilement à l’exercice.
Décidément, elle est destinée surtout à l’évasion, sans exubérance ni excès de caractère certes, mais en pleine harmonie : puissance, disponibilité, élasticité du moteur s’accordant avec un châssis d’une grande efficacité sur route et donnant confiance. Voilà une vraie moto capable de partir loin, longtemps, offrant bien plus que son tarif et sa fiche technique ne peuvent le laisser croire.
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